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La politique se réduit-elle à l'économie ?

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« Il s'agit de vous demander quels liens entretiennent ces deux notions.

Si l'économie renvoie, quant à son étymologie à la gestion rationnelle des biens familiaux, elle désigne plus généralement l'art de bien gérer les finances de l'Etat.

Elle est avant tout l'étude ou la science de la production, de la distribution et de la consommation des richesses, en entendant par richesse tout ce qui possède une valeur d'échange.

Ainsi, dans son tout premier sens elle se distingue du politique puisqu'elle concerne l'administration de la maison (oikos) mais depuis le 17ème siècle a acquis le sens actuel que nous lui donnons.

On parle ainsi d'économie politique. Le politique lui ne renvoie pas à une gestion des richesses mais à la question de la vie en commun des individus au sein d'une cité (polis).

Certes, la vie de la cité suppose des échanges de biens puisque chacun ne peut pas satisfaire seul à tous ses besoins et que les compétences peuvent être différentes entre les individus, mais les échanges ne semblent apparaître que comme des moyens.

Sur cette question des échanges au sein de la cité, nous vous conseillons de vous reporter à nos deux dossiers indiqués plus bas sur Platon et Aristote.

Il s'agit alors de se demander quels liens entretiennent l'économique et le politique.

Les fins de l'économie sont-elles avant tout subordonnées au fins de l'Etat ? Si vous pouvez partir ici des analyses de Platon et Aristote, vous pouvez aussi montrer en quoi une mutation essentielle va avoir lieu au cours du 18ème siècle.

Vous pouvez alors penser aux thèses des mercantilistes par exemple.

Mais si les mercantilistes défendent l'enrichissement des citoyens, c'est parce qu'il accroît la puissance de l'Etat : l'économie reste un instrument de la politique. D'autant que, réciproquement, l'enrichissement n'est possible que par les interventions rationnelles de l'Etat, dont la détermination constitue alors l' « objet » de l'économie politique.

Faut-il alors penser que l'économique est toujours subordonné au politique ? Vous pouvez vous demander si dans la réalité, nous ne sommes pas parvenus à une situation telle que c'est le politique qui se retrouve subordonné à l'économique.

Ici, vous pouvez vous reporter aux analyses de Marx qui montre en quoi ce sont les rapports de classes et donc les rapports de production qui conduisent les rapports entre les individus.

Dès lors, les institutions politiques, par exemple, ne sont qu'une manifestation de ces rapports de production.

Se pose donc une question essentielle à savoir celle des fins du politique et des valeurs.

Nous vous recommandons ici la lecture de la Critique de l'économie politique de Marx.

Vous pouvez alors confronter les analyses de Marx à celle de Smith dans la Richesse des nations.

A chaque fois il s'agira de se demander quelles sont les conséquences d'une subordination du politique à l'économique.

En d'autres termes, n'y a-t-il pas une illusion et même parfois un danger à penser qu'il pourrait y avoir une autonomie de l'économique et une forme d'autorégulation indépendamment d'une intervention du politique ? [Les lois du marché sont des lois naturelles.

La politique ne doit pas les entraver.

Le rôle de l'État se limite à favoriser le libéralisme des échanges.

C'est à cette seule condition qu'un pays peut devenir une puissance économique.] Il est dans la nature de l'homme de tirer profit de ses activités Les hommes ont mutuellement besoin les uns des autres.

Les échanges économiques se fondent sur ce besoin naturel.

Comme le travail n'est jamais gratuit parce qu'il exige des efforts, des compétences, il est parfaitement normal que les individus tirent profit de l'échange des biens qu'ils ont produits.

Besoins réciproques et quête du profit sont les éléments régulateurs du marché. La politique n'est que l'expression de l'économique L'économie concerne ce qui est vital à l'homme.

Elle est une science concrète qui repose sur des réalités quantifiables.

La poli tique, quant à elle, appartient plus au domaine des idées.

Or, ce ne sont pas les idées qui nourrissent l'homme qui a faim.

C'est pourquoi toute politique réaliste doit favoriser la liberté des échanges économiques. La politique ne peut pas ignorer la mondialisation des échanges Aujourd'hui, la concurrence économique est mondiale.

Un pays dont la politique ignore cette réalité n'a aucune chance de pouvoir rivaliser avec les autres nations.

L'économie dicte ses règles.

La politique, si elle souhaite l'expansion du pays, doit se contenter de faire appliquer ces règles. [L'essence de la politique est de mettre un terme aux rapports violents entre les hommes.

Elle a pour fonction de contrôler les désirs humains afin de garantir à tous paix et sécurité.

Elle ne peut pas laisser. »

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