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La philosophie est-elle un désir de mort ?

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« Analyse du sujet : - - - - - - La philosophie se pense avant tout sur le mode de la recherche morale, comme un apprentissage de la vertu, comme une interrogation éthique questionnant notre destination véritable.

En tant que telle, elle apparaît comme un désir de vivre, puisque la problématique éthique peut se résumer en ces termes : « qu'est-ce que bien vivre ? » Or, il faut désirer vivre pour se demander ce que c'est que « bien vivre ». Cependant, il faut noter que la référence fondatrice de la philosophie, à savoir Socrate, affirme que « philosopher, c'est apprendre à mourir.

» Comment dès lors ne pas douter du désir de vie de la philosophie ? Comment ne pas se demander si la philosophie n'est pas qu'un pur désir de mort ? On sait par ailleurs que le philosophe est quelqu'un qui apparaît toujours comme étant « en dehors de la vie », et il semble qu'une vie consacrée à la philosophie soit une vie sacrifiée tant les philosophes apparaissent désintéressés des biens de ce monde. Cela étant, les philosophes ne portent pas ce point de vue sur leur propre existence.

Même ceux qui optent pour l'ascétisme le plus radical le font parce qu'ils pensent que c'est de cette manière qu'il faut vivre pour vivre bien.

Ils ne se détournent pas d'une vie normale parce qu'ils pensent qu'il ne faut pas vivre, mais justement parce qu'ils considèrent que ce n'est pas vivre pleinement que de vivre une vie normale.

Pour eux, la vraie vie n'est pas là où elle se montre au premier coup d'œil. On peut cependant dès lors se demander s'ils sont réellement dans le vrai.

Ils affirment l'être, mais dès lors, pourquoi ne sont-ils pas tous d'accord entre eux ? Pourquoi le bien se cacherait-il pour ne se montrer qu'à quelques-uns ? Pourquoi serait-il si difficile de savoir ce que c'est que vivre, alors que nous sommes tous embarqués dans la vie ? Comment rendre compte du fait que notre vie ne soit pas une évidence à nousmêmes ? Par conséquent, peut-être les philosophes ne sont-ils que des prestidigitateurs qui s'illusionnent euxmêmes sur ce qu'est la vie mais qui sont en réalité inspirés par le désir de mort ? Problématisation : On ne peut nier qu'il existe un problème quand celui qui veut nous enseigner de quelle manière il faut vivre le fait en nous expliquant que bien vivre exige d'apprendre à mourir.

En effet, pour apprendre à nager, il n'est nullement nécessaire d'apprendre à se noyer, et on se contente plutôt d'apprendre à ne pas se noyer.

Dès lors, comment ne pas se demander si le professeur ne serait pas quelque peu morbide ? Comment ne pas voir poindre en lui un désir de mort caché ? La recherche du « bien vivre » peut-elle s'accompagner d'un apprentissage du « bien mourir » ? Proposition de plan : 1.

Apprendre à mourir pour mieux vivre. a) « Philosopher, c'est apprendre à mourir » enseignait Socrate, le fondateur de la philosophie, à ses disciples.

Pour cette raison, il semble qu'on puisse penser que la philosophie soit un désir de mort puisqu'elle prend cet adage pour fondement.

Or qui voudrait apprendre à mourir sinon celui qui désire la mort ? La mort n'est pas l'occasion d'une disparition totale de l'âme ; elle ne constitue, en effet, que le moment de la séparation de celle-ci avec le corps ou, plus précisément, celle de la partie intellectuelle de l'âme avec les parties de l'âme qui se rattachent au corps, et avec ce corps lui-même.

Ainsi, l'âme s'échappe du corps, dans la mort, pour rejoindre le lieu originel des Formes éternelles.

La philosophie, c'est l'exercice de la pensée qui se concentre sur son propre principe pour se détacher, précisément, de l'élément corporel.

Selon la fameuse identité soma / sema, Platon pense en effet que le corps constitue un tombeau pour l'âme, dont il revient à la philosophie d'apprende à cette dernière de se libérer.

C'est par une vie ascétique, c'est-à-dire étymologiquement selon une vie qui constitue un exercice de détournement de l'âme du corps, que la philosophie peut aider l'âme à se libérer du poids du corps : apprendre à mourir, c'est donc apprendre à bien vivre pour bien mourir, de sorte que l'âme parvienne à se libérer de la pesanteur de la corporéité. b) Cependant, l'enseignement de Socrate était autre et sa sagesse visait également la vie.

Lorsqu'il affirme que le philosophe doit « apprendre à mourir », il nous enseigne avant tout que l'homme doit apprendre à mourir au « monde sensible.

» En effet, d'après Platon, Socrate enseignait que le monde était divisé en deux parties : un monde vrai et un monde faux.

Ce monde faux est le monde sensible, qui consiste en ce qui est perçu par les sens, c'est-à-dire un monde d'apparences, un flux changeant et indéterminé.

Le monde vrai est le monde intelligible, lequel représente le monde dans lequel se tiennent les formes intelligibles, qui sont des essences universelles et immuables, qui tiennent le rôle de causes et de modèles des choses sensibles.

Ainsi, mourir au monde sensible, c'est se permettre de s'éveiller au monde intelligible, c'est donc quitter le monde faux pour le monde de la vérité.

C'est donc se donner les moyens de vivre mieux, puisque c'est vivre selon la vérité et non pas selon l'erreur.

On voit alors quel apport cet enseignement peut fournir à celui qui désire vivre. c) Par ailleurs, « apprendre à mourir », c'est aussi se donner les moyens de vivre mieux en n'ayant plus peur de la mort.

En effet, en nous éveillant au monde intelligible, Socrate éveille l'homme à la conscience de l'immortalité de. »

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