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La philosophie de Saint Augustin.

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Non seulement les Barbares sont aux portes de Rome qui ne parvient pas à les refouler, mais encore l'Empire d'Occident est en train de s'effondrer. Mais, par ailleurs, le christianisme « triomphe » des religions païennes, et qui plus est, sorti de la grande crise de l'arianisme qui l'avait terriblement secoué, il est devenu religion d'Etat, partiellement sous Constantin (Empereur, 306-337), totalement sous Théodore (Empereur, 379-395).
Né d'un père païen et d'une mère profondément chrétienne, c'est à Carthage, métropole de l'Afrique romaine, qu'Augustin, citoyen romain, acheva ses «humanités». Enseignement surtout littéraire qui comporte l'étude approfondie des grands auteurs latins : Virgile, Cicéron, Tacite. Il n'eut jamais la chance d'étudier la philosophie en tant que telle, soit à Athènes, soit à Alexandrie, et, malgré qu'il se rattrapa quelque peu par la suite — mais il ne sut jamais bien le grec — il resta toujours plutôt un autodidacte de génie, inventif et original, qu'un «universitaire» nourri dans le sérail.
Lié à une femme, à qui il resta quatorze ans fidèle, mais qu'il n'épousa jamais, et dont il eut, à dix-huit ans un fils, Adéodat, Augustin dut, au terme de ses études, à dix-neuf ans, se trouver un métier. Il fut professeur, d'abord dans sa ville natale de Thagaste, puis à Carthage qu'il quitta, las d'être chahuté par la jeunesse dorée de cette ville «coloniale», pour Rome, ensuite Milan, capitale de l'Empire romain d'Occident, où nous le retrouvons occupant une chaire de rhétorique. Etant déjà nourri de Cicéron, s'étant déjà détaché du manichéisme ayant par ailleurs découvert la philosophie néo-platonicienne (Plotin, Porphyre) puis lu les Epîtres de saint Paul, Augustin n'avait plus qu'un «pas» à faire pour devenir chrétien. C'est la fameuse scène du jardin qu'il raconte dans ses «Confessions» (août 386). De la maison voisine il entend une jeune voix qui chante et répète dans cesse : «Prends, lis! Prends, lis ! » (Toile, lege; toile lege). Prenant le livre de l'Apôtre (Paul), il lit ce qui lui tombe sous les yeux : «Ne vivez pas dans les festins, dans les excès de vin, ni dans les voluptés impudiques ni dans les querelles et les jalousies; mais revêtez-vous de Notre-Seigneur Jésus-Christ, et ne cherchez pas à contenter la chair dans ses convoitises».

« Saint Augustin Non seulement les Barbares sont aux portes de Rome qui ne parvient pas à les refouler, mais encore l'Empire d'Occident est en train de s'effondrer.

Mais, par ailleurs, le christianisme « triomphe » des religions païennes, et qui plus est, sorti de la grande crise de l'arianisme qui l'avait terriblement secoué, il est devenu religion d'Etat, partiellement sous Constantin (Empereur, 306-337), totalement sous Théodore (Empereur, 379-395). Né d'un père païen et d'une mère profondément chrétienne, c'est à Carthage, métropole de l'Afrique romaine, qu'Augustin, citoyen romain, acheva ses «humanités».

Enseignement surtout littéraire qui comporte l'étude approfondie des grands auteurs latins : Virgile, Cicéron, Tacite.

Il n'eut jamais la chance d'étudier la philosophie en tant que telle, soit à Athènes, soit à Alexandrie, et, malgré qu'il se rattrapa quelque peu par la suite — mais il ne sut jamais bien le grec — il resta toujours plutôt un autodidacte de génie, inventif et original, qu'un «universitaire» nourri dans le sérail. Lié à une femme, à qui il resta quatorze ans fidèle, mais qu'il n'épousa jamais, et dont il eut, à dix-huit ans un fils, Adéodat, Augustin dut, au terme de ses études, à dix-neuf ans, se trouver un métier.

