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La théorie scientifique peut-elle se passer des expérimentations ?

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« Analyse du sujet : Théorie scientifique : En un premier sens général la théorie s'oppose à la pratique.

Dans cette optique elle est une connaissance spéculative, abstraite, désintéressée enchaînant des principes à des conséquences.

La théorie scientifique par contre ne se satisfait pas des simples hypothèses a priori, elle compte sur leur vérification dans l'expérience pour établir la vérité : « La théorie est l'hypothèse vérifiée après qu'elle a été soumise au contrôle du raisonnement et de la critique expérimentale.

» Claude Bernard. Expérimentation : L'expérimentation est en science l'observation méthodique et réfléchie de certains phénomènes pour la vérification d'une hypothèse. Problématisation : Nous nous interrogeons sur la théorie scientifique et son rapport à l'expérimentation.

La théorie scientifique peut-elle se passer des expérimentations ? Si la théorie est avant tout la construction a priori d'hypothèses, c'est-à-dire la spéculation, ne semble-t-il pas qu'elle ne nécessite jamais l'expérimentation ? Mais cette théorie sur le monde qui se passerait de l'expérience ne va-t-elle pas peu ou proue s'éloigner de la vérité qui reste le but de la théorie scientifique ? C'est donc qu'il nous faut distinguer la théorie scientifique de la pure théorie ? Ne faudrait-il noter en seconde analyse que la science n'est pas une métaphysique dogmatique ? Elle n'affirme rien, elle pose des hypothèses, vérifie, retranche, invalide, bref, critique, se critique elle même.

La dogmatique fondée sur la raison spéculative ne se remet pas en question la valeur de vérité de ses produits.

Elle tient pour vrai, en oubliant trop souvent le conditionnel qui pèse sur les hypothèses, tout ce qu'elle est capable de concevoir a priori quitte à déborder le contexte de l'expérience sensible et à se fourvoyer hors des limites du réel.

Dès lors on voit bien que la science ne peut s'accommoder de ce devenir.

Si la science peut bien apparaître comme une pure théorie, peut-elle se limiter à cet aspect a priori des choses sans en même temps perdre son but : la recherche de la vérité ? Ne serait-ce qu'elle doit donc confronter ses hypothèses à l'expérience des faits, qu'elle ne peut se passer de l'expérimentation qui est la garante de sa rigueur et de sa valeur ? C'est ce que nous essaierons de comprendre en dernier lieu. Proposition de plan : 1 .

En tant qu'elle est une théorie la science ne nécessite pas en première analyse l'expérience. a) Dans la mesure où elle serait une théorie (opposée à la pratique), la science ne semblerait pas nécessiter de passage à l'expérimentation. b) Elle formule des hypothèses logiques sur les choses, selon des principes de la raison.

Elle spécule rationnellement sur les choses, enchaîne les vérités, à la manière des mathématiques, elle postule démontre, valide, mais en tant qu'elle cherche la vérité d'objets réels, ne va-t-elle pas être amenée à vérifier la vérité de ses hypothèses ? Problème : Il nous faut distinguer la théorie scientifique moderne des sciences spéculatives.

La première ne semble pouvoir se limiter à une formulation d'hypothèse, en tant qu'elle cherche la vérité sur le monde, il lui faut vérifier ou falsifier ses hypothèses. Transition : Qu'est-ce qui distingue plus profondément la théorie scientifique des sciences spéculatives ? 2 .

Mais la théorie scientifique en tant qu'elle est une recherche de la vérité sur les choses, ne peut se passer de l'expérimentation pour ne pas rester prisonnière du conditionnel comme les sciences spéculatives. a) La mathématique est une science spéculative : elle formule des hypothèses de la raison pure dont elle vérifie la validité logique et ne peut leur attribuer de valeur de vérité que dans la perspective d'un conditionnel : « si a alors b » est une proposition valide si a est vrai, mais on ne peut envisager sa valeur de vérité que sous l'optique du conditionnel : elle est vrai si b est vrai et fausse si b est faux. On ne peut donc décider sa vérité ou sa fausseté que dans la mesure où l'on admet la vérité d'un de ses membres. b) De la même manière la métaphysique est une science spéculative qui construit des hypothèses valides de la raison pure sur les choses qui n'auraient de valeur de vérité que dans la mesure où elle serait vérifiable. c) Le danger de l'exercice de la raison pure, c'est que les conditionnels ne sont parfois, dans l'esprit de certains théoriciens, plus soumis à la vérification mais seulement à la validité logique, c'est ce que l'on peut appeler une attitude dogmatique : on tient pour vrai du non démontré et du non vérifié ou dans le cas de la métaphysique du non vérifiable (existence de dieu par exemple). Transition : Comment comprendre la relation entre expérience et théorie pure dans la théorie scientifique, afin qu'elle ne sacrifie pas au dogmatisme la rigueur de la raison ? 3 .

La théorie scientifique n'est donc pas uniquement une théorie, une pure métaphysique, elle est avant tout expérimentale. « La théorie est l'hypothèse vérifiée après qu'elle a été soumise au contrôle du raisonnement et de la critique expérimentale.

» Claude Bernard. a) La théorie scientifique ne peut pas se satisfaire du dogmatisme de la métaphysique.

Elle ne peut accepter de tenir pour vraies des hypothèses valides, certes, mais qui demeurent non vérifiées.

Pour conserver la liberté de sa raison elle est donc amenée à limiter son champ d'investigation aux seules choses expérimentables.

(Voir Kant, Critique de la raison pure, les antinomies de la raison pure) b) L'expérimentation c'est l'opération qui permet de transformer une hypothèse en vérité ou en fausseté, la théorie scientifique est donc la somme critique de toutes ses hypothèses vérifiées, ou falsifiées dans la procédure expérimentale.

La raison doit soumettre ses hypothèses à l'expérience pour ne pas tourner à vide. c) Ainsi la science moderne a fait de l'expérimentation le pilier de sa théorie : sans expérimentation, il n'y a pas de science parce qu'il n'y pas de possibilité de vérification des hypothèses, il n'y a pas de recherche de la vérité, il n'y a pas de vérité : seulement au mieux des « si », au pire des opinions.. »

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