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La reconnaissance de la personne peut-elle être indifférente à la juste rétribution du travail ?

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« Définition des termes du sujet: INDIFFÉRENCE (n.

f.) 1.

— Absence de préférence ou d'intérêt pour quelqu'un ou quelque chose ; état de neutralité affective ou intellectuelle.

2.

— Liberté d'indifférence : a) Liberté résidant dans le fait que nous ne possédons aucune raison de choisir ceci plutôt que cela (« Cette indifférence que je sens lorsque je suis porté [...] par le poids d'aucune raison, est le plus bas degré de la liberté », DESCARTES), ou simplement que la raison, quand elle existe, n'est pas nécessitante (LEIBNIZ).

b) Pour DESCARTES, désigne parfois la « faculté positive que nous avons de nous déterminer à l'un ou l'autre de deux contraires », de donner notre consentement ou non quand bon nous semble ; indifférence est alors SYN.

de liberté. JUSTE : qui est conforme au droit et à l'égalité des personnes. PERSONNE (n.

f., étym.

: latin persona : masque de théâtre ; d'où le sens continuellement sous-jacent de personnage : rôle que joue l'individu).

Cf.

HOBBES : « Est une personne celui dont les paroles ou les actions sont considérées soit comme lui appartenant, soit comme représentant les paroles ou actions d'un autre ou de quelque autre réalité à laquelle on les attribue par une attribution vraie ou fictive.

» 1.

— (Scol.) Substance individuelle de nature rationnelle (cf.

BOÈCE) ; c'est en ce sens que l'on parle des trois personnes de la Trinité.

2.

— L'être humain considéré comme individu conscient du bien et du mal, libre et responsable.

3.

— Personne morale : a) Ensemble des qualités qui constituent une personne au sens 2, et conçues comme distinctes de sa réalité physique.

b) Être de raison, susceptible d'être sujet moral ou jur., qu'il corresponde à un individu phys.

ou non : une société de commerce constitue une personne morale.

Rem.

: le nominalisme de Hobbes conduit à la définition suivante : « Une multitude d'hommes devient une seule personne quand ces hommes sont représentés par un seul homme.

» 4.

— Personne physique : a) Le corps d'un être humain en tant qu'il manifeste une personne morale au sens a.

b) Tout être humain en tant qu'il peut s'associer avec d'autres personnes, constituer une personne morale au sens b, et qu'il est distinct de celle-ci.

5.

— Personne juridique : personne morale au sens b, susceptible d'être sujet du droit ; ensemble des propriétés qui définissent ce sujet.

6.

— Personnalité : a) Caractère de la personne aux sens 2 ou 3.

b) Forme que prend la vie psychique chez l'homme normal et qui suppose la conscience d'être un moi unique et permanent ; maladie de la personnalité : tout trouble psychique qui rend cette forme impossible.

c) Originalité ; caractère propre à un individu humain.

d) Individualité remarquable par son rôle social, sa renommée.

e) Préoccupation excessive pour ses propres qualités et mérites (rare et inusité auj.) ; cf.

personnel, sens d ; SYN.

égoïsme.

f) Personnalité de base (angl : basic personality) : (psycho., socio.) « Configuration psychologique propre aux membres d'une société donnée et qui se manifeste par un certain style de vie » (DUFRENNE).

7.

— Personnalisme : toute doctrine qui prend la personne au sens 2 comme valeur suprême ; en part., doctrine d'E.

MOUNIER et de son disciple J.

LACROIX.

8.

— Personnel : a) Qui se rapporte à la personne en un sens quelconque du mot ou à la personnalité au sens b.

b) (Jur.) Qui concerne les personnes par opposition aux choses ; opposé à réel (impôt personnel, par opposition à impôt réel). c) Individuel, propre.

d) Qui rapporte tout à soi, qui ne tient pas compte des autres : un jeu personnel, un pouvoir personnel ; cf.

sens 6 e. TRAVAIL: Du latin populaire tripalium, «machine à trois pieux » destinée à immobiliser les chevaux pour les ferrer, d'où « instrument de torture ». Toute activité visant à la production d'une oeuvre utile.

Spécialement, ensemble des activités accomplies par l'homme pour produire des biens et des services en contrepartie desquels il est rémunéré. • Le travail est souvent associe a la peine et a la souffrance.

Dans la Bible d'ailleurs, Dieu punit le premier péché en chassant Adam du jardin d'Eden et en l'obligeant à cultiver désormais une terre stérile : « Tu gagneras ton pain à la sueur de ton front ».

• Pour Marx, le travail humain contribue à transformer l'homme tout autant que la nature.

En effet, contrairement à l'animal, qui agit par pur instinct, l'homme détermine dans sa conscience le but qu'il veut atteindre avant de le réaliser.

« Ce qui distingue dès l'abord le plus mauvais architecte de l'abeille la plus experte, écrit Marx, c'est qu'il a construit la cellule dans sa tête avant de la construire dans la ruche.

» • Le travail salarié constitue, selon Nietzsche, « la meilleure des polices » : « il tient chacun en bride et s'entend à entraver puissamment le développement de la raison, des désirs, du goût de l'indépendance ». POUR DÉMARRER Est-il possible et légitime que le fait d'admettre un individu comme être moral pourvu de qualités soit indépendant de la rémunération équitable de son activité productrice, laquelle manifeste ses qualités ? Cette question contient un double aspect : 1) Est-il possible de rémunérer justement le travail sans tenir compte des qualités personnelles de l'exécutant de ce travail ? 2) La reconnaissance des qualités d'un individu peut-elle se faire sans que son travail, qui exige justement ces qualités, soit justement rétribué, ce qui est une manifestation de leur reconnaissance. CONSEILS PRATIQUES Il est indispensable, dans ce sujet, de très bien définir, avec précision et rigueur, tous les termes et expressions de la question.

Vous devrez alors choisir un des points de vue qu'il implique.

Vous veillerez en particulier à la difficulté contenue dans la notion de «< juste rétribution ». BIBLIOGRAPHIE Karl MARX, Le Capital, livre I, Éditions sociales. E.

MOUNIER, Le personnalisme, « Que sais-je ? », PUF.. »

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