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La morale a-t-elle sa place dans les rapports économiques?

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« ANALYSE DU SUJET Remarquer qu'il n'est pas dit « lois » économiques, mais « rapports » économiques.

Remarquer également qu'il ne s'agit pas de savoir de quelle morale il peut s'agir, ce qui serait bien ou mal et pourquoi, mais si la réflexion et l'action « éthique » peuvent (en droit et en fait) concerner les rapports économiques. Saisir qu'il ne nous est pas demandé formellement quelle peut être cette place mais si elle peut en avoir une.

(Il peut cependant apparaître qu'une réflexion de cette nature est admissible ici mais à condition qu'elle soit subordonnée à l'interrogation fondamentale exigée ici : oui ou non la réflexion et l'action relevant du domaine de la morale ont-elles une place dans les rapports économiques ?) Encore que l'on pourrait soutenir que le « sa » de « sa place » peut renvoyer au problème de savoir si les rapports économiques doivent (et peuvent) être subordonnés à des exigences morales. Problématique: La loi du marché repose sur l'offre et la demande.

La morale n'y a donc pas sa place.

Mais ces lois peuvent aboutir à des injustices.

Une réflexion morale, relayée par le droit, doit jouer ici le rôle de garde-fou. L'économie telle que nous la connaissons aujourd'hui, c'est-à-dire le capitalisme, semble bien loin de ce que nous considérons comme moral.

En effet, la morale est un ensemble de lois que nous nous imposons à nous-mêmes, que nous suivons non par intérêt mais pour la loi elle-même et qui régissent les rapports entre les hommes ainsi que les comportements de chacun.

Les rapports économiques ne semblent, eux, dirigés uniquement par l'intérêt personnel ou de groupe, mais jamais de tous.

Pour Kant, la morale est universelle, ce qui implique une égalité entre les hommes, que ne semble pas prendre en compte l'économie. Or, ces dernières années sont apparus le commerce équitable, l'éthique d'entreprise etc.

Faut-il alors penser que l'économie donne sa place à la morale ou n'est-ce qu'un stratagème pour redorer son blason et encore mieux progresser ? I) Les rapports économiques sont-ils immoraux ? A) Les rapports économiques sont en général générés par l'intérêt personnel.

Chaque partenaire, dans ces rapports veulent faire le plus grand profit.

Or pour Kant, la morale ne peut en aucun cas être dirigée par l'intérêt personnel puisque dans ce cas, l'individu tomberait dans l'hétéronomie et ne serait alors plus libre et par conséquent ne pourrait être considéré comme un être moral.

[Kant, Métaphysique des mœurs] B) Pour Marx, le capitalisme peut se résumer à la domination d'une classe sur l'autre ; ici, de la classe bourgeoise sur le prolétariat.

Les rapports économiques sont donc générés sous le joug de la domination bourgeoise.

Le prolétariat vend sa force de travail contre un salaire en général très bas et par conséquent ne peut bénéficier du fruit de celui-ci.

Il est alors difficile de considérer un rapport de domination et d'exploitation comme moral puisque toute idée d'égalité est alors évacuée.

[Marx et Engels, Manifeste du parti communiste] Puisque « la production économique et la structure sociale qui en résulte nécessairement forment, à chaque époque, la base de l'histoire politique et intellectuelle de l'époque », le « Manifeste » affirme que « toute l'histoire a été une histoire de lutte de classes ».

Mais la démonstration à laquelle se livre Marx ne s'arrête pas là: rendant intelligible le passé de l'humanité, elle en annonce également l'inéluctable avenir.

En effet, « Cette lutte a actuellement atteint une étape où la classe opprimée et exploitée (le prolétariat) ne peut plus se libérer de la classe qui l'exploite et l'opprime sans libérer en même temps et pour toujours la société entière de l'exploitation, de l'oppression et des luttes de classes.

» Réfutant un certain nombre d'interprétation fautives du Marxisme, Lénine affirme dans «L‘Etat & la Révolution » que l'œuvre de Marx ne saurait se limiter à cette seule découverte de la lutte des classes : l'idée de la « lutte des classes » n'est rien en effet si on ne la combine pas à celle de « dictature du prolétariat ».

Elle reste pourtant l'un des concepts clés de la théorie Marxiste et Lénine le reconnaissait bien qui, dans un texte de 1914 consacré à Marx déclarait : « Que, dans une société donnée, les aspirations des uns aillent à l'encontre de celles des autres, que la vie sociale soit pleine de contradictions, que l'histoire nous montre une lutte entre les peuples et les sociétés, aussi bien qu'en leur sein, qu'elle nous montre en outre une alternance de périodes de révolutions et de périodes de réaction, de guerres et de paix, de stagnation et de progrès rapide ou de déclin, ce sont là des faits universellement connus.

Le Marxisme a fourni le fil conducteur qui permet de découvrir l'existence de lois dans ce labyrinthe et ce chaos apparents : c'est la théorie de la lutte des classes.

» La théorie de la lutte des classes est donc, aux yeux d'Engels, l'idée maîtresse de Marx comme elle est, aux yeux de Lénine, le fil conducteur qui permet de comprendre l'histoire humaine.

C'est sur elle en tout cas que s'ouvre le texte du « Manifeste ».. »

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