La philosophie est-elle inutile ?

« La philosophie est-elle inutile ? “La philosophie est-elle inutile ?”.

Spontanément, il est important de souligner le fait incontestable que la philosophie a eu et a une influence sur le cours des choses dans l’Histoire de l’humanité.

De plus, même si elle était inutile, nous ne sommes pas nécessairement obligés de lui préférer des activités plus pratiques ou plus pragmatiques telles que la technique ou bien les sciences.

Toutefois, nous connaissons le fossé existant entre le besoin perpétuel d’efficacité de l’Homme et la tendance de la philosophie à prendre de la distance et à se détacher du monde.

Cette distance nous pousse facilement à considérer cette discipline comme improductive et ce constat conduit évidemment à lui trouver un aspect futile.

Effectivement, si on définit la philosophie comme seulement la recherche abstraite de la vérité, on en vient évidemment à supposer qu’elle soit inutile.

Mais cette inutilité qu’on cherche à lui reprocher est-elle réellement un défaut ? Est-il légitime d’attendre une utilité de la philosophie ? Si on définit la philosophie comme une recherche de la vérité, cela constitue un objectif pour cette matière.

Or, poursuivre un objectif est la première condition à remplir pour qu’on puisse parler d’utilité.

Nous pouvons alors avancer que la philosophie est en effet utile à l’Homme.

La définir comme une recherche de la vérité c’est aussi reconnaître qu’elle n’est pas une activité purement contemplative : elle évolue à chaque nouvelle pensée et elle est capable de progrès.

Mais surtout, une de ces principales caractéristiques est qu’elle apporte une meilleure compréhension du réel et de soi.

Nous pouvons, par exemple, citer la devanture du temple de Delphes en Grèce : “Connais-toi toi-même”.

Aussi, il est nécessaire de remarquer que la philosophie a une réelle influence sur l’Histoire de l’Humanité.

Pour ne citer qu’un modeste exemple, Kant, dans son œuvre Projet de paix perpétuelle inventera le concept de société des nations qui donnera naissance plus tard à l’ONU, Organisation des Nations Unies.

Mais la philosophie a eu un impact sociétal à bien d’autres égards.

Les philosophes des Lumières ont permis la construction de la France démocratique dans laquelle nous vivons, Locke a défini le concept de libéralisme sur lequel se fonde l'économie de nombreux pays.

Ici aussi, on retrouve un critère primordial de l’utilité : tout ce qui est utile doit permettre de faire changer les choses tout en les faisant progresser.

L’utilité de la philosophie semble donc se confirmer. Cependant, si on en revient à l'étymologie de “philosophie”, ce mot signifie “amour de la sagesse”.

Or, placer l’amour sous le signe de l’utilité serait délicat dans la mesure où l’on peut se demander si, au contraire, l’amour ne fait pas partie de ce qui est de l’ordre du « gratuit », du désintéressé et donc par conséquent, de l’inutile, ordre dont ferait alors aussi partie la philosophie. La philosophie, il est vrai, peut se définir par son inutilité car elle n'a pas vraiment d'impact immédiat et conséquent sur le réel, et qu'elle se caractérise par la propension au doute et à l'indétermination.

On peut de ce fait opposer la philosophie aux sciences.

Ces dernières sauvent chaque jour des vies, améliorent les communications ainsi que la vie quotidienne en général tandis que la philosophie n’a pas de finalité en soi.

La philosophie, bien qu’en perpétuelle évolution depuis des siècles durant, n’a jamais trouvé de Vérité (avec un grand V) ou bien même des réponses à certaines questions qui ont traversé le temps comme l’existence ou la nécessité de Dieu, le but de notre vie...

Les questions sont très nombreuses, les réponses, elles, beaucoup moins… Dès lors, on doit constater qu’il ne s’agit pas d’une activité efficace puisqu’elle semble vouée à ne jamais atteindre son but.

Comme l’efficacité est un des critères de l’utilité, on peut en conclure qu’il semble nécessaire de reconnaître en la philosophie une activité inutile.

Même si la philosophie a déjà essayé de révolutionner le monde, comme on l’a vu avec Marx et Engels et le communisme, il s’est avéré dans son effort de concrétisation comme.... »