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La nécessité du travail n'est-elle qu'une contrainte ?

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« VOCABULAIRE: NÉCESSITÉ: Caractère de ce qui ne peut pas ne pas être.

Une proposition est nécessaire quand elle est rigoureusement démontrée, qu'on ne peut la refuser; synonyme: apodictique; contraire: contingent. Travail: Activité de transformation de la nature dans un sens utile à l'homme, en vue de la satisfaction des besoins. Hegel montre que le travail est libérateur, dans la mesure où il permet de s'affranchir de la nature en la dominant et de se discipliner soi-même dans l'effort. Contrainte: n'importe quel obstacle rencontré, entrave d'origine sociale, morale, institutionnelle, psychologique, etc. Le travail ne doit pas être pensé dans l'horizon de la survie : par son travail, l'homme cultive et humanise la nature (Marx) et se cultive lui-même. Tel est le sens de la dialectique chez Hegel : le maître, c'est-à-dire celui qui jouit du travail d'autrui sans avoir rien à faire de ses dix doigts, est finalement le véritable esclave ; et l'esclave, qui apprend à se discipliner lui-même et acquiert patiemment un savoir-faire, devient maître de lui comme de la nature. Alors qu'il était une contrainte subie et la marque de l'esclavage, le travail devient moteur de notre libération. I - LES TERMES DU SUJET Le travail se définit comme l'action de l'homme sur un matériau visant à le transformer pour satisfaire des besoins précis.

La contrainte est ordinairement comprise comme un obstacle à la liberté, à l'épanouissement de soi : elle limite l'être.

Ici, il peut s'agir de la contrainte naturelle ou sociale qui se relie au travail. II - ANALYSE DU PROBLEME Le sujet est formulé de façon réductrice : le travail se réduit-il uniquement à une contrainte ? Cette évaluation négative s'applique-t-elle à tout travail quel qu'il soit ? N'y a t-il pas des exceptions ? Il s'agit aussi de savoir quelles formes prend la contrainte, et si la contrainte est exclusivement négative ? L'enjeu est donc d'apprécier la nature et les effets humains du travail, de procéder à son analyse en dépassant le point de vue ordinaire qui consiste à en faire le procès. III - LES GRANDES LIGNES DE REFLEXION Dans un premier temps, on analysera les aspects contraignants du travail en montrant à quelles conditions celui-ci aboutit à l'aliénation de l'individu.

Dans une deuxième phase de la réflexion, on mettra en lumière la positivité du travail et, éventuellement la contrainte qui l'accompagne ou dont il découle. IV - UNE DEMARCHE POSSIBLE A - LA CONTRAINTE DU TRAVA IL 1 - Une contrainte naturelle Le travail doit être ressaisi à partir de la nécessité qui s'impose à l'homme de produire les conditions et les instruments de sa survie.

Le décalage entre les capacités naturelles de l'homme et ses exigences le condamne à travailler, à affronter la nature par des moyens qu'il a lui-même forgés. 2 - Une contrainte sociale. A cette contrainte naturelle s'ajoute la contrainte immanente à la société.

Celle-ci exige des individus un certain degré d'utilité et de productivité.

Il faut travailler pour gagner sa vie, le travail permet d'acquérir par échanges, des choses qu'on ne peut créer soi-même.

Il permet aussi d'acquérir une position au sein de la société.

Sans travail, l'individu se voit condamné à une certaine marginalité. 3 - Des contraintes spécifiques elon les cas Cette contrainte sociale se repère aussi dans la nature des travaux, leur organisation, ou encore dans les restrictions qui pèsent sur la liberté de choisir tel ou tel travail.

Certains travaux sont plus contraignants que d'autres en raison de leur nature spécifique.

Ils soumettent le travailleur à des exigences et des circonstances qui mécanisent son activité ou qui sont contraires à son équilibre physique ou mental.

De plus, la liberté de choisir le travail qui correspond le mieux à sa personnalité, est réduite par le jeu de la sélection sociale.

En fonction du milieu auquel on appartient, on a plus ou moins de chances de pouvoir exercer une activité satisfaisante. B - LA DIMENSION REDUCTRICE DE L'APPROCHE PRECEDENTE 1 - Le travail, un instrument délibération Saisir le travail uniquement comme une contrainte serait abusivement réducteur.

En effet, c'est par le travail que l'homme ébauche et réalise son humanité. En se différenciant de la nature, l'humanité crée une forme d'existence inédite et qui constitue son essence propre.

Le travail ouvre donc à l'homme une voie hors des contraintes animales.

Par lui, il se libère en agissant sur la nature.

Comme instrument de libération, le travail offre à l'individu la possibilité de créer, de matérialiser son intériorité, de se contempler dans un reflet objectif de soi.

Sans travail, comment exprimer de façon élaborée le contenu de sa pensée, ou de sa personnalité. 2 - UNE DIMENSION POSITIVE DE LA CONTRA INTE Enfin, la contrainte stimule l'homme pour dépasser l'immédiateté de sa vie et lui éviter une stagnation dans l'uniformité de la vie animale.

Mais pour qu'il soit satisfaisant et libérateur, le travail doit mobiliser les ressources les plus hautes et convenir au style propre de chaque individu. V - QUELQUES REFERENCES POSSIBLES MA RX : L'Idéologie allemande ROUSSEAU : Discours sur l'origine de l'inégalité HEGEL : Phénoménologie de l'Esprit , Dialectique du maître et de l'esclave, chap.

IV VI - LES FAUSSES PISTES Il ne fallait pas réduire le sujet à la seule dimension individuelle du travailleur hostile au caractère pénible du travail.

Ne pas assimiler la contrainte du travail à d'autres types de contraintes (juridiques par exemple). VII - LE POINT DE VUE DU CORRECTEUR Au centre de ce sujet se trouve une problématique classique, éternelle.

Elle s'inscrit parfaitement dans le cadre du programme de terminale à vocation économique.

Le sujet nous incite à penser les formes récentes du travail, à réfléchir sur la thématique du loisir et de la réduction du temps de travail.. »

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