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La morale est-elle quelque chose de personnel ?

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« ANALYSE ET PROBLEMATISATION DU SUJET. § § § § § La morale est cet ensemble de préceptes selon lesquels nous jugeons les actions d'autrui et sur lesquels nous tentons de régler les notre.

Elle apparaît donc dans un premier temps comme cette voix personnelle de la conscience qui semble nous dicter ce que nous devons faire et ce que nous ne devons pas faire.

En ce sens, la morale apparaît donc bien comme quelque chose de personnel, dans la mesure où elle consiste à rentrer en nous-mêmes afin de consulter les principes et règles que nous dicte notre conscience. Néanmoins, la morale est aussi semble-t-il ce qui nous est enseigné, ce que l'on reçoit des autres et que l'on partage avec autrui.

Il apparaît donc que la morale s'inscrit dans une communauté déterminée et qu'elle se manifeste comme étant cette interrelation entre les individus, ceci débouchant sur l'instauration d'une morale commune, permettant à chacun de posséder des critères objectifs afin de juger les actions d'autrui mais surtout ses actions propres. Le problème apparaît donc lorsque l'on distingue la nécessité pour la morale d'être subjective, au sens où chacun doit être maître de lui-même et autonome, ne pouvant se laisser dicter ses actions et conduites de l'extérieur, et d'autre part la nécessité pour cette morale de se fonder sur des principes communs, qui seraient tels des critères objectifs afin de juger de la validité des actions de chacun.

La morale tend donc à la fois vers le pôle subjectif et le pôle objectif et c'est ce qui semble faire la difficulté du sujet.

Comment faire de la morale quelque chose de totalement personnel, si les critères de validité des principes moraux ne sont pas fondés objectivement ? Mais d'un autre côté, comment faire de la morale une source de principes purement objectifs et extérieurs au sujet ? La morale est ce qui doit être fondamentalement tourné vers autrui, dans la mesure où c'est toujours en référence à autrui et aux conséquences de mon action sur lui que je dois orienter mon action. Le problème semble alors être le suivant : La morale est-elle cette voix de la conscience propre à chacun de nous et singulière, individuelle, faisant des principes moraux des règles subjectives d'actions sans aucune validité objective, et non tournés vers autrui ou est-elle cette loi morale objective accessible à tous, mais parvenant maintenir l'autonomie du sujet et sa subjectivité ? Est-ce que la morale est quelque chose de personnel, autrement dit, est-ce que chacun peut détenir sa propre morale, ses propres valeurs éthiques sans que cela n'implique de contradiction par rapport à la vérité de la morale elle-même.

Est-ce que, dans cette dimension de l'existence humaine, " tout ce vaut ", ou, pour reprendre la formule du sophiste Protagoras, " l'homme est la mesure de toutes les choses " ? PROPOSITION DE PLAN. I) La morale comme voix de la conscience individuelle intérieure. § La morale apparaît dans un premier temps comme une voix intérieure de la conscience qu'il appartient au sujet en tant qu'individu, que personne singulière d'entendre et de suivre.

Dans L'Emile, « profession de foi du Vicaire Savoyard », Rousseau appelle conscience un principe inné de justice et de vertu.

Pour lui donc, la conscience n'est que morale : la conscience c'est ce qui dans l'âme sait ce qui est juste et vertueux.

L'âme, c'est la totalité de l'esprit, de la vie de l'esprit, la conscience, c'est ce qui dans cette totalité concerne les principes moraux.

Nous savons, de manière innée, ce qui est juste et ce qui est vertueux. § Ce que veut Rousseau, ce n'est pas établir par le raisonnement ce que doivent être les maximes morales, il ne veut pas chercher à fonder la morale sur des principes rationnels, faire la philosophie de la morale, il veut faire comprendre ou sentir que nous sommes déjà moraux pour peu que l'on soit attentif à notre cœur.

Il ne s'adresse pas à la raison du lecteur, à sa faculté de raisonner, mais à sa conscience, c'est-à-dire à ce qu'il sent en lui, aux idées de justice et de vertu qu'il connaît déjà.

Il ne cherche donc ni à fonder la morale, ni à dire ce que l'on doit faire pour être moraux, il essaie de nous faire sentir que nous savons tout ce qu'il nous faut savoir pour être moraux, sans avoir à raisonner, sans avoir à réfléchir.. »

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