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La technique détruit-elle la nature ?

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« Vocabulaire: TECHNIQUE Tout ensemble de procédés pour produire un résultat utile.

La technique moderne s'appuie sur la science; mais elle s'en distingue puisque la science est un effort pour expliquer ce qui existe tandis que la technique cherche à produire ce qu'on souhaite qui soit — qui n'est pas.

La technique peut se définir comme un vouloir, incarné en un pouvoir par l'intermédiaire d'un savoir. Comme adjectif: par opposition à esthétique, qui concerne des procédés susceptibles d'être développés et transmis, et non des dons ou capacités innées. a prise de conscience récente de l'étendue de l'action de l'homme sur son environnement voit maintenant dans l'homme un acteur planétaire la technique est accusée comme destructrice de la nature.

Cette idée est problématique.

Elle suppose d'abord que la nature est une donnée imperturbable.

Elle oublie ensuite la disproportion entre l'homme et la nature : on sait qu'une météorite de 10 kms de diamètre, en heurtant la Terre, dégagerait l'énergie de 5 milliards de bombes d'Hiroshima.

Comment pourrions-nous lutter contre la nature avec nos faibles moyens? 1.

Un milieu artificiel • Bergson proposait de définir l'être humain comme homo faber (du verbe «faire») plutôt qu'homo sapiens ou animal rationnel ne parle-t-on pas de l'âge de pierre ou de fer, ne devrait-on pas parler de l'âge de la machine à vapeur, pour désigner les périodes de l'histoire humaine par ce qu'elles ont de plus marquant ? C'est alors la fabrication des outils qui caractérise la place très particulière de l'homme dans la nature.

La bipèdie, le redressement de l'homme, libèrent conjointement le cerveau et la main : l'habileté et l'ingéniosité vont développer le maniement des outils tout d'abord comme prolongements du corps, puis comme médiateurs dans le rapport au milieu. • L'emprise ainsi décuplée de l'homme sur son milieu, voire sa relative indépendance par rapport à un milieu particulier - d'où l'occupation de toute la surface terrestre -, rendent nécessaire de parler d'un milieu technique, pour définir le milieu dans lequel se reproduisent les sociétés humaines. 11.

La nature : une évidence trompeuse • Les machines - de production, de transport, d'information - s'imposent, notamment à partir du développement (fin du XVIIIe siècle en Europe) des moteurs à énergie thermique, électrique, puis atomique, lesquels remplacent l'utilisation de la force animale, du vent et de l'eau.

Les hommes, confrontés à ces changements rapides de leur milieu de vie, ont alors l'impression de vivre dans des conditions de plus en plus éloignées d'un cadre naturel, qu'ils en retirent de la crainte, une nostalgie ou de l'enthousiasme pour le progrès incessant des techniques. • L'opposition du milieu technique au milieu naturel est trompeuse.

Elle renvoie d'abord à une certaine représentation de la nature comme un équilibre spontané que l'homme viendrait troubler par son intervention.

On parlera en ce sens de l'ordre naturel.

Mais ce qui nous paraît ordonné est pensé par rapport à une fin : n'est-elle pas définie par rapport à nos intérêts propres ? Dans ses Dialogues sur la religion naturelle, Hume rappelle que « les vents sont requis pour transporter les vapeurs au long de la surface du globe et pour assister les hommes dans la navigation : mais que de fois, dégénérant en tempêtes et en ouragans, ils deviennent pernicieux! ».

Considérée en elle-même, la nature n'est ni favorable ni défavorable à nos fins, du moins les permet-elle.

La valorisation de la nature n'est-elle pas sélective, oubliant tempêtes et ouragans?. »

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