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La publicité repose-t-elle sur le mensonge ?

Extrait du document

« [La publicité vise à nous transformer en acheteur. Pour ce faire, tous les moyens sont bons.

Elle prétend informer, alors qu'elle n'est qu'une incitation à l'achat basée sur l'exagération et le mensonge.] La publicité n'informe pas, elle déforme D'un renseignement commercial partiel, orienté, voire fantaisiste (pensez aux célèbres enzymes «gloutons» des lessives prêtes à «dévorer» la saleté), la publicité prétend faire une information.

En fait, elle organise la confusion dans nos esprits afin de mieux nous manipuler, ce qui est une tentative de subversion.

Sous prétexte d'éclairer notre lanterne, elle obscurcit notre jugement. La publicité vise à créer un réflexe d'achat Pavlov (prix Nobel de médecine en 1904) agitait une clochette chaque fois qu'il donnait à manger à ses chiens.

Il lui suffisait ensuite d'agiter la clochette pour que les chiens salivent.

La publicité fait de même: elle associe un rêve à un produit afin de le rendre désirable.

Mais quand je crois acheter le rêve, je ne fais que l'acquisition d'un produit. Le désir n'est pas le besoin La publicité nous ment quand elle nous fait croire que l'on peut combler le désir avec des objets de consommation.

«Désirer, c'est désirer le désir de l'autre» (Lacan).

L'objet ne peut jamais donner ce qu'attend le désir, il ne peut que satisfaire un besoin.

Lorsque la publicité me dit que l'objet est un médiateur indispensable entre moi et l'autre, elle me trompe. [Il ne peut pas y avoir de « mensonge» dans le domaine de l'imagination créative. La publicité ne nous informe pas, mais ce n'est pas son but. Elle fait vendre lorsqu'elle nous fait rêver ou nous fait rire.] Faire rêver n'est pas mentir Platon reprochait au poète de cultiver un art de mensonge, parce qu'il ne disait pas le vrai, ne s'adressait pas à la raison et s'employait à flatter le côté irrationnel de l'homme.

Il aurait sans doute fait le même reproche à la publicité.

Mais si elle est, comme la poésie, un art du rêve, on ne peut pas lui faire ce grief.

On peut reprocher à la publicité de nous influencer, mais pas de nous mentir. La publicité ne cherche pas informer On n'achète plus un produit pour sa valeur d'usage, mais pour sa valeur imaginaire ajoutée» (Séguéla).

Pour cette raison, la publicité n'a pas à faire d'information (les produits se ressemblent trop).

Ce n'est plus un instrument économique, mais une école de consommation et de communication.

Quand se sera généralisé l'achat par écran interposé (de télévision ou d'ordinateur), elle sera le seul espace de convivialité entre le producteur et le consommateur. La publicité est une forme d'art Jadis les artistes ne répugnaient pas à mettre leur art au service d'un prince pour transmettre un message. Aujourd'hui ils font de même, mais le prince s'appelle «produit», et c'est pour lui que l'on écrit texte et musique.. »

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