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La psychologie de la personnalité a-t-elle besoin de faire appel à la notion d'inconscient ?

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« La psychologie de la personnalité a-t-elle besoin de faire appel à la notion d'inconscient ? INTRODUCTION.

— Le plus modeste des hommes se perçoit bien distinct des autres et, s'il sait s'analyser, a une impression très vive de son originalité.

Cette impression s'explique-t-elle suffisamment par la conscience de ce qu'il est, ou faut-il faire appel à l'influence de forces inconscientes ? I.

Il est classique d'expliquer la personnalité par la conscience de tout ce que nous sommes : a) D'abord physiquement (surtout le corps, mais aussi les habits.

les biens qui en sont comme le prolongement).

b) Ensuite moralement (souvenirs du passé, idées et sentiments actuels, projets et rêves pour l'avenir), c) Enfin socialement (la profession et le rang, les jugements portés sur nous et les sentiments qu'on nous manifeste...). Il y a beaucoup de vrai dans cette conception classique : un grand nombre des éléments qui entrent dans l'idée que nous nous faisons de nous-même et expliquent notre façon d'agir et de réagir sont conscients; de plus, le seul fait d'être conscients augmente leur influence.

Mais tout ce qui constitue le fond de notre personnalité est-il conscient ? II.

Il ne semble pas que le fond de la personnalité soit perméable à la conscience et il faut faire appel à des éléments inconscients pour expliquer l'homme et s'expliquer soi-même. A.

Il est d'abord des cas dans lesquels un élément inconscient joue un rôle prépondérant : ce sont les cas morbides auxquels s'attaque le médecin psychanalyste qui cherche à faire apparaître au jour le souvenir inconscient dont l'action trouble la vie de son malade. B.

Mais dans la vie des gens normaux eux-mêmes, l'inconscient se glisse constamment et modifie sensiblement le sentiment que nous avons de nous-même.

a) Dans mon corps, ce que je sens, et qui forme comme la trame sur laquelle brodent les autres impressions, ce n'est pas mon image perçue dans une glace, mais ce sentiment vague et à peu près inconscient qu'on appelle la cénesthésie.

b) Nos états de conscience le plus intimement intégrés en nous ne paradent pas à l'avant-scène de la conscience : ils glissent dans les coulisses, ombres furtives qui fuient les regards, même les nôtres, c) Ce que je me suis le mieux approprié de la société dans laquelle je vis, c'est précisément ce que je sens totalement mien et que je n'ai plus conscience d'avoir emprunté. CONCLUSION.

— On ne saurait donc, pour porter un jugement équitable sur soi-même, se fier à la conscience : il faut forcer les limites de l'inconscient.

Il restera toujours du mystère : mais c'est une noble tâche que de chercher à restreindre son domaine.. »

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