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La richesse contredit-elle la morale ?

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« [La richesse possède l'homme plus que celui-ci ne la possède.

Afin de se tourner vers ces souveraines valeurs que sont le bien et la vertu, il faut s'affranchir de tout lien enchaînant l'âme aux choses matérielles.] Thales préférait observer les étoiles Thales, raconte Aristote, fatigué des railleries concernant sa pauvreté, décida de mettre à profit ses connaissances.

Après plusieurs années de mauvaises récoltes, il put acheter à bas prix des pressoirs, prédisant que la prochaine récolte serait excellente.

Sa prévision s'étant réalisée, il les revendit au prix fort et devint très riche.

Par là, il montrait qu'il est aisé de devenir riche, difficile d'être un grand astronome. Il ne faut vouloir que ce qui dépend de soi Toute la philosophie morale d'Épictète repose sur la distinction entre ce qui dépend de nous et ce qui n'en dépend pas.

Acquérir la richesse ne dépend pas de moi, mais des circonstances.

La conserver me prive de toute liberté, me soumet à mille contraintes.

Ce qui dépend de moi est de vivre selon la vertu, c'est-à-dire conformément à la nature. Il est en soi immoral d'être riche La richesse contredit l'idée même d'équité.

Elle implique toujours la pauvreté.

Il est parfaitement immoral que j'admette de posséder assez pour me permettre, si cela était possible, de vivre cinq, dix vies alors que je sais que d'autres hommes n'ont pas même de quoi vivre décemment la leur. Richesse, luxe et décadence morale "On croit m'embarrasser beaucoup en me demandant à quel point il faut borner le luxe.

Mon sentiment est qu'il n'en faut point du tout.

Tout est source de mal au-delà du nécessaire physique.

La nature ne donne que trop de besoins ; et c'est au moins une très haute imprudence de les multiplier sans nécessité, et de mettre ainsi son âme dans une plus grande dépendance.

Ce n'est pas sans raison que Socrate, regardant l'étalage d'une boutique, se félicitait de n'avoir à faire de rien de tout cela.

Il y a cent à parier contre un, que le premier qui porta des sabots était un homme punissable, à moins qu'il n'eût mal aux pieds." ROUSSEAU 1 - J.-J.

Rousseau a été attaqué et moqué sur les thèmes de l'argent et du luxe.

Car les philosophes du xviiie siècle préféraient avouer leur appartenance à un type de mécénat, ou de pension, et ils se refusaient l'expérience et les risques de J.-J.

Rousseau.

Car il est le premier à affirmer que l'écrivain doit vivre et gagner sa vie comme tout le monde. Il envisage, contre L'Encyclopédie, que rien ne justifie ni n'explique cette différence de traitement entre l'ensemble des hommes et certains privilégiés.

A la différence des écrivains payés par de riches financiers, ou dépendant de monarque, et de leur politique (ainsi le roi Frédéric II de Prusse avec le parti philosophe), J.-J.

Rousseau gagne sa vie comme copiste de musique.

Car il est musicien, il a composé un opéra, et il a même inventé un système de notation musicale.

Il estime que le travail manuel reste la seule évidence et la seule base de la société.

« Le contrat social » suppose que chacun participe à la chose de l'état, mais il exclut le maintien des privilégiés et de leur luxe.

La bataille du luxe est aussi un conflit de méthode sur une certaine conception de l'homme. 2 - La méthode pour inventer une société Voltaire s'est convaincu, dès le début de son engagement littéraire, et malgré ses déboires avec certains privilégiés, comme le chevalier de Rohan, que ce type de société est appelé à se maintenir, à se consolider.

Il est de la classe bourgeoise que l'aristocratie appelle au pouvoir depuis deux siècles, et il estime que cette démarche est naturelle, puisque les bourgeois ont le sens et la pratique des affaires.

Lui-même, plus tard, sera un fabricant et un prêteur sur gages.

Ainsi, les rois et les gens les plus en cour sélectionnent et repèrent ceux qui sont les plus capables d'organiser et de gérer les affaires du roi.

Et, à la fin d'une longue carrière, le roi et les souverains peuvent laisser espérer une récompense merveilleuse.

Ils vont offrir ou faire payer un titre.

A ce moment-là, la médiocrité de l'origine disparaîtra sous le nom changé.

Ainsi Colbert obtient pour lui et ses fils des titres de marquis, duc...

le système se protège par le parvenu bourgeois devenant défenseur, protecteur des privilégiés.

Voltaire n'aspire qu'à la reconnaissance de sa valeur et de ses mérites.

Il n'a pas. »

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