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La recherche du bien-être peut-elle être une fin morale ?

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Le bien-être est le sentiment général d’agrément, d’épanouissement procuré par la pleine satisfaction des besoins du corps et de l’esprit. Il peut donc être considéré comme un bonheur modeste : bien qu’il se rapproche beaucoup de l’idée de bonheur, il est défini par l’absence de besoin ou de souffrance, par l’apaisement des désirs, et l’autonomie : dans le bien-être, rien n'est de trop et rien ne manque. Le bien-être est donc un sentiment subjectif, délimité dans le temps, proche du plaisir, tandis que la morale vise le bien, c'est-à-dire un idéal universel, objectif, qui est le même pour tous et ne change pas avec les circonstances. Traditionnellement, l’action morale est distinguée de l’action faite par intérêt : est moral ce qui doit être fait, tandis que ce que je fais par intérêt n'est bon que pour moi et dans certaines circonstances. Autrement dit, l’acte moral se définit par son indépendance à l’égard de la sphère du bien-être : une fin morale s’oppose souvent à une fin hédoniste. Pour autant, ne puis-je pas faire de la morale une condition de mon bien-être ? Le sentiment de culpabilité qui accompagne les actes immoraux semble montrer une convergence entre bien-être et morale : si le bien-être était l’apanage du sage, et si je ne peux atteindre le bien-être qu’en ayant la conscience tranquille, ne peut-on pas dire que la recherche du bien-être est une fin morale ?

I.        La recherche du bien-être est-elle contraire à la morale ?

II.    L’utilitarisme, une réconciliation du bien-être et de la morale ?

III.  La recherche du bien-être, une fin éthique

« THÈMES DE RÉFLEXION • La morale antique : l'eudémonisme (morale du bonheur ?). Prendre garde à ce que signifie exactement eudémonisme : eudaimôn signifie bien heureux, mais dans un sens extrêmement fort et bien particulier : eu est un préfixe grec qui marque le caractère faste, propice (littéralement : la bonne destinée). Le daimôn c'est le « démon » au sens de Socrate c'est-à-dire une entité intermédiaire (en quelque sorte) entre l' « ange gardien » et le destin favorable.

C'est dire que le bonheur, en un pareil sens, désigne une vie qui égale l'homme à une sorte de demi-dieu. • Ne pas confondrez eudémonisme » et « hédonisme ».

(Hédonisme vient du mot grec hédoné qui signifie plaisir). • Méditer cette citation de Kant extraite des Fondements de la Métaphysique des moeurs (Delagrave, p.

131-132). « Le concept du bonheur est un concept si indéterminé, que, malgré le désir qu'a tout homme d'arriver à être heureux, personne ne peut jamais dire en termes précis et cohérents ce que véritablement il désire et il veut.

La raison en est que tous les éléments qui font partie du concept de bonheur sont dans leur ensemble empiriques, c'est-à-dire qu'ils doivent être empruntés à l'expérience; et que cependant pour l'idée du bonheur un tout absolu, un maximum de bien-être dans mon état présent et dans toute ma condition future, est nécessaire (...). Bref il (l'homme, être fini) est incapable de déterminer avec une entière certitude et d'après quel principe ce qui le rendrait heureux : pour cela il lui faudrait l'omniscience (...).

Le problème qui consiste à déterminer d'une façon sûre et générale quelle action peut favoriser le bonheur d'un être raisonnable est un problème tout à fait insoluble; il n'y a donc pas à cet égard d'impératif qui puisse commander, au sens strict du mot, de faire ce qui rend heureux, parce que le bonheur est un idéal non de la raison mais de l'imagination, fondé uniquement sur des principes empiriques, dont on attendrait vainement qu'ils puissent déterminer une action par laquelle serait atteinte la totalité d'une série de conséquences en réalité infinie...

». (Les mots mis en « relief » le sont par nous.) • Remarquer que ce qui est en cause c'est de savoir si la recherche du « bien-être » peut être une fin-morale : la question de savoir si le bien-être peut être compatible avec telle « fin morale » est une autre question... Introduction Le bien-être est le sentiment général d'agrément, d'épanouissement procuré par la pleine satisfaction des besoins du corps et de l'esprit.

Il peut donc être considéré comme un bonheur modeste : bien qu'il se rapproche beaucoup de l'idée de bonheur, il est défini par l'absence de besoin ou de souffrance, par l'apaisement des désirs, et l'autonomie : dans le bien-être, rien n'est de trop et rien ne manque.

Le bien-être est donc un sentiment subjectif, délimité dans le temps, proche du plaisir, tandis que la morale vise le bien, c'est-à-dire un idéal universel, objectif, qui est le même pour tous et ne change pas avec les circonstances.

Traditionnellement, l'action morale est distinguée de l'action faite par intérêt : est moral ce qui doit être fait, tandis que ce que je fais par intérêt n'est bon que pour moi et dans certaines circonstances.

Autrement dit, l'acte moral se définit par son indépendance à l'égard de la sphère du bien-être : une fin morale s'oppose souvent à une fin hédoniste.

Pour autant, ne puis-je pas faire de la morale une condition de mon bien-être ? Le sentiment de culpabilité qui accompagne les actes immoraux semble montrer une convergence entre bien-être et morale : si le bien-être était l'apanage du sage, et si je ne peux atteindre le bien-être qu'en ayant la conscience tranquille, ne peut-on pas dire que la recherche du bien-être est une fin morale ? I. La recherche du bien-être est-elle contraire à la morale ? l'acte moral est normatif, et non descriptif : l'obligation est le mode sur lequel l'acte moral se présente à nous. Tout en s'imposant à notre conscience comme devant être accompli par nous, ce qui est obligatoire n'est pas pour autant nécessaire, au sens ou nous n'aurions pas la possibilité de nous dérober : l'obligation morale sollicite notre volonté tout en la laissant libre.

Que nous ayons des devoirs prouve d'ailleurs que nous sommes libres.

Il n'y aurait aucun sens à nous dire " tu dois " faire ceci ou cela si nous n'avions pas à prendre sur nous de le faire.

Ainsi l'obligation morale que nous avons de respecter le bien d'autrui n'a pas le pouvoir de nous empêcher de nous en emparer.

Elle nous demande de ne pas le faire, sans pouvoir nous y contraindre psychologiquement ou physiquement. B. Pour Kant, dans les fondements de la métaphysique des mœurs, le devoir - qui détermine la volonté d'agir- se fonde sur la seule autorité de la raison.

Le fondement de la moralité se trouve ainsi résider dans l'autonomie de la volonté.

A cet égard, il existe trois types d'action : a) Les actions reconnues contraires au devoir b) Les actions réellement conformes au devoir, pour lesquelles les hommes n'ont aucune inclination immédiate et c) les actions conformes au devoir, pour lesquelles le sujet a une inclination immédiate.

L'acte moral se défini par l'intention, et non par les conséquences (l'exemple du débat qui opposait Kant à Constant est une bonne illustration de ce qu'est cette morale de l'intention: selon Kant, si des assassins viennent pour tuer notre ami, qui s'est caché chez nous, nous ne devons pas leur mentir en leur disant qu'il n'est pas là s'il est là, car le mensonge est moralement condamnable.

Pour Constant, le mensonge est alors moral, car les principes moraux doivent être cohérents avec chaque situation, et nous devons les y adapter. Pour Kant, le critère de l'universalisation suffit à indiquer la voie à suivre : pourrait-on souhaiter que tout le monde mente ? Non, donc, nous ne devons pas mentir.) Une action faite par devoir est une action faite sans inclination, dans la seule intention de faire ce que l'on doit faire, parce que notre raison nous le demande. C'est la seule qui soit morale: il est immoral de ne pas faire ce qu'il faut, et si on fait son devoir parce que cela nous arrange, cela n'a rien de moral (sans être pour autant immoral).

Par exemple, le marchand qui est. »

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