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La religion est-elle une croyance privée ou une pratique collective ?

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« PREMIERE CORRECTION Définition des termes du sujet : La religion, malgré la diversité de ses manifestations, a des caractéristiques permanentes : c'est un ensemble de croyances (et non de savoirs) partagées par un groupe d'hommes, et, notamment, la croyance en l'existence d'une ou de plusieurs entités transcendantes au monde et exerçant une influence sur lui. On cherche ici à définir le statut, la place de cet ensemble de croyances au sein de la communauté humaine, et, plus précisément, à trancher entre les deux termes d'une alternative : la religion concerne-t-elle uniquement l'individu qui a foi en elle et la pratique ? (et alors la religion serait une croyance privée, ce qui ne signifie pas qu'elle doit rester silencieuse, mais qu'elle n'a pas à interférer avec la vie publique – par exemple avec la politique), ou alors, a-t-elle une vocation plus large ? La même religion est en effet généralement pratiquée par un groupe important d'hommes, qui forment ainsi une communauté de croyance, et voient leurs vies régies par les mêmes règles religieuses. Le problème posé ici est particulièrement aigu, parce qu'il met en question les bases du fonctionnement de la communauté humaine : si la religion est une croyance privée, elle n'a aucun pouvoir collectif, elle est alors un moyen d'épanouissement, une manière de vivre, d'expliquer le monde ou encore de se rapporter à la mort, que certains choisissent parce qu'il leur convient particulièrement bien, et ce de manière individuelle et privée. Si la religion est une pratique collective, alors elle peut prendre un pouvoir sur la communauté, que ce soit un pouvoir moral ou politique.

Ainsi, au Moyen-Âge, le Pape catholique et l'Empereur se sont continuellement disputé la prétention au pouvoir : le Pape soutenait qu'il détenait le pouvoir, qui lui venait directement de Dieu, de gouverner la communauté des hommes, et que le pouvoir de l'Empereur ne pouvait lui être que subordonné. Il s'agira de prendre en compte les implications des deux branches de l'alternative, pour trancher, si c'est possible.

Il sera intéressant d'interroger par exemple les concepts de « religion d'État » ou de « religion officielle ». Références utiles : Saint Augustin, La Cité de Dieu (c'est un livre énorme, donc mieux vaut utiliser un résumé – vous pouvez chercher par exemple dans l'Encyclopoedia Universalis) Platon, Apologie de Socrate Bergson, Les deux sources de la morale et de la religion, début du chapitre III. Textes à utiliser : Rousseau, Du contrat social, livre IV : Rousseau imagine une religion d'Etat dont la raison d'être serait le souci du bon fonctionnement de la communauté civile, et dont les règles seraient fixées par le souverain de cette communauté : « Il y a (...) une profession de foi purement civile dont il appartient au souverain de fixer les articles, non pas précisément comme dogmes de religion, mais comme sentiments de sociabilité sans lesquels il est impossible d'être bon citoyen ni sujet fidèle.

Sans pouvoir obliger quiconque à y croire, il peut bannir de l'Etat quiconque ne les croit pas ; il peut le bannir, non comme impie, mais comme insociable, comme incapable d'aimer sincèrement les lois, la justice, et d'immoler au besoin sa vie à son devoir.

Que si quelqu'un, après avoir reconnu publiquement ces mêmes dogmes, se conduit comme ne les croyant pas, qu'il soit puni de mort ; il a commis le plus grand des crimes, il a menti devant l'État.

» Spinoza, Traité théologico-politique.

Spinoza définit le but de son traité : « Or ce rare bonheur m'étant tombé en partage de vivre dans une république où chacun dispose d'une liberté parfaite de penser et d'adorer Dieu à son gré, et où rien n'est plus cher à tous et plus doux que la liberté, j'ai cru faire une bonne chose et de quelque utilité peut-être en montrant que la liberté de penser, non seulement peut se concilier avec le maintien de la paix et le salut de l'Etat, mais même qu'on ne pourrait la détruire sans détruire du même coup et la paix de l'Etat et la piété elle-même » SECONDE CORRECTION A la suite de Cicéron, on fait dériver religio de relegere : recueillir, réfléchir mais il est plus courant de le faire dériver de religare : lier, attache.

Le sens primitif désignerait l'attachement de l'homme à un être supérieur, transcendant. "On appelle d'une façon générale religion, la relation de l'homme avec ce qu'il considère comme sacré, ainsi qu'avec des puissances surhumaines auxquelles il croit." ( Foulquié, Dictionnaire de la langue philosophique).

Ces deux pistes étymologiques renvoient à un double aspect de la religion : à la fois piété qui relie les hommes à la divinité et pratique rituelle, institutionnalisée.

D'un côte donc le sentiment religieux et de l'autres des pratiques sociales.

Mais si. »

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