Aide en Philo

La science précède-t-elle toujours la technique ?

Extrait du document

« Définition des termes du sujet: TOUJOURS : à tout moment, à toute époque ; éternellement, perpétuellement. SCIENCE : Ensemble des connaissances portant sur le donné, permettant la prévision et l'action efficace.

Corps de connaissances constituées, articulées par déduction logique et susceptibles d'être vérifiées par l'expérience. TECHNIQUE Tout ensemble de procédés pour produire un résultat utile.

La technique moderne s'appuie sur la science; mais elle s'en distingue puisque la science est un effort pour expliquer ce qui existe tandis que la technique cherche à produire ce qu'on souhaite qui soit — qui n'est pas.

La technique peut se définir comme un vouloir, incarné en un pouvoir par l'intermédiaire d'un savoir. Comme adjectif: par opposition à esthétique, qui concerne des procédés susceptibles d'être développés et transmis, et non des dons ou capacités innées. On le sait, notre monde moderne se caractérise par le développement technique inouï auquel nous serions condamnés.

La technique semble du reste tellement imbriquée dans toutes nos activités, qu'elle paraît à la fois omniprésente et difficile à saisir, à isoler, spectaculaire et invisible.

Son aspect le plus frappant réside dans les machines, qui en sont la manifestation constante.

Mais le règne de la technique ne se limite nullement à la seule utilisation de machines et s'exerce dans bien d'autres domaines : en tant que procédure et savoir-faire.

Autre paradoxe : la technique est à la fois ce que nous utilisons et ce qui nous utilise, le symbole de la maîtrise comme de la soumission, de la liberté et de la servitude.

Cela non seulement parce que la technique contraint les corps, puisque en somme elle est une force, mais aussi, et peut-être davantage encore, parce que notre esprit, nos pensées, nos désirs sont suscités ou commandés par elle.

La facilité dans la vie et le travail, justification essentielle et atout majeur de la technique, ne nous prive-t-elle pas, par exemple, de l'effort essentiel à la constitution de notre être ? Tout travail s'applique à la transformation d'un donné, qu'il soit naturel ou artificiel, c'est pourquoi il est souvent défini comme une activité productive.

La notion de production semble toutefois réductrice, car bien des activités y échappent sans qu'on puisse si facilement les exclure de la sphère du travail, pour en faire des jeux ou des loisirs, par exemple la création artistique.

L'enseignement ou l'industrie du service en général posent un problème semblable. La technique nous renvoie également à la sphère de la production, où l'élément intellectuel semble prendre une place variable.

Il a peut-être plus d'importance aujourd'hui, dans la mesure où techniques et sciences semblent devenir indissociables, mais de multiples tâches sont encore dotées d'un caractère répétitif et peu créatif.

En ce sens, sciences et techniques peuvent se distinguer, dans leur fonctionnement, leur nature et leur genèse. Néanmoins, à travers leur développement, l'homme explore un nouveau rapport avec la nature et sa possible transformation, et sur ce plan technique et travail sont solidaires.

La technique, moyen d'action, volontiers conquérante, dominatrice, plus efficace que jamais, apparaît aussi comme une source de dangers et de risques, suscite des suspicions, plus ou moins bien fondées, en tant que symbole d'une volonté de puissance qui inquiète. L'homme contemporain se voit donc confronté à des enjeux inédits et conséquents. Introduction.

— L'animal manifeste des savoir-faire — parfois admirables — qui lui permettent de subvenir à ses besoins vitaux, mais il ne fonde point d'établissements analogues à nos usines et encore moins des écoles et des laboratoires.

Si l'homme est parvenu à dérober à la matière ses secrets et à transformer la face du monde, c'est qu'il est intelligent ou, si on préfère, qu'il est doué d'une intelligence essentiellement différente de l'intelligence animale. On ne saurait guère contester cette affirmation. Mais comment et dans quel ordre s'est réalisé le progrès humain : la science est-elle née de la technique ou la technique de la science ? I.

— PRÉCISONS LE PROBLÈME Dans nombre de ses acceptions, l'adjectif « technique » est aujourd'hui à peu près synonyme de « scientifique » : notre plus haute école de Sciences se dénomme École Polytechnique et on appelle « techniques » les ouvrages qui ne peuvent être compris que par les spécialistes d'une discipline particulière.

Aussi convient-il de rappeler d'abord le sens premier et fondamental de ces termes, afin de pouvoir poser exactement le problème. A.

Notions.

— La science a une fonction théorique : faire connaître et faire comprendre.

Elle cherche à déterminer par l'analyse la nature des choses et à établir les lois qui régissent tant leur formation que leur activité. La technique, au contraire, a une fonction pratique : obtenir un résultat déterminé, produire des choses utiles.

Elle cherche à découvrir les procédés de production les plus avantageux. B.

Rapports.

— La science est donc utile à la technique, car la connaissance approfondie de la nature des choses et de leurs lois permet une action plus facile et plus efficace. Inversement, les réalisations de la technique contribuent au progrès des sciences, car elles constituent de vastes expériences qui ont fait parler du « banc d'épreuve industriel ». C.

Le problème.

— Si la technique, telle que nous la concevons aujourd'hui, se fonde sur la science, il faut bien reconnaître qu'une certaine technique consistant essentiellement en savoir-faire a précédé la science.

La vie, en effet, ne pouvait pas attendre la constitution du savoir.

Pour satisfaire ses besoins immédiats.

l'homme a tâtonné,. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles