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La morale a-t-elle sa place dans les rapports économiques ?

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« VOCABULAIRE: ÉCONOMIE: Du grec oikonomia, «administration de la maison »(de oikos, « maison », et nomos, « loi »). Art d'administrer une maison, de gérer les biens familiaux.

Économie politique : science de la production, de la distribution et de la consommation des biens et des richesses. MORAL(E): Moral: 1) qui concerne la morale.

2) qui est conforme aux règles de la morale; opposé à immoral. Morale: ensemble des règles de conduite -concernant les actions permises ou défendues- tenues pour universellement et inconditionnellement valables. Problématique: La loi du marché repose sur l'offre et la demande.

La morale n'y a donc pas sa place.

Mais ces lois peuvent aboutir à des injustices.

Une réflexion morale, relayée par le droit, doit jouer ici le rôle de garde-fou. La morale ne semble pas avoir sa place dans l'économie, ce sont deux domaines qui ne traitent pas de la même chose.

Mais faut-il pour autant supprimer toute réflexion morale de l'économie, n'est-ce pas un grand risque de ne pas moraliser le domaine de l'économie.

La place de la morale s'avère importante surtout au moment de la distribution des richesses, de la juste répartition des bénéfices de l'économie et veiller à ce que personne ne souffre des lois du marché.

Après les échecs des idéologies utopistes socialistes et communistes, nous sommes bien conscients que la morale ne peut tout régler d'un coup et supprimer toute injustice.

L'économie et le profit ne sont pas sans mal, est-ce à la morale de fixer les limites de ce que l'économie ne doit pas dépasser ? 1) Il n'y a pas de place pour la morale dans le capitalisme. La fonction capitalistique consiste à produire du capital en vue de l'échange.

La finalité de l'échange entraîne, outre la formation du capital économiquement productif, son entretien (conservation) et son accumulation (accroissement).

La nécessité d'entretenir et de renouveler constamment les équipements et le capital immobilier fait des sociétés rompues aux disciplines et aux réflexes de gestion du capitalisme les plus aptes à mettre en œuvre des mesures (notamment par le biais fiscal) qui visent à la préservation du milieu naturel.

L'accumulation du capital productif rend possible la multiplication des richesses consommables (biens et services), même en l'absence de progrès dans les techniques de production.

Mais l'échange, en suscitant une division du travail de plus en plus poussée, multiplie par là même les occasions où l'ingéniosité technique peut se manifester.

Si le progrès technique se paie par une destruction, souvent brutale, de capital (machines devenues obsolètes, etc.), cette destruction est toujours plus que compensée par un surcroît de production, à moindre coût unitaire.

Là encore, la logique de l'échange impose - non, souvent, sans douloureuses crises d'adaptation - la solution socialement la plus efficace : une innovation technique qui n'impliquerait pas cette surcompensation attendrait dans les tiroirs le moment où, par suite de nouveaux perfectionnements, elle pourrait être économiquement utilisée.

Contractons les opérations du marché.

Là où l'on voit, d'un côté, des vendeurs de biens et services contre monnaie et, de l'autre, des détenteurs de monnaie disposés à céder cette dernière contre marchandises, on supposera un échange direct entre les producteurs des diverses marchandises offertes.

Ce raccourci consacre, dans le couple offre-demande du marché, la primauté de l'offre : pas de demande possible sans offre préalable (par quoi le demandeur s'est procuré les moyens de règlement nécessaires).

En multipliant les richesses, l'économie capitaliste de l'échange rend possible une « redistribution des revenus » ; mais, si souhaitable que puisse paraître une telle politique, le moment arrive nécessairement où elle se révèle autodestructrice. 2) C'est le vice et non la morale qui fonde l'économie capitaliste. Adam Smith dans sa Théorie des sentiments moraux observe que ce n'est point par philanthropie que le boucher nous cède sa viande.

Ce qu'il vise, c'est son intérêt, comme nous visons le nôtre.

Mais lui et nous, qui croyons n'être mus que par notre intérêt individuel, nous ne nous rendons pas compte que l'échange auquel nous procédons produit des conséquences bénéfiques à la société tout entière.

Ce résultat, chez Smith, à la différence de ce qui est suggéré par Mandeville, n'est pas obtenu par l'exploitation de l'un des échangistes par l'autre.

Le boucher de Smith ne trompe pas son client, pas plus que ce dernier n'est en mesure d'imposer au boucher un prix qui ne permettrait pas à celui-ci de rentrer dans ses fonds.

En effet, si le client peut trouver une viande de meilleure qualité à un moindre prix, il ira se fournir chez un autre boucher ; le boucher, de son côté, peut résister à la défection d'un client qui prétend lui extorquer des rabais abusifs, s'il est sûr que le « mauvais » client ne trouvera pas ailleurs la même viande à meilleur prix.

À condition, évidemment, que prévale la concurrence effective entre les bouchers, c'est le marché qui assure la civilité de l'échange. 3) La justice comme morale. La notion d'économie sociale renvoie alors à une manière différente d'entreprendre et vise à promouvoir des formes d'entreprises qui, tout en n'étant pas du domaine public, privilégient le service rendu plutôt que la rémunération du capital et la recherche du profit maximal.

John Rawls revient également dans sa Théorie de la justice.

Mais les pages consacrées à ce sujet ont moins retenu l'attention que celles (paragr.

11 sqq.) où sont présentés les deux principes de justice : « 1.

Chaque personne a un droit égal au système le plus étendu de libertés de base égales pour tous qui. »

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