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La littérature est-elle une forme « sauvage » de la philosophie ?

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A première vue, la question qui nous est posée peut nous paraitre extrêmement surprenante dans la mesure où littérature et philosophie semblent n’avoir aucun lien l’une avec l’autre, être deux disciplines dont la forme et les objectifs sont radicalement opposés. A ce titre, la littérature ne saurait être considérée comme une forme sauvage de la philosophie, pour la bonne raison qu’elle n’est en aucun cas une forme de cette dernière. Pourtant, ne pouvons-nous voir des similitudes entre littérature et philosophie à ce point importantes que la littérature peut bel et bien apparaître comme une forme sauvage de la philosophie : sauvage en ce sens qu’elle obéit à moins d’exigences internes et à un idéal de rigueur moins important que la philosophie. Néanmoins, nous verrons que si littérature et philosophie entretiennent effectivement des rapports de ressemblance extrême, il est impropre de dire que la littérature est une forme sauvage de la philosophie, car cela implique une inféodation sinon une infériorité de la littérature par rapport à la philosophie.

La question au centre de notre travail sera donc de déterminer si les rapports entre littérature et philosophie permettent de dire de la première qu’elle est une forme moins réglée et rigoureuse de la seconde.

 

I.                   La littérature n’est pas une forme sauvage de la philosophie : littérature et philosophie sont deux disciplines distinctes

a.       La littérature fait un usage esthétique du langage

Nous commencerons par dire que la littérature ne saurait être considérée comme une forme sauvage de la philosophie pour la bonne raison que la littérature et la philosophie entretiennent des rapports distincts au langage qui font d’elle des disciplines radicalement différentes. Commençons par considérer l’usage singulier que la littérature fait du langage : la littérature emploie ce dernier comme un moyen pour toucher son lecteur. En effet, le poète Saint John Perse a écrit à ce propos : « Poète est celui-là qui rompt l’accoutumance ». Le poète est en effet celui qui nous permet de nous rapporter d’une manière nouvelle à notre entourage, à notre quotidien, celui qui nous fait percevoir notre réalité environnante comme un espace merveilleux et non comme la répétition du même que nous avons tendance à y voir. Prenons un exemple concret : celui de Jean Cocteau qui disait voir dans les bouches du métro parisien bien plus qu’un accès trivial a des transports en commun, mais de véritables entrées souterraines vers un univers merveilleux : la herse d’un château. Nous dirons donc que la littérature nous permet, par l’usage singulier qu’elle fait du langage, de nous distraire de notre réalité en nous faisant envisager quelque chose de nouveau. La saveur, la sonorité particulière des mots auxquelles la poésie prête une toute particulière attention, est à ce titre un moyen que la littérature utilise pour nous toucher.

« La littérature est une forme d'art qui comprend un très grand nombre de genres, tels que la poésie, le théâtre, le roman ou les mémoires.

En dépit de la multiplicité de ses actualisations d'une même forme d'art, il demeure une caractéristique commune, qui est l'usage des mots, du langage.

En effet, la littérature est toujours un art du langage, que celui-ci soit en vers ou en prose, proféré ou lu. Une chose est dite sauvage lorsqu'elle est restée à l'état naturel ou n'a pas subi l'action de l'homme.

Plus généralement, nous disons d'une chose qu'elle est sauvage lorsqu'elle est rétive à toute autorité, toute force tâchant de lui imprimer une direction ou d'une forme.

Etre sauvage signifie alors être indiscipliné, révolté. Le terme philosophie (du grec ancien φιλοσοφία, composé de φιλεῖν, « aimer » et σοφία, « la sagesse, le savoir », c'est-à-dire littéralement « l'amour de la sagesse ») désigne une activité dont la définition est ardue en raison de la pluralité des formes qu'elle adopte: la philosophie peut se présenter comme un savoir totalisant, une réflexion visant une interprétation globale du monde et de l'existence humaine, ou encore comme un processus d'interrogation.

Différents buts lui ont été attribués, tels que la recherche de la vérité, du bien, ou du beau, à mais également un but de recherche du sens de la vie, et du bonheur (la philosophie devient alors ce que l'on nomme la « sagesse »).

Mais la philosophie peut également se concevoir comme une création, analyse ou méditation sur des concepts : « la philosophie est création de concepts » disait Gilles Deleuze dans une formule célèbre.

.À la différence des sciences humaines, des sciences naturelles, et des sciences formelles auxquelles elle a toujours été intimement liée, la philosophie n'a pas d'objets d'étude propre.

Elle a cependant une prédilection marquée pour certains domaines de la connaissance, tels la logique, l'éthique, la métaphysique, la philosophie politique et la théorie de la connaissance.

D'autres disciplines se sont jointes plus récemment à ces branches originelles de la philosophie, parmi lesquelles la philosophie des sciences (épistémologie), l'anthropologie , l'esthétique, la philosophie du droit ou la philosophie du langage. A première vue, la question qui nous est posée peut nous paraitre extrêmement surprenante dans la mesure où littérature et philosophie semblent n'avoir aucun lien l'une avec l'autre, être deux disciplines dont la forme et les objectifs sont radicalement opposés.

A ce titre, la littérature ne saurait être considérée comme une forme sauvage de la philosophie, pour la bonne raison qu'elle n'est en aucun cas une forme de cette dernière.

Pourtant, ne pouvons-nous voir des similitudes entre littérature et philosophie à ce point importantes que la littérature peut bel et bien apparaître comme une forme sauvage de la philosophie : sauvage en ce sens qu'elle obéit à moins d'exigences internes et à un idéal de rigueur moins important que la philosophie. Néanmoins, nous verrons que si littérature et philosophie entretiennent effectivement des rapports de ressemblance extrême, il est impropre de dire que la littérature est une forme sauvage de la philosophie, car cela implique une inféodation sinon une infériorité de la littérature par rapport à la philosophie. La question au centre de notre travail sera donc de déterminer si les rapports entre littérature et philosophie permettent de dire de la première qu'elle est une forme moins réglée et rigoureuse de la seconde. I. La littérature n'est pas une forme sauvage de la philosophie : littérature et philosophie sont deux disciplines distinctes a.

La littérature fait un usage esthétique du langage Nous commencerons par dire que la littérature ne saurait être considérée comme une forme sauvage de la philosophie pour la bonne raison que la littérature et la philosophie entretiennent des rapports distincts au langage qui font d'elle des disciplines radicalement différentes.

Commençons par considérer l'usage singulier que la littérature fait du langage : la littérature emploie ce dernier comme un moyen pour toucher son lecteur.

En effet, le poète Saint John Perse a écrit à ce propos : « Poète est celui-là qui rompt l'accoutumance ».

Le poète est en effet celui qui nous permet de nous rapporter d'une manière nouvelle à notre entourage, à notre quotidien, celui qui nous fait percevoir notre réalité environnante comme un espace merveilleux et non comme la répétition du même que nous avons tendance à y voir.

Prenons un exemple concret : celui de Jean Cocteau qui disait voir dans. »

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