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La religion opprime-t-elle les hommes?

Extrait du document

« Si nous réfléchissons à cette question à travers le temps, nous pourrions dire que la religion a effectivement opprimé les hommes lorsqu'elle était obligatoire.

Les hérétiques étaient emprisonnés, ou bien tués.

Aujourd'hui, nous avons le sentiment de choisir nous-même, librement notre croyance.

Mais est-ce aussi simple que cela ? En effet, certains préceptes religieux se confondent ou sont communs aux valeurs morales laïques, ainsi la religion donne l'impression d'être partout, de s'être infiltrées pour laisser sa marque, afin que celle-ci soit imposée.

Mais alors, en quel sens, la religion qui est choisi individuellement par les hommes peut-elle les opprimer ? En effet, un homme opprimé est un homme qui n'est pas libre d'agir comme il l'entend.

Il est empêché dans ses actes.

Mais alors, en quoi la religion opprime-t-elle, ou pour le dire autrement, en quoi est-elle aliénante ? I. Comment la religion peut-elle être opprimante ? Il semble que notre rapport à la religion soit simple et que celle-ci ne puisse nous opprimer.

En effet, soit nous choisissons la religion et suivons ses préceptes, en ce sens elle ne peut être opprimante, car c'est un choix libre ; soit nous décidons de ne pas la suivre, et alors elle ne peut pas non plus être opprimante, puisqu'on ne la fait pas entrer dans nos vies.

Mais est-ce véritablement aussi simple que cela ? En effet, la religion a façonné la société dans laquelle nous vivons.

Eliade (historien des religions), explique qu'il y a une religiosité inconsciente de l'homme areligieux.

En sommes, nous serions religieux malgré nous.

C'est aussi ce qu'écrit Nietzsche dans son célèbre texte sur la mort de Dieu.

Nous effectuons tous les jours des actions qui proviennent directement de la culture religieuse, comme par exemple : la fête du nouvel an, Noël, le mariage etc.

Mais alors quelles sont les conséquences de cette omniprésence discrète objet d'oppression ? II. La religion opprimante empêche l'homme de vivre dans son monde. Marx explique que l'oppression due à la religion débouche sur une illusion aliénante.

La religion a gagné l'état laïc, elle a réussi à infiltrer la société.

Ainsi il semble que les institutions même subissent ‘inconsciemment' l'oppression de la religion.

L'auteur l'appelle ‘l'opium du peuple'.

L'on comprend bien grâce à cette image, que la religion oppresse l'homme par l'illusion qu'elle lui donne du monde et qui l'empêche de vivre et d'agir concrètement et actuellement dans le réel.

L'homme ne s'intéresse pas à son monde réel, mais se projette dans un au-delà, un ailleurs transcendant inexistant qui l'aliène.

L'oppression est si forte que l'homme se trouve justifié dans son illusion par les institutions étatiques. La religion est l'opium du peuple... Marx (1818-1883) reconnaît, avec Feuerbach, que la critique de la religion est le point de départ de toute critique, mais il reproche à ce dernier sa conception abstraite de l'homme.

Feuerbach, en affirmant que l'homme est raison, volonté, bonté manque la réalité de l'homme concret.

L'homme n'est pas « une essence abstraite, blottie hors du monde », il doit être conçu dans son existence réelle, dans « le monde de l'homme », « l'Etat », « la société » : « Feuerbach résout l'essence religieuse en essence humaine.

Mais l'essence de l'homme n'est pas une abstraction inhérente à l'individu isolé.

Dans sa réalité, elle est l'ensemble des rapports sociaux » («Thèse VI sur Feuerbach »). C'est pourquoi Feuerbach ne voit pas que l'esprit religieux « est lui-même un produit social ».

Jugeant que l'Allemagne de son époque est incapable de s'engager dans une voie révolutionnaire, et qu'elle compense cette impuissance politique sur le mode fantasmatique de l'idéologie et, en particulier, celle de la philosophie spéculative hégélienne, Marx décide de critiquer la philosophie hégélienne du droit et de l'Etat.

Il écrit un article dans les « Annales franco-allemandes » sous le titre « Critique de la philosophie du droit de Hegel » (traduit en français aux Editions sociales).

Les premières pages traitent de la religion.

On y trouve la fameuse expression: «Elle est l'opium du peuple », expression à laquelle on a fait dire n'importe quoi et qu'il convient de restituer dans son contexte. « La détresse religieuse est, pour une part, l'expression de la détresse réelle et, pour une autre, la protestation contre la détresse réelle.

La religion est le soupir de la créature opprimée, l'âme d'un monde sans cœur, comme elle est l'esprit de conditions sociales d'où l'esprit est exclu.

Elle est l'opium du peuple.

» Ce n'est pas pour pouvoir se représenter sa propre essence que l'homme la projette, à l'extérieur de lui-même, dans le divin.

Cette interprétation feuerbachienne de l'aliénation reste marquée par l'idéalisme hégélien.

C'est le monde concret de l'homme réel qui produit l'aliénation religieuse.

La religion est « la conscience inversée du monde », parce que « le monde de l'homme », « la société », « l'Etat » sont eux-mêmes « un monde à l'envers ».

Si la religion est « la réalisation fantastique de l'être humain », c'est parce que « l'être humain ne possède pas de vraie réalité ». Autrement dit, l'aliénation religieuse est le produit de la pauvreté effective de l'homme.

C'est pourquoi elle est tout à la fois expression de cette détresse et protestation contre cette détresse.

D'où la formule : « Elle est l'opium du peuple.

» C'est parce que l'homme est aliéné économiquement, exploité socialement, qu'il réalise de manière fantastique son. »

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