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LA JUSTICE PEUT-ELLE ÊTRE INÉGALITAIRE ?

Extrait du document

« Problématique