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La notion d' échange n' a-t-elle qu'un sens économique ?

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« D'un point de vue général, l'échange est l'acte par lequel deux personnes se livrent mutuellement des objets considérés comme équivalents.

C'est en ce sens qu'on va parler de valeur d'échange pour désigner tout objet rentrant dans la circulation entre deux ou plusieurs individus.

Dans cette perspective, nous pouvons penser que la notion d'échange a un sens avant tout économique si nous entendons par économie la gestion rationnelle des biens.

Néanmoins, vous pouvez remarquer qu'on utilise le terme d'échange dans d'autres contextes.

On va parler par exemple d'échange de bons procédés, ou encore d'échange de courrier, on dit aussi qu'on échange des regards...Dans ces différentes expressions, vous noterez que ce ne sont pas nécessairement des biens qui sont échangés et qu'on sort d'une dimension immédiatement économique. Toutefois, il faudrait se demander ici si l'usage que nous venons de noter ne rejoint pas tout de même une dimension économique.

Dans le champ économique l'échange consiste à considérer que lorsqu'une chose est donnée une autre doit être rendue ce sans quoi nous restons dans une forme de dette.

Or, vous pouvez montrer comment dans tous les domaines, l'échange fait entrer dans cette dimension.

Ainsi, la notion d'économie prend un sens plus large que celui du simple échange des biens.

La dette peut ainsi apparaître ailleurs que dans une dimension immédiatement économique. [Il existe une économie du vivant, tout comme il existe une économie des richesses.

Tout ce que l'homme échange obéit à un principe économique.

Il s'agit toujours de tirer le meilleur parti du lien échangiste.] Une économie du vivant Ce qui caractérise tout organisme vivant, aussi simple soit il, c'est qu'il est le lieu d'un perpétuel échange de matière.

Il ne peut se développer, se reproduire sans échanger avec le milieu extérieur les éléments dont il a besoin pour vivre.

Par économie du vivant, on désigne cette capacité adaptative et évolutive à transformer en énergie vitale les propriétés physiques et chimiques de la matière inerte. L'échange obéit à une logique Les choix de l'individu rationnel, dans le domaine économique, obéissent au principe de maximisation, autrement dit, l'échange doit procurer le plus grand avantage.

Ce principe de «maximisation» peut-être étendu aux domaines extra-économiques.

«L'économiste, déclare J.J.

Rosa, peut appliquer ses outils habituels au marché politique, à celui du mariage» (Le Figaro, 4-5 mars 1978). On donne pour recevoir Tout échange a pour fondement un calcul d'intérêt.

Qui cherche l'«âme soeur» évalue les qualités du candidat ou le la candidate.

Même en amour, on donne pour recevoir, on aime à condition d'être aimé. [] L'économie ne garantit pas le bien commun La nature, écrit Thomas More dans Utopie, invite (...) tous les mortels à se donner une aide réciproque en vue d'une vie plus riante».

Cette volonté commune à tous les hommes d'améliorer leur propre condition est à l'origine d'échanges qui n'ont rien d'économique.

L'échange de paroles, par exemple, tend à une mutuelle compréhension et à un respect réciproque. Autrui n'est pas un instrument au service de mes intérêts Le signe le moins « équivoque de mépris des hommes est de n'admettre l'existence d'autrui, ou que comme moyen en vue de ses fins à soi, ou pas du tout», écrit Nietzsche (Humain, trop humain).

Mais si je respecte mon semblable, je peux lui offrir mon aide, voire ma vie, simplement parce que, tout comme moi, il est homme. L'échange d'idées n'intéresse que la connaissance surtout s'ils ne sont pas encore connus, rien ne pousse les chercheurs, les penseurs, les artistes à se réunir. »

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