La science et l'imaginaire
Extrait du document
«
Termes du sujet:
SCIENCE : Ensemble des connaissances portant sur le donné, permettant la prévision et l'action efficace.
Corps
de connaissances constituées, articulées par déduction logique et susceptibles d'être vérifiées par l'expérience.
La disgrâce de l'imaginaire
Le monde contemporain a mis sur un piédestal la raison, aujourd'hui souveraine.
C'est le règne du logos (raison,
logique, rationnel) contre le mythos (mythe, irrationnel par essence).
Cette évolution a véritablement commencé au
XVIIe siècle.
• À partir de Galilée, de Descartes, l'imaginaire est exclu des procédures intellectuelles.
Seul compte le fait
scientifique, fruit de l'observation et de l'expérimentation.
L'imaginaire est confondu désormais avec le délire,
l'irrationnel.
Le monde se dépoétise.
Dans la sixième Méditation, Descartes observe qu'il est possible d'imaginer un triangle,
c'est-à-dire de se le représenter à l'esprit, bien présent et réel, mais qu'il est
impossible d'imaginer un "chiliogone", figure géométrique à mille côtés.
La conception
ou l'intellection de n'importe quelle figure est possible et se fait sans difficultés, il
suffit d'en produire la définition.
L'imagination se trouve rapidement limitée dans sa
puissance de représentation.
Fort utile pour se représenter les choses corporelles
ordinaires de la vie, elle se fait vite confuse et approximative si on veut la comparer à
la précision et à la distinction des concepts.
L'imagination peine quand la conception
est encore rapide et aisée.
Mais dans le Discours de la méthode, Descartes reconnaît
à l'imagination une puissance supérieure à la raison : "Comme dans le silex, il y a en
nous des semences de science : les philosophes les tirent au jour au moyen de la
raison, tandis que par le moyen de l'imagination, les poètes les font jaillir et jeter une
plus claire lueur."
• Au XIXe siècle, on assiste à l'explosion du scientisme et de l'histoire qui, comme l'affirme Hegel, est totalement
rationnelle.
Les poètes sont « maudits ».
• Au XXe siècle, le préjugé selon lequel l'imaginaire n'a pas sa place dans la science tend à disparaître.
Bachelard,
conscient qu'imaginer des hypothèses est à l'origine de la création scientifique, redonne sa place à l'imaginaire, en
reliant l'esprit scientifique et l'imagination et en prenant en compte la psychanalyse, c'est-à-dire la subjectivité de
l'individu-chercheur.
De l'imaginaire à la vérité
• Si l'imaginaire joue ainsi un rôle non négligeable dans la formulation d'hypothèses, si le savant part de ses rêveries
pour construire le réel, celui-ci est donc déterminé subjectivement.
Mais alors comment l'imaginaire du savant qui
invente peut-il créer une science, une explication du monde, valable universellement ? Face à cette interrogation,
on constate que le problème aujourd'hui n'est plus la vérité des théories mais leur cohérence.
• La science ne doit plus être ni institutionnalisée, ni enseignée comme une vérité contraignante.
Ainsi Feyerabend
déclare : « l'idée que la science peut et doit être organisée selon les règles fixes et universelles est à la fois
utopique et pernicieuse ».
Elle est « utopique » car elle néglige la créativité et « pernicieuse » car elle ne développe
pas notre humanité.
« Rien n'est plus libre que l'imagination humaine; bien qu'elle ne puisse déborder le stock primitif des idées fournies
par les sens externes et internes, elle a un pouvoir illimité de mêler, composer, séparer et diviser ces idées dans
toutes les variétés de la fiction et de la rêverie.
» Hume, Enquête sur l'entendement humain, 1748.
« Par l'imagination nous abandonnons le cours ordinaire des choses.
[...] Imaginer c'est s'absenter, c'est s'élancer
vers une vie nouvelle.
» Bachelard, L'Air et les Songes, 1943..
»
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