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La vérité dépend-elle de nous ?

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« Définition des termes du sujet: VÉRITÉ La vérité concerne l'ordre du discours, et il faut en cela la distinguer de la réalité.

Elle se définit traditionnellement comme l'adéquation entre le réel et le discours. Qualité d'une proposition en accord avec son objet.

La vérité formelle, en logique, en mathématiques c'est l'accord de l'esprit avec ses propres conventions.

La vérité expérimentale c'est la non-contradiction de mes jugements, l'accord et l'identification de mes énoncés à propos d'un donné matériel.

On distinguera soigneusement la réalité qui concerne un objet (ce cahier, cette lampe sont réels) et la vérité qui est une valeur qui concerne un jugement. Ainsi le jugement : « ce cahier est vert » est un jugement vrai ou bien un jugement faux.

La vérité ou la fausseté qualifient donc non l'objet lui-même mais la valeur de mon assertion. La philosophie, parce qu'elle recherche la vérité, pose le problème de ses conditions d'accès et des critères du jugement vrai. I - LES TERMES DU SUJET Le sujet renvoie à la notion de vérité et à son caractère de subjectivité. A - LA VERITE Le concept de vérité renvoie vers trois sens : la réalité, l'action et la pensée.

La vérité concerne particulièrement la pensée ou la proposition en tant que représentation des choses. B - DEPENDRE Est-ce nous qui faisons la vérité ou bien la vérité s'impose-t-elle à nous ? C - NOUS Ce pronom renvoie au sujet pensant en général, c'est-à-dire à la subjectivité. II - L'ANALYSE DU PROBLEME Le sujet interroge la thèse selon laquelle la vérité est la représentation subjective de la réalité. Qu'est-ce pour la pensée être vraie ? A quoi reconnaît-on la vérité ? On peut s'interroger en conséquence sur la distinction entre vérité logique et vérité matérielle c'est-à-dire finalement sur le fondement de la connaissance. On ne peut éluder la question du rapport de la pensée au fait : existe-t-il un accord à priori entre la pensée et le monde des faits ou un accord à posteriori par exemple dans la vérification de ces faits ? III - UNE DÉMARCHE POSSIBLE A - LA VERITE EST-ELLE UNE PROPRIETE DU MONDE ? Les faits ne sont pas vrais ou faux : ils existent ou n'existent pas.

La vérité n'est donc pas une propriété intrinsèque du fait, mais une valeur attribuée à ce fait par la pensée : elle est donc une qualité extérieure attribuée subjectivement par un sujet qui pense le fait. B - "L'HOMME EST A LA MESURE DE TOUTE CHOSE" (PROTAGORAS) Pour Protagoras "est vrai ce qui apparaît", mais ce qui apparaît existe-t-il réellement ? Au contraire des sophistes, la tradition classique a rapidement insisté sur le caractère trompeur des apparences. Le sophiste Protagoras, écrit Diogène Laerce « fut le premier qui déclara que sur toute chose on pouvait faire deux discours exactement contraires, et il usa de cette méthode ». Selon Protagoras, « l'homme est la mesure de toute chose : de celles qui sont en tant qu'elles sont, de celles qui ne sont pas en tant qu'elles ne sont pas » Comment doit-on comprendre cette affirmation ? Non pas, semble-t-il, par référence à un sujet humain universel, semblable en un sens au sujet cartésien ou kantien, mais dans le sens individuel du mot homme, « ce qui revient à dire que ce qui paraît à chacun est la réalité même » (Aristote, « Métaphysique », k,6) ou encore que « telles m'apparaissent à moi les choses en chaque cas, telles elles existent pour moi ; telles elles t'apparaissent à toi, telles pour toi elles existent » (Platon, « Théétète », 152,a). Peut-on soutenir une telle thèse, qui revient à dire que tout est vrai ? Affirmer l'égale vérité des opinions individuelles portant sur un même objet et ce malgré leur diversité, revient à poser que « la même chose peut, à la fois, être et n'être pas » (Aristote).

C'est donc contredire le fondement même de toute pensée logique : le principe de non-contradiction., selon lequel « il est impossible que le même attribut appartienne et n'appartienne pas en même temps, au même sujet et sous le même rapport ».

Or, un tel principe en ce qu'il est premier est inconditionné et donc non démontrable.

En effet, d'une part, s'il était démontrable, il dépendrait d'un autre principe, mais un tel principe supposerait implicitement le rejet du principe contraire et se fonderait alors sur la conséquence qu'il était sensé démontrer ; on se livrerait donc à une pétition de principe ; et d'autre part, réclamer la démonstration de toute chose, et donc de ce principe aussi, c'est faire preuve d'une « grossière ignorance », puisqu'alors « on irait à l'infini, de telle sorte que, même ainsi, il n'y aurait pas démonstration ».

C'est dire qu' « il est absolument impossible. »

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