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La liberté Philosophie : La liberté politique et morale.

Publié le 02/05/2023

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« La liberté Philosophie III. La liberté politique et morale. A.

La liberté politique. La liberté en son sens politique semble un domaine restreint de la liberté au sens plus large de la notion.

Pourtant, pour Hanna Arendt, philosophe du XXe siècle, la notion de liberté aurait avant tout une origine politique : « Le champ où la liberté a toujours été connue, non comme un problème certes, mais comme un fait de la vie quotidienne, est le domaine politique.

» C'est la thèse qu'elle développe dans la Crise de la Culture, avec l'essai intitulé « Qu'est-ce que la liberté ? » Elle part du problème métaphysique (au-delà de la nature) de la liberté qui nous place face à une contradiction entre : 1) notre sentiment intérieur de la liberté ; 2) 2) notre savoir que le monde est régi par des lois naturelles et un déterminisme.

1 En d'autres termes : • soit on part du fait que la liberté fait partie de l'essence humaine, c'est-à-dire ce qui le caractérise en tant qu'être humain et on parle de la liberté métaphysique (le libre arbitre, la liberté intérieure de chaque individu, de ses pensées, de ses choix...) c'est la liberté de la volonté intérieure de chacun ; • soit on parle de liberté en lien avec l'extérieur, l'autre, le monde dans lequel nous vivons et on se retrouve confronté à des contraintes (lois de la nature, lois de la société, lois morales). Il faut donc distinguer ces deux aspects de la liberté et ne pas tout mélanger ! C'est pour cela qu'il faut distinguer la liberté politique et la liberté individuelle. Pour faire un rappel, la liberté politique « eleutheria » chez les grecs Anciens (de l'Antiquité), désigne la liberté du citoyen qui participe à la vie politique.

Le citoyen libre, s'oppose à l'esclave sans liberté.

Seuls des hommes libres peuvent vivre dans une cité (société humaine), car la raison d'être de la politique est la liberté et son champ d'expérience dans l'action. Arendt rappelle que pour Aristote prétendre que la liberté c'est faire ce que l'on désire, c'est proprement ignorer ce qu'est la liberté.

Lorsque les hommes ne vivent pas politiquement (« polis »= cité = société), où il n'y a pas d'espace public pour la parole et pour l'action, il n'y a pas de liberté. Pourtant, de nos jours cette coïncidence ne va plus de soi.

On a même tendance à opposer la liberté et la politique. Il faut prendre en compte l'expérience du totalitarisme qui a voulu soumettre à la politique tous les aspects de la vie privée des hommes et leurs ôter tous leurs droits individuels. 1 Le déterminisme c'est l'affirmation que les mêmes causes produisent les mêmes effets, en tout lieu, en tout temps.

Par exemple, la loi de la gravité a toujours existé et cette loi, ne peut être changée.

Si je jette un objet en l'air, il tombera à chaque fois. 1 « Nous sommes enclins (nous avons tendance) à croire que la liberté commence où la politique finit, parce que nous avons vu que la liberté avait disparu là où les considérations soi-disant politiques l'emportaient sur tout le reste.

»Tel est le constat d'Hannah Arendt. La liberté, serait-ce se débarrasser du politique ? Comment donc peut-on prétendre que la liberté et la politique coïncide si tout de notre expérience récente nous dit le contraire ? Il faut rappeler que la liberté de l'homme est avant tout une liberté d'action.

L'action libre est une action qui met en acte des principes. Il faut distinguer : les principes et les mobiles.

« Le principe » est ce qui inspire l'action et il ne s'épuise pas une fois l'action accomplie, il est aussi universel par opposition aux « motivations » qui sont toujours singulières, c'est-à-dire particulières et liées aux désirs.

« Les mobiles » sont toujours présents dans l'action. Prenons l'exemple de la « virtù » (la vertu) de Machiavel (conseiller politique et philosophe italien) : garder le pouvoir pour gouverner est un principe, car dans chaque action il y a l'objectif réfléchi de faire les bons choix pour rester au pouvoir et donc de plaire au peuple pour ne pas être renversé.

Si l'on parle de motivations, celui qui gouverne écoutera ses désirs uniquement dans chacune de ses actions. Or, la politique a pour but de produire un espace de liberté et non d'écouter les désirs de chacun, qui empêcheraient cet espace de liberté d'exister.

La liberté est celle de l'agir et non de la volonté. Être libre et agir ne font qu'un. 1. La liberté politique : deux types de liberté : celle des Anciens et celle des Modernes. Dans le domaine politique, la liberté se dit en plusieurs sens.

Benjamin Constant, philosophe français, distingue la liberté des modernes et la liberté des anciens dans un discours de 1819 : De la Liberté des Anciens comparée à celle des Modernes.

Il entend distinguer deux genres de liberté qui jusqu'ici étaient restées indistinctes. « L'une est la Liberté dont l'exercice était si cher aux peuples anciens, l'autre, celle dont la jouissance est particulièrement précieuse aux nations modernes.

» La confusion de ces deux libertés a été dommageable politiquement car n a voulu imposer au peuple une liberté qui n'était pas celle qu'il voulait tout en lui refusant celle qu »il souhaitait. Désormais, la liberté se manifeste à travers un gouvernement représentatif : « le seul à l'abri duquel nous puissions aujourd'hui trouver quelque liberté et quelque repos » et il faudra se demander pourquoi les peuples antiques n'ont pas connu ce type de liberté. Constant commence par définir ce qu'est la liberté chez les peuples modernes.

Qu'est-ce qu'un Anglais, un Français,..

, entendent par ce mot de liberté ? « C'est pour chacun le droit de n'être soumis qu'aux lois, de ne pouvoir ni être arrêté, ni détenu, ni mis à mort, ni maltraité d'aucune manière par l'effet de la volonté arbitraire d'un ou plusieurs individus.

» 2 La liberté c'est donc d'être protégé contre les abus de pouvoir qui pourraient s'exercer à notre rencontre. « C'est pour chacun le droit de dire son opinion, de choisir son industrie, de l'exercer, de disposer de sa propriété, d'en abuser même, d'aller de venir sans en obtenir la permission et sans rendre compte de ses motifs ou de ses démarches.

» Ce sont donc des libertés privées : s'exprimer, se déplacer, travailler, etc.

ans avoir à en rendre compte à qui que ce soit.

S'ajoute le droit de se réunir avec d'autres pour pratiquer une religion ou se distraire.

C'est aussi le droit d'influer sur le gouvernement en participant à la nomination de certains fonctionnaires (élus) ou en exprimant des pétitions des demandes que l'autorité devra prendre en compte. La liberté des anciens était très différente.

Elle consistait à « exercer collectivement mais directement, plusieurs parties de la souveraineté tout entière, à délibérer sur la place publique de la guerre, de la paix, à conclure avec les étrangers des traités d'alliance, à voter les lois, à prononcer les jugements, à examiner les comptes, les actes, la gestion des magistrats, à les faire comparaître devant tout un peuple, à les mettre en accusation, à les condamner ou à les absoudre ; mais en même temps que c'était là ce que les anciens nommaient liberté, ils admettaient comme compatibles avec cette liberté collective l'assujettissement complet de l'individu à l'autorité de l'ensemble.

» Toutes les actions privées y étaient surveillées, ils ne jouissaient pas de la liberté des choix religieux. Chez les Anciens, l'individu était souverain dans les affaires publiques et esclave dans tous ses rapports privés.

Les anciens n'avaient pas de véritable notion des droits individuels. La liberté politique est la marque des anciens, la liberté individuelle est le propre des modernes (XVIIIe siècle). 2. La liberté des anciens : la liberté comme participation. Jean-Jacques Rousseau part d'un paradoxe qui est énoncé dès la première phrase du premier chapitre du Livre I de son Contrat Social : « L'homme est né libre et partout il est dans les fers.

» Deux constats s'entrechoquent : la liberté naturelle de l'homme d'un côté ( = le libre arbitre) et son aliénation (= déshumanisation) effective (dans les faits) de l'autre.

Et de ce choc émerge la nécessité de trouver une solution : comment conserver la liberté naturelle à travers les institutions politiques ? Qu'est-ce que veut dire Rousseau par là ? - « L 'homme est né libre » : • Tout d'abord, Rousseau ne veut pas dire que la liberté serait une propriété innée ( = en nous, dès la naissance) de la volonté humaine. • Il est question de la liberté comme acquis, c'est-à-dire comme capacité à développer cette liberté.

C'est donc par la faculté de se perfectionner que l'homme pourra être libre.

C'est ce qu'il nomme « la perfectibilité », c'est-à-dire cette capacité à s'améliorer. L'homme est né libre signifie donc que l'homme est né indépendant au sens où aucune relation de 3 domination d'un homme sur un autre.... »

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