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La psychanalyse mérite-t-elle le statut de science ?

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La psychanalyse est une discipline stabilisée dans l’institution occidentale du savoir humain. Elle a même, au cours du siècle dernier, pu prétendre au statut de discipline pilote des connaissances portant sur le psychisme. C’est qu’au principe de son projet et de la formulation de son programme de recherche dans le texte fondateur de Freud (1900), il y a la prétention à s’élever au statut de science, égale alors en cela, ou plutôt concurrente de la psychiatrie clinique. Qu’en est-il donc aujourd’hui, plus d’un siècle après son invention : les objectifs de principe ont-ils été atteints et peut-on dire d’elle qu’elle est une science ?

 

Freud voulait faire de la psychanalyse une science à part entière en s'éloignant le plus possible de la philosophie. Mais, Popper lui reprochera d'avoir inventer un théorie herméneutique non-réfutable, infalsifiable.

Toutefois, il ne s'agit pas d'oublier que la psychanalyse est avant tout thérapeutique: l'interprétation analytique permet à l'homme de dialoguer avec lui-même et se faisant de se libérer de ses propres prisons intérieures (névroses, traumatismes, etc.)

 

« Freud voulait faire de la psychanalyse une science à part entière en s'éloignant le plus possible de la philosophie. Mais, Popper lui reprochera d'avoir inventer un théorie herméneutique non-réfutable, infalsifiable. Toutefois, il ne s'agit pas d'oublier que la psychanalyse est avant tout thérapeutique: l'interprétation analytique permet à l'homme de dialoguer avec lui-même et se faisant de se libérer de ses propres prisons intérieures (névroses, traumatismes, etc.) « La psychanalyse est-elle une science ? » Incipit : La psychanalyse est une discipline stabilisée dans l'institution occidentale du savoir humain.

Elle a même, au cours du siècle dernier, pu prétendre au statut de discipline pilote des connaissances portant sur le psychisme. C'est qu'au principe de son projet et de la formulation de son programme de recherche dans le texte fondateur de Freud (1900), il y a la prétention à s'élever au statut de science, égale alors en cela, ou plutôt concurrente de la psychiatrie clinique.

Qu'en est-il donc aujourd'hui, plus d'un siècle après son invention : les objectifs de principe ontils été atteints et peut-on dire d'elle qu'elle est une science ? Thème : Se demander si un savoir disciplinaire quelconque peut, ou non, être qualifié de science suppose avant toute chose une définition de la notion même de science, et donc, corrélativement, des critères déterminant, en tant que principes de démarcation, la scientificité d'un savoir.

Identifier un savoir (type particulier de connaissance constitué en discipline) procède d'une multitude de critères, à la fois internes et externes.

Sur le plan externe, la question est d'abord d'ordre sociologique (une science exige l'existence d'une communauté scientifique de pairs, la reconnaissance de l'académie par l'enseignement universitaire, la constitution de revues savantes, etc.).

Sur le plan plus strictement interne, la question est d'ordre théorique, elle se constitue d'une épistémologie et d'une méthodologie.

C'est sur les deux dimensions internes constitutives de la scientificité d'une discipline que nous nous concentrerons.

Une théorie se définit d'abord comme un savoir portant sur un domaine défini d'objets.

Ce domaine est identifié et délimité, c'est-à-dire déterminé comme champ objectif d'investigation ou de recherche par la théorie elle-même.

Les objets relèvent toujours dans une certaine mesure de l'ordre factuel (en notant que les faits peuvent être abstraits et non expérimentaux tout en étant à proprement parler objectifs – le cas des sciences pures (mathématiques, logique)).

Sur ce domaine défini d'objets, la théorie opère par l'imposition d'une structure rationnelle établissant leur ordre d'intelligibilité.

Autrement dit, une théorie procède à la mise en ordre d'un domaine défini de faits par leur structuration rationnelle.

Idéalement, sur le plan formel, l'élaboration d'une telle structure doit répondre à des principes d'ordre logique : une théorie scientifique repose sur un système d'axiomes ; leur nombre est limité, ils sont mutuellement indépendants, doivent assurer la complétude systémique de la théorie (la possibilité d'une déduction exhaustive), et ne jamais conduire à la déduction de contradiction internes (en cas de contradiction, ils sont simplement rejetés, et la science entre dans une phase de crise de paradigmes avant d'à nouveau se normaliser (dans le lexique de Kuhn)) – telle est la formulation de la méthode axiomatique par Hilbert (1917).

Théoriser est donc une activité agissant formellement sur la réalité qu'elle se propose d'investiguer.

Ces remarques sont d'ordre épistémologique (théorie de la connaissance scientifique).

Et c'est précisément de cet ordre et parce que toute science se compose d'une épistémologie, que relève l'élaboration d'une méthodologie propre à chacune.

Une méthodologie se rapporte à la constitution d'un savoir pratique, d'une technique déterminant les conditions d'application de l'abstraction théorique formelle à la réalité des faits du domaine délimité.

En ce sens, si le formalisme logique détermine les conditions de validité d'une théorie, la méthodologie en détermine les critères de vérification empirique (méthode hypothético-déductive, théorisée par Poincaré, mais déjà présente dans le positivisme de Comte).

Les hypothèses théoriques formellement valides sont confrontées à l'ordre empirique des faits observables (cette méthodologie est celle dite du vérificationnisme, doctrine élaboré par les membres du Cercle de Vienne (1927)).

Ceci en constitue la testabilité.

L'invalidation par le test implique la falsification de la théorie. Problème : Le problème est dès lors simple : nous disposons des critères permettant d'évaluer la scientificité d'une théorie (principalement réductibles à l'objectivité, la formalisation, la testabilité) ; la psychanalyse les satisfait-elle ? * I.

Domaine d'objectivité La psychanalyse a pour matériau d'investigation le psychisme humain.

En le déterminant comme domaine de recherche, elle le construit comme objet.

Cette objectivité, qui procède de définitions dudit champ se focalise sur l'inconscient.

Si l'invention de la psychanalyse comme méthode analytique est certes de Freud, le concept d' « inconscient » est pour autant dans l'air du siècle.

Hartmann publie un Science de l'inconscient ; Bretano, dont Freud lui-même suivit les cours, y voit la possibilité d'en faire le principe explicatif de ce qui échappe à la conscience ; et à vrai dire, la notion remonte, en termes de filiation philosophique, à Leibniz qui, s'élevant contre la conception cartésienne de la pensée (Nouveaux essais, Monadologie), en fait un principe dynamique dont les variations d'intensité produisent ce qui est perçu comme qualités, elles-mêmes variant dans une mesure. »

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