Il fut professeur, d'abord dans sa ville natale de Thagaste, puis à Carthage qu'il quitta, las d'être chahuté par la jeunesse dorée de cette ville «coloniale», pour Rome, ensuite Milan, capitale de l'Empire romain d'Occident, où nous le retrouvons occupant une chaire de rhétorique. Etant déjà nourri de Cicéron, s'étant déjà détaché du manichéisme ayant par ailleurs découvert la philosophie néoplatonicienne (Plotin, Porphyre) puis lu les Epîtres de saint Paul, Augustin n'avait plus qu'un «pas» à faire pour devenir chrétien.

C'est la fameuse scène du jardin qu'il raconte dans ses «Confessions» (août 386).

De la maison voisine il entend une jeune voix qui chante et répète dans cesse : «Prends, lis! Prends, lis ! » (Toile, lege; toile lege).

Prenant le livre de l'Apôtre (Paul), il lit ce qui lui tombe sous les yeux : «Ne vivez pas dans les festins, dans les excès de vin, ni dans les voluptés impudiques ni dans les querelles et les jalousies; mais revêtez-vous de NotreSeigneur Jésus-Christ, et ne cherchez pas à contenter la chair dans ses convoitises». Moins d'un an plus tard, à Pâques, Augustin fut baptisé ainsi que son fils Adéodat. Sous l'influence de sa mère, Monique — sainte Monique, chrétienne fervente mais « matrone abusive » et « bourgeoise » — Augustin rompit d'avec celle qu'il disait aimer pour la « bonne raison » que ce mariage eut été une mésalliance.

Chrétien, il aurait dû l'épouser s'il voulait continuer à vivre avec elle, mais sa mère avait un autre parti pour lui.

Comme il fallait attendre deux ans que la promise fut nubile, Augustin prit concubine.

Finalement, baptisé, il se décida pour le renoncement à toute union charnelle. A trente-cinq ans ayant hélas perdu son fils, et sa mère depuis deux ans, sans épouse ni liaison coupable, Augustin, de retour, depuis un an, à Thagaste sa ville natale, y mène pendant trois ans, en compagnie de quelques fidèles, une vie monastique d'étude et de prière. Nous ne pouvons hélas prolonger la suite du récit de la vie d'Augustin avec un même luxe, relatif, de détails. Signalons simplement qu'Augustin répondit à l'appel des chrétiens d'Hippone, seconde ville d'Afrique, devint leur évêque et le resta jusqu'à sa mort.

Ses qualités et son audience en firent l'animateur de toute l'Eglise d'Afrique.

Il lutta contre le donatisme, et même s'il intervint pour tempérer la brutalité du « bras séculier» dans sa poursuite des donatistes, il n'en fut pas moins celui qui se décida à y faire appel. Il lutta aussi contre le pélagianisme. Il mourut dans Hippone assiégée par les Vandales qui, lorsqu'ils s'emparèrent de la ville, quelques mois plus tard, respectèrent et son tombeau et sa bibliothèque où son œuvre reposait. «Si je me trompe, je suis» (LA CITÉ DE DIEU, XI, 26) Alors que Descartes dira : je pense, donc je suis, ce qu'on appelle le cogito (je pense) cartésien (acte par lequel le sujet a l'intuition de son existence au-delà de tout doute : je peux douter de tout, sauf de mon doute), Augustin dit : Car nous sommes, et nous connaissons que nous sommes, et nous aimons notre être et notre connaissance.

Et nous sommes assurés de la vérité de ces trois choses.

Car ce n'est pas comme les objets de nos sens qui nous peuvent tromper par un faux rapport.

Je suis très certain par moi-même que je suis, que je connais et que j'aime mon être.

Je n'appréhende point ici les arguments des Académiciens, ni qu'ils me disent : Mais vous vous trompez ? Car si je me trompe, je suis, puisque l'on ne peut se tromper si l'on n'est.

Puis donc que je suis, moi qui me trompe, comment me puis-je tromper à croire que je suis, vu qu'il est certain que je suis si je me trompe ? Ainsi puisque je serai toujours moi qui serais trompé, quand il serait vrai que je me tromperais, il est indubitable que je ne me puis tromper lorsque je crois que je suis. «Si vous ne croyez pas, vous ne comprendrez pas» (iSAÏE, VII ,9) Qu'Augustin soit un intellectuel qui reconnaisse à la raison un rôle dans la foi, ces quelques extraits d'une de ses Lettres suffiront à l'illustrer quelque peu.. »

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