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La psychanalyse est-elle un savoir positif ?

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« Sujet : La psychanalyse est-elle un savoir positif ? 1.

La psychanalyse procède comme les autres sciences. Freud est un pionnier P artant de données phys iologiques, Freud découvre que c 'est la pulsion qui détermine l'ensemble de la vie mentale.

C ette pulsion, à mi-chemin entre l'organique et le psychique, suit un destin qui est en grande partie inconscient.

La recherche psychanalytique a pour but de comprendre c e s mécanismes qui échappent à la cons cienc e et dont celle-ci dépend pourtant.

Freud montrera que la consc ience est loin d'être, comme le pensait D e s c artes, l'es sence de l'homme. La psychanalyse sonde les profondeurs de l'inconscient A lors même que la tradition philos ophique, au moins jusqu'à Schopenhauer, avait eu tendance à ignorer tout ce qui échappe à la c onscience dans la vie de l'esprit, Freud, quant à lui, suit un chemin inverse.

C 'est en quoi son apport est déterminant.

Il a conquis des territoires ps ychiques jusqu'alors ignorés. De la scientificité de la psychanalyse REUD: " O n nous conteste de tous c ô t é s le droit d'admettre un psyc hique inc onscient et de travailler scientifiquement avec cette hypothèse.

Nous pouvons répondre à c e l a que l'hypothèse de l'inconscient est néces saire et légitime, et que nous possédons de multiples preuves de l'existence de l'inconscient. Elle est nécess aire, parc e que les données de la conscience sont extrêmement lacunaires ; aus si bien chez l'homme sain que chez le malade, il s e produit fréquemment des a c t e s p s ychiques qui, pour être expliqués, présupposent d'autres actes qui, eux, ne bénéficient pas du témoignage de la consc ience.

C e s a c tes ne sont pas seulement les actes manqués e t l e s r ê v e s , c h e z l'homme sain, et tout c e qu'on appelle symptômes ps ychiques et phénomènes compulsionnels chez le malade ; notre expérience quotidienne la plus personnelle nous met en présence d'idées qui nous viennent sans que nous en connaissions l'origine et de résultats de pensée dont l'élaboration nous est demeurée cachée. T ous ces actes conscients demeurent incohérents et incompréhensibles si nous nous obstinons à prétendre qu'il faut bien percevoir par la conscience tout c e qui se passe en nous en fait d'actes psychiques ; mais ils s 'ordonnent dans un ensemble dont on peut montrer la cohérence, si nous interpolons les actes inconscients inférés.

O r, nous trouvons dans ce gain de sens et de cohérence une raison, pleinement justifiée, d'aller au-delà de l'expérienc e immédiate.

Et s'il s'avère de plus que nous pouvons fonder sur l'hypothèse de l'inconscient une pratique couronnée de succès, par laquelle nous influençons, conformément à un but donné, le c ours des processus conscients, nous aurons acquis, a v e c c e s u c c è s , une preuve incontestable de l'existence de c e dont nous avons fait l'hypothèse.

L'on doit donc se ranger à l'avis que c e n'est qu'au prix d'une prétention intenable que l'on peut exiger que tout ce qui se produit dans le domaine psychique doive aus si être connu de la cons cienc e." Avez-vous compris l'essentiel ? 1 C onnais sons-nous directement l'inconscient ? 2 Q uels arguments théoriques défendent l'hypothèse de l'inconscient ps ychique ? 3 Q uelle conséquence pratique résulte de la connaissance de l'inconscient ? Réponses: 1 - N ous ne pouvons, par définition, pas c onnaître directement l'incons cient.

En revanche, nous pouvons en déduire l'exis tence à partir de c ertains signes. 2 - Elle est nécessaire et légitime.

C e qui la rend nécessaire, c 'est l'insuffisance des données de la c onscience.

C e qui la rend légitime, c'est le gain de sens qu'elle produit : on peut en effet trouver une signification à ce qui, sans elle, n'en aurait aucune. 3 - Elle permet une pratique thérapeutique, la psychanalys e, qui obtient des succès dans le traitement des troubles psyc hiques. L'influence de la psychanalyse est considérable Q u'il s'agisse de ps ychiatrie, de psychologie, de sociologie, voire d'histoire ou d'analyse littéraire, il n'est pas un domaine des s cienc es humaines qui n'ait été, d'une façon ou d'une autre, marqué par l e s apports de la psychanalyse.

Nul ne peut aujourd'hui nier l'existence de l'inconscient, de mécanismes tels que le refoulement, la projection, la résis tance, etc . 2.

L'inconscient n'est pas l'objet d'un savoir métaphysique. Si l'on se rendait mieux compte de ce statut de l'inc onscient, bien des malentendus seraient évités .

Il n'est pas équivalent de dire que l'inconscient doit être posé à partir de certains faits, et de prétendre en parler comme si on le connaissait directement.

C e qu'est l'inconsc ient en lui-même n'est pas connaissable.

A insi lorsqu'on dit : « l'incons cient nous gouverne », « l'inconscient nous pousse...

», c e sont là des abus de langage : on transforme une simple hypothèse s cientifique en un être réel, en une forc e qui agit et pense à notre place.

O n fait de l'inconscient une sorte de « démon » qui nous possède.

On s ort de la science pour entrer dans la métaphysique (= la connaissance de ce qui n'est pas access ible à partir de l'expérience) et à la limite dans la mythologie ! Dire que l'inconscient explique les rêves, l e s a c t e s manqués, est une chose ; en faire un sujet, un M oi auquel il faut rapporter mes actes et mes pensées, c 'est outrepasser les limites de la science. En résumé donc, s'il y a bien une science qui a recours à l'incons cient, il ne s'agit là que d'une science, et non d'une connaiss ance qui perc erait le secret de l'inconscient. 3.

La psychanalyse, une science de l'interprétation. Nous avons montré que la psychanalyse s e rapproche par sa démarche des autres sciences.

Nous devons à présent en montrer la spécific ité.

La psychanalyse c onsidère tous les phénomènes humains comme s'ils avaient un sens. Exemple : Si je ferme la fenêtre, les gens autour de moi c omprendront que j'ai froid.

L'acte de fermer la fenêtre revêt une signific ation.

L'hypothèse de Freud est que ce type de raisonnement doit pouvoir s'appliquer dans tous les cas.

Rien n'échappe à une signification.

Si j'oublie mon parapluie, cela veut dire quelque chose.

O r, dans bien des cas, il se trouve que le sens que l'obs ervateur donne à mon acte ou à mes paroles n'est pas le sens que je lui donne moi-même.

Soit je ne lui donne aucune signification, soit je lui donne une signification différente de celle que donne le ps ychanalyste qui interprète ma c onduite.

C 'es t la différence entre le s ens donné par la c onscience, et le sens donné par un observateur étranger qui autorise à parler d'inconscient.

P uisqu'il y a un sens qui n'es t pas prés ent à la c onscience, on dira qu'il est inconscient. Nous découvrons donc une s pécificité de la psychanalyse : on ne cherc he pas seulement des causes.

O n cherche du sens.

En s ciences physiques , il n'est question que de cause : qu'est-ce qui fait que les corps tombent ? En psychanalyse, l'inconscient peut être dit cause du rêve, d'abord parce qu'il en révèle le sens.

La psychanalys e est donc une science de l'interprétation, car interpréter, c'est rechercher le sens.

O n peut donc la rapproc her des disciplines littéraires : quand je lis un texte, je peux y mettre des sens dont l'auteur n'avait pas c onscience.. »

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