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La relation de l'homme au sacré

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« VOCABULAIRE: SACRÉ: Le sacré désigne la dimension supra-rationnelle de l'existence, celle que le croyant s'oppose au profane. La religion, dans son rituel, établit un passage du profane au sacré, à ce quelle désigne comme Dieu, le Père, la bouddhéité etc.

Plus profondément, le sacré désigne la conscience de l'infini, de la présence de l'absolu devant laquelle l'esprit s'arrête en silence, car il est saisi devant le sentiment d'une immensité sans mesure.

Percevoir le sacré, c'est percevoir dans l'existence une profondeur, un sens, un mystère que la conscience commune la plus triviale ne rencontre jamais. RELIGION Étymologie discutée.

Cicéron fait dériver le mot du latin relegere qui s'oppose à neglegere comme le soin et le respect s'opposent à la négligence et à l'indifférence.

D'autres font dériver le mot de religare: La religion est avant tout le lien qui rattache l'homme à la divinité : «La religion consiste dans un sentiment absolu de notre dépendance.» (Schleiermacher).

La religion c'est le sentiment que l'homme ne s'est pas donné lui-même l'existence, qu'il dépend d'un Être qui le dépasse infiniment.

Sociologiquement, les religions sont les divers cultes organisés (avec leurs dogmes et leurs rites) pour rendre hommage à Dieu. Le sacré et le profane Le sacré donc, de prime abord, est dévolu à la religion.

Durkheim nous dit en effet qu' "une religion est un système solidaire de croyances et de pratiques relatives à des choses sacrées, c'est-à-dire séparées, interdites."( Les formes élémentaires de la vie religieuse) Toute religion est administration du sacré, elle repose sur une distinction du sacré et du profane. L'étymologie de profane veut dire ce qui est à l'extérieur du temple, du lieu consacré.

Le sacré appartient comme nous l'avons dit à un ordre de choses séparé, réservé et inviolable.

Mais la signification de ce mot est ambiguë.

Pour Caillois, le sacré est l'objet dans lequel une force diffuse et indéterminée vient se loger.

" Tout ce qui est le réceptacle [de cette force] lui apparaît sacré, redoutable et précieux." Il affirme ailleurs que "C'est du sacré que le croyant attend tout secours et toute réussite." (L'homme et le sacré) Le sacré est donc une qualité mystérieuse que les choses ne possèdent pas par elle-même mais qu'une grâce vient leur ajouter.

Dès lors, on peut parler d'un besoin du "sacré".

L'objet sacré est, en effet, celui qui permet de mettre relation avec une transcendance.

On est forcé de constater que la religion est présente dans toutes les sociétés, même les plus primitives et les moins "développées". Il semble, donc, que l'esprit humain ait besoin de croire qu'il existe un réel irréductible qui fonde notre monde naturel et qui se manifeste par le sacré.

Mais, il faut voir aussi que grâce à des rites devant l'objet sacré, l'homme tente de s'approprier cette force mystérieuse et de se la rendre favorable.

L'objet sacré est aussi celui qui peut nous permettre de maîtriser ce que nous ne maîtrisons pas.

Il s'agit en effet d'attribuer une efficacité à certaines pratiques pour se protéger de l'avenir. La transcendance divine Si le surnaturel est séparé du naturel, le sacré du profane, c'est donc que la religion est essentiellement l'affirmation d'un Absolu qui nous dépasse, d'une Transcendance.

Nous pouvons sans doute conserver l'idée d'Auguste Comte que la religion est un lien, mais en précisant que c'est un lien vertical et non un lien horizontal.

Auguste Comte pouvait se contenter d'un lien horizontal – dans l'espace, entre les hommes contemporains, dans le temps, entre les différentes générations – puisqu'il voulait seulement fonder la religion de l'humanité.

Mais les religions ont précisément toujours signifié autre chose.

Comme l'écrivait le théologien allemand Friedrich Schleiermacher (17681834), « la religion consiste dans le sentiment absolu de notre dépendance ».

L'homme ne s'est pas donné lui-même l'existence.

Il évolue au milieu de forces qui le dépassent infiniment et dont l'invincible puissance lui inspire spontanément des sentiments mêlés d'effroi et d'adoration. Le prêtre et le magicien Cette affirmation de la transcendance, liée à la coupure du sacré et du profane, explique aussi qu'il n'y a pas de religion sans clergé.

Le prêtre, le pontife organisateur et interprète des cérémonies, établit pour les fidèles un pont entre le sacré et le profane.

Le prêtre n'est-il pas ainsi l'héritier direct du magicien des sociétés primitives qui, bénéficiaire d'un don singulier, avait accès au monde des réalités mystérieuses et sacrées ? Il faut se garder de confondre ainsi religion et magie, prêtre et sorcier.

Le magicien se veut un technicien.

Il croit, par ses formules et ses incantations, dompter et diriger à son gré le monde des esprits.

Le magicien, c'est l'homme qui prétend dominer Dieu, l'enchaîner par ses prestiges.

Il prétend soumettre à son pouvoir la Transcendance devant laquelle l'homme religieux, tout au contraire, s'incline dans une attitude d'humilité et d'adoration.

La prière religieuse est à l'opposé de la formule magique, puisqu'elle ne demande rien d'autre pour soi-même que le courage de supporter la volonté de Dieu.

Le croyant qui réclame à Dieu la pluie ou le beau temps, le succès à un examen ou la santé, risque à tout moment de dégrader la religion en magie. Le sacré est tout d'abord présent dans le domaine religieux, il y prend racine.

Le sacré définit un ensemble de réalités, que ce soit des êtres, des choses, des lieux, séparées du monde profane ordinaire, et dans lesquelles se. »

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