La technique est-elle ce qui nous rend humain?
Extrait du document
«
Une technique est un procédé qui consiste en la mise en pratique d'une connaissance.
Lorsque l'homme comprend
qu'une étincelle sur du bois sec produit du feu, il va alors utiliser deux pierres et les frapper l'une contre l'autre pour
produire cet effet.
La connaissance du phénomène, lui permet d'utiliser une technique.
Lorsque l'homme frappe deux
pierres pour obtenir du feu, il acquit un savoir-faire.
L'homme se distingue de l'animal par sa faculté d'avoir des
connaissances, de faire usage d'intellect.
Ce qui caractérise radicalement l'homme de l'animal, c'est sa culture.
L'homme apprend, il fait usage de raison, il a une morale, il a le sentiment de liberté.
L'animal est à l'état de nature,
il n'a pas de connaissances, il agit de manière instinctive, mécanique.
Nous ne verrons jamais un animal utiliser une
technique car l'animal n'a pas de connaissances, il ne fait pas de déductions, de raisonnements.
Nous ne verrons
jamais un chien, ni une machine, comprendre qu'une étincelle produit du feu et utiliser en conséquence deux pierres
pour produire une étincelle.
Faire usage de techniques est donc caractéristique de l'homme.
Pour Bacon, la
technique nous permet de maîtriser la nature.
Si nous maîtrisons la nature nous pouvons alors nous distinguer de
l'animal, nous pouvons être libre des contraintes liées à celle-ci.
Plus nous progressons dans les techniques plus
nous accomplissons nos compétences d'hommes.
Le progrès technique nous rend plus humain.
Mais pour Rousseau
le progrès technique est la cause de la dépravation des mœurs et celui-ci peut nous rendre finalement moins humain
et plus animal.
Et alors, le progrès technique nous rend-il vraiment plus humains ? Et aussi, n'est ce pas plutôt être
plus humains qui donne du progrès technique?
I Bacon : La technique est destinée à vaincre la nature.
Assurément le progrès technique nous rend plus
humains, car il nous permet de nous libérer des contraintes liées à la nature.
Pour Bacon, le but des techniques est de permettre à l'homme d'agir sur la nature.
Pour acquérir les techniques, il
faut comprendre les lois de la nature.
Et dans toutes techniques, l'instrument ou l'outil est nécessaire.
Les outils
sont le propre de l'homme, ils sont fabriqués par l'homme pour agir sur la nature.
Mais à l'outil fabriqué par l'homme, il
faut ajouter l'outil de son esprit comme le raisonnement, qui permettent à eux deux, de maîtriser la nature.
La raison
pour laquelle l'homme fabrique des outils et élabore des techniques est que l'homme veut maîtriser la nature.
Nous
pouvons en déduire qu'il ne veut pas être esclave de la nature.
A la différence de l'animal qui agit de manière
mécanique et instinctive qui est soumis aux lois de la nature car il n'en a pas la connaissance, l'homme acquiert sa
liberté vis-à-vis du monde qui l'entoure grâce aux techniques.
Par exemple, lorsque celui-ci sait que le feu produit
de la chaleur, il acquiert la technique pour faire du feu, et de ce fait, il obtient le choix d'avoir ou de ne plus avoir
froid.
Il devient libre de décider si il veut subir la nature ou alors la maîtriser.
L'animal ne fabrique pas d'instruments,
il n'a pas la connaissance et alors assurément le progrès technique nous rend plus humains car il nous permet de
nous libérer des contraintes liées à la nature et nous éloigne de la condition d'animal, esclave des lois de la nature.
La liberté est le propre de l'homme, plus nous progressons dans les techniques, plus nous devenons humains car
nous augmentons notre liberté par rapport à la nature.
Pour autant Rousseau ne pense pas que le progrès technique
nous rend plus humains au contraire selon lui, le progrès technique a un effet néfaste sur l'homme.
{On pourra aussi développer cette partie avec DESCARTES}
Dans la sixième partie du « Discours de la méthode » (1637),
Descartes met au jour un projet dont nous sommes les héritiers.
Il s'agit de
promouvoir une nouvelle conception de la science, de la technique et de leurs
rapports, apte à nous rendre « comme maître et possesseurs de la nature ».
Descartes n'inaugure pas seulement l'ère du mécanisme, mais aussi celle du
machinisme, de la domination technicienne du monde.
Si Descartes marque une étape essentielle dans l'histoire de la
philosophie, c'est qu'il rompt de façon radicale et essentielle avec sa
compréhension antérieure.
Dans le « Discours de la méthode », Descartes
polémique avec la philosophie de son temps et des siècles passés : la
scolastique, que l'on peut définir comme une réappropriation chrétienne de la
doctrine d'Aristote.
Plus précisément, il s'agit dans notre passage de substituer « à la
philosophie spéculative qu'on enseigne dans les écoles » une « philosophie
pratique ».
La philosophie spéculative désigne la scolastique, qui fait
prédominer la contemplation sur l'action, le voir sur l'agir.
Aristote et la
tradition grecque faisaient de la science une activité libre et désintéressée,
n'ayant d'autre but que de comprendre le monde, d'en admirer la beauté.
La
vie active est conçue comme coupée de la vie spéculative, seule digne non
seulement des hommes, mais des dieux.
Descartes subvertit la tradition.
D'une part, il cherche des « connaissances qui soient
fort utiles à la vie », d'autre part la science cartésienne ne contemple plus les choses de la nature,
mais construit des objets de connaissance.
Avec le cartésianisme, un idéal d'action, de maîtrise s'introduit au cœur même de l'activité de connaître.
La science antique & la philosophie chrétienne étaient désintéressées ; Descartes veut, lui, une
« philosophie pratique ».
« Ce qui n'est pas seulement à désirer pour l'invention d'une infinité d'artifices qui feraient
qu'on jouirait sans aucune peine des fruits de la terre et de toutes les commodités qui s'y trouvent, mais
principalement aussi pour la conservation de la santé […] »
La nature ne se contemple plus, elle se domine.
Elle ne chante plus les louanges de Dieu, elle est offerte à
l'homme pour qu'il l'exploite et s'en rende « comme maître & possesseur »..
»
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