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La liberté, une illusion ?

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« Explication des termes: ILLUSION: 1) Toute erreur provenant de l'apparence trompeuse des choses (illusions perceptives). 2) Croyance ou opinion fausse abusant l'esprit par son caractère séduisant et le plus souvent fondée sur la réalisation d'un désir (Cf.

l'analyse de Freud concernant la religion).

Contrairement à l'erreur, qui peut être corrigée, l'illusion survit à sa réfutation. LIBERTÉ: Ce mot, en philosophie a trois sens : 1° Libre arbitre.

Pouvoir mystérieux de choisir entre les motifs qui me sollicitent sans être déterminé par aucun d'eux. 2° Liberté de spontanéité.

S'oppose non plus au déterminisme mais à la contrainte : état de celui qui agit sans être contraint par une force extérieure. 3° Liberté du sage.

État de celui qui est délivré des passions et agit à la lumière de la raison. Illusion: Du latin illudere, « tromper, se jouer de ».

Il faut distinguer l'erreur de l'illusion : alors que l'erreur m'est toujours imputable, en ce qu'elle résulte de mon jugement, que je peux toujours corriger, l'illusion (par exemple une illusion des sens) est un effet de la rencontre entre mes organes et le réel, qui peut être expliquée, mais non dissipée. Il n'y a pas de libre arbitre • Pour le stoïcien Épictète, c'est folie de vouloir que les choses arrivent comme nous les avons pensées.

Les désirs téméraires ne sont que caprice et fantaisie.

La liberté « consiste à vouloir que les choses arrivent non comme il te plaît, mais comme elles arrivent » (Entretiens). • De même, pour Spinoza, comme une pierre qui, ayant conscience de son mouvement, se croirait ainsi libre, l'homme s'illusionne sur sa liberté quand il ignore les causes qui le déterminent.

« Ainsi un ivrogne croit dire par un libre décret de son âme ce qu'ensuite, revenu à la sobriété, il aurait voulu taire » (Lettres LVIII à G.

H.

Schuller). Le rationalisme cartésien nous montre déjà qu'une volonté infiniment libre, mais privée de raison, est une volonté perdue.

Plus nous connaissons, plus notre liberté est grandie et fortifiée.

Si nous développons notre connaissance au point de saisir dans toute sa clarté l'enchaînement rationnel des causes et des effets, nous saisirons d'autant mieux la nécessité qui fait que telle chose arrive et telle autre n'arrive pas, que tel phénomène se produit, alors que tel autre ne viendra jamais à l'existence.

Pour Spinoza, une chose est libre quand elle existe par la seule nécessité de sa propre nature, et une chose est contrainte quand elle est déterminée par une autre à exister et à agir.

Au sens absolu, seul Dieu est infiniment libre, puisqu'il a une connaissance absolue de la réalité, et qu'il la fait être et exister suivant sa propre nécessité.

Pour Spinoza et à la différence de Descartes, la liberté n'est pas dans un libre décret, mais dans une libre nécessité, celle qui nous fait agir en fonction de notre propre nature.

L'homme n'est pas un empire de liberté dans un empire de nécessité.

Il fait partie du monde, il dispose d'un corps, d'appétits et de passions par lesquelles la puissance de la Nature s'exerce et s'exprime en nous, tant pour sa propre conservation que pour la nôtre.

Bien souvent nous croyons être libres, alors que nous ne faisons qu'être mus, par l'existence de causes extérieures : la faim, la pulsion sexuelle, des goûts ou des passions qui proviennent de notre éducation, de notre passé, de notre culture.

Nul homme n'étant coupé du milieu dans lequel il vit et se trouve plongé, nous sommes nécessairement déterminés à agir en fonction de causes extérieures à notre propre nature. "Telle est cette liberté humaine que tous les hommes se vantent d'avoir et qui consiste en cela seul que les hommes sont conscients de leurs désirs, et ignorants des causes qui les déterminent." Le devoir de liberté • Si le libre arbitre est une illusion ou une fiction et si, comme chez Spinoza, la liberté n'est pas un libre décret de la raison, mais dans une libre nécessité, comment faire pour combattre certaines situations d'injustice, d'inégalité ? Si être libre, c'est dire oui à la nécessité, n'est-ce pas là une forme de résignation ? • Or, la résignation n'est-elle pas la voie qui mène à l'indifférence ? Et Descartes ne dit-il pas, dans les Méditations métaphysiques, que l'indifférence constitue « le plus bas degré de ma liberté » ou encore « un défaut dans la connaissance plus qu'une perfection de la volonté » ? • Dès lors, on voit que, même si Épictète et Spinoza sont philosophiquement pertinents dans leurs critiques du libre arbitre, leurs définitions de la liberté ne peuvent longtemps nous satisfaire.

C'est qu'au fond, il est difficile de dissocier liberté intérieure du sujet et liberté extérieure du citoyen.

Il est peut-être un devoir de liberté qu'il faut exercer pour nos semblables, malgré le déterminisme auquel nous sommes soumis.

Bref, il faut postuler que nous sommes libres.. »

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