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La matière et l'esprit ne sont-ils qu'une seule et même chose ?

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« Qu'est-ce que la matière ? Où la rencontre-t-on ? Et qu'est-ce que l'esprit ? Que permet-il ? La matière est ce qui est palpable, ce que l'on peut saisir.

L'exemple canonique de la matière que tout le monde rencontre est le corps.

Ce dernier est considéré par les médiévaux comme pure matière inerte.

L'esprit, quant à lui, est totalement abstrait : il est ce qui ni l'on ne voit, ni l'on ne touche, mais qui se constate par notre caractère, nos pensées, nos réflexions.

Il est ce qui permet à l'homme d'être doué de vie puisqu'il insuffle cette dernière.

Etant l'âme, il anime le corps pour lui donner vie.

Il semble donc, que tout sépare ces deux instances essentielles à l'homme.

Qu'est-ce qui peut nous faire dire qu'ils sont la même chose ? Il semble que ce soit le fait qu'il n'y ait jamais de matière sans forme (âme ou esprit), ni d'esprit sans matière.

Comment peut-on alors différencier l'indissociable ? Est-ce qu'une matière peut exister sans forme (esprit qui l'anime) et un esprit sans une matière pour le contenir ? I. Matière et esprit ne font qu'un. La seule manière pour ces deux instances que tout oppose de faire un est que l'une des deux soit en réalité inexistante.

C'est ce qu'affirme Berkeley, lorsqu'il explique que la matière n'existe pas ou du moins que son être est d'être perçu.

En faisant cette assertion, il dit que tout objet que l'on croit matériel n'existe en réalité que dans notre esprit.

En effet, si nous ne percevons pas les choses, alors elles n'existent pas.

Ainsi quand je dis cette table existe, je dis que je la perçois, c'est-à-dire qu'elle existe dans mon esprit.

Tout n'est donc qu'immatérialité.

Les corps n'existent que dans la perception que l'on en a.

Epicure, lui, avance l'inverse.

Pour lui, aucun immatériel n'existe : l'âme est donc un corps.

Le seul incorporel qui existe c'est le vide.

Ce matérialisme explique donc que l'âme et l'esprit ne font qu'un dans le sens où tout deux sont des corporels.

Cependant, au sein de ces deux théories, un problème se pose.

En effet, nous cherchons à montrer que l'esprit et la matière ne font qu'un et pour se faire nous expliquons qu'ils sont deux entités bien distinctes qui s'unissent (1+1=1).

Mais cela pose problème, ce sont deux entités que l'on associe, alors cela n'est pas une unité intrinsèque. Spinoza fut un lecteur à la fois attentif et critique de Descartes.

Un des points de tension de la philosophie cartésienne, auquel il s'opposa plus particulièrement, est l'union substantielle du corps et de l'âme.

Pour lui, le problème n'est pas posé convenablement : il ne faut pas considérer l'extension et l'esprit comme deux principes séparés parce qu'il devient dès lors impossible de comprendre leur cohésion ou leur relation, et c'est bien là une des apories fondamentales du cartésianisme.

Dans l'Ethique, Spinoza explique que la pensée et l'étendue sont deux attributs de Dieu que nous connaissons (un attribut est ce qui constitue un des aspects essentiels de la substance).

La matière, comme l'esprit, participent tous deux de la réalité divine, laquelle n'est pas transcendante (au-delà du monde), mais immanente (Dieu ou la nature, c'est la même substance).

Le Dieu dont nous parle Spinoza n'est pas un Dieu personnel comme dans les religions monothéistes, un pur esprit, mais une puissance partout présente : Dieu est la Nature, et la Nature est Dieu.

Les deux attributs de Dieu, pensée et étendue, se retrouvent partout, et l'homme les exprime selon un « mode » qui leur est propre.

Le mode de la pensée est l'esprit, celui de l'étendue est le corps. D'ores et déjà, le dualisme classique trouve une première réponse : il n'y pas deux substances mais une seule, à savoir Dieu, et celle-ci se décline selon des modes que l'on peut certes distinguer par la réflexion, mais qu'il est faux de séparer dans l'être (c'est-à-dire dans la réalité).

A partir de là, une seconde solution vient résoudre la difficulté de la relation corps / esprit : c'est ce que les commentateurs ont appelé le « parallélisme ».

Le mode de l'étendue (le corps) et l'idée de ce mode (l'esprit) sont une seule et même chose exprimée différemment.

Un principe spinoziste veut que l'ordre et la connexion des idées soient les mêmes que l'ordre et la connexion des choses.

Cela implique que tout ce qui se produit dans le corps se produit aussi dans l'âme qui est son idée, et que tout ce qui se produit dans l'âme se produit aussi dans le corps qui est son point de vue : quand l'âme agit, le corps agit, quand l'âme pâtit, le corps pâtit, et inversement.

Dès lors, l'âme est le complément psychique du corps, le corps le complément matériel de l'âme, en tant qu'ils sont tous deux des modes d'une seule et même substance présente en tout : Dieu ou la nature. II. Matière et esprit, deux entités bien distinctes. Pour Aristote, contrairement à Epicure, la matière ne suffit pas à expliquer l'esprit.

En effet, il explique que ce n'est pas le bois qui fait le lit.

Autrement dit, le bois est ce qui compose matériellement le lit, mais ce n'est pas lui qui crée sa composition, c'est-à-dire que ce n'est pas lui qui conceptualise le lit.

Pour l'auteur l'âme (ou l'esprit) est dans le corps comme un pilote en son navire.

Mais le pilote peut sans perdre la vie descendre du navire et poursuivre sa route.

Alors que le navire, dès lors que le pilote n'y est plus, ne peut plus bouger et devient matière inerte.

Cette analogie ne permet de comprendre que le corps et la matière sont deux entités distinctes en ce sens que l'une et l'autre peuvent être en étant séparé.

Ainsi, à la mort l'âme sort du corps.

L'une continu donc à vivre, tandis que l'autre périt.

Mais est-on sûr de cela ? A-t-on déjà constaté la présence d'une âme sans corps ? III. Des contraires qui ne peuvent être sans l'autre. Descartes explique bien que la matière et l'esprit sont deux entités distinctes, sinon un seul mot suffirait pour les. »

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