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La justice précède-t-elle la loi ?

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« VOCABULAIRE: JUSTICE: a) Juste reconnaissance du mérite et des droits de chacun. b) Caractère de ce qui est conforme au droit positif (légal) ou au droit naturel (légitime). Loi: En physique, une loi est une relation constante à valeur universelle et nécessaire qui régit les phénomènes naturels. En politique, la loi est la règle établie par l'autorité souveraine, à laquelle les sujets de l'État qu'elle organise doivent obéir. Chez Kant, la loi morale est ce qui, présent chez tout être raisonnable, l'appelle à faire son devoir. A.

La justice est contractuelle mais inscrite en chacun • Pour Rousseau et les philosophes des Lumières, la seule vraie justice ne peut être que contractuelle.

Le pacte d'association, où chacun s'engage envers tous en renonçant à sa liberté naturelle au profit de la vie en communauté, assure en contrepartie à chacun la dignité du citoyen, c'est-à-dire l'égalité juridique, morale et la liberté civile. • Mais c'est parce qu'il existe « au fond des âmes un principe inné de justice et de vertu », comme l'écrit Rousseau dans la « Profession de foi du vicaire savoyard» (Émile), que l'on peut mesurer la justice ou l'injustice des lois positives. B.

La justice n'existe pas en soi • La justice est déterminée par le droit positif.

Elle est contractuelle, non inscrite naturellement en chacun.

Dans la nature, le seul droit naturel est le droit du plus fort.

C'est pourquoi la justice et l'injustice ne se conçoivent que dans un État.

Telle est la conception de Hobbes et de Spinoza. • De plus, la relativité des coutumes, des lois selon les pays, comme l'a souligné Pascal, plaide en faveur de la relativité de la justice. C.

La justice naît de la contrainte • Dans la République (livre II), Glaucon raconte l'histoire du berger Gygès qui possède un anneau magique, capable de le rendre invisible quand il le souhaite.

Gygès profite de ce pouvoir pour séduire la reine, tuer le roi et prendre sa place.

Glaucon soutient, contre l'avis de Socrate et donc de Platon, qu'on n'est pas juste par nature mais par contrainte.

L'injustice est à la source du droit : après avoir comparé les avantages à commettre l'injustice et les inconvénients à la subir, les hommes ont compris que les inconvénients étaient beaucoup plus importants et ont décidé qu'il était de leur intérêt d'instaurer un droit. Commettre l'injustice est pire que la subir, et j'aimerai mieux quant à moi, la subir que la commettre (Gorgias) Commettre l'injustice c'est perdre sa dignité et passer le reste de sa vie en compagnie d'un injuste.

L'assassin est celui qui perd l'estime de soi.

Cette phrase fonde l'idée moderne de conscience morale : il n'est pas de crime sans témoin car il est en moi un témoin intérieur qui me juge.

A rapprocher de la phrase de Montaigne : Je me fais plus d'injure en mentant que je n'en fais à celui à qui je mens (Essais) • Glaucon affirme qu'on obéit aux lois par peur de pratiquer impunément l'injustice.

Qui resterait « fidèle à la justice » s'il pouvait, comme Gygès, agir impunément ? La notion de justice pose le problème de la punition. L'origine de la justice est une convention. Dans ce passage de La République, Glaucon, ami de Socrate prend la parole pour tenter de définir la justice.

Contre Thrasymaque qui vient de soutenir que la justice est naturelle et se confond avec la loi du plus fort, Glaucon pense, au contraire, que la justice résulte d'une convention. « Glaucon : - Ecoute ce que je me suis chargé d'exposer d'abord, c'est-à-dire quelle est la nature et l'origine de la justice.. »

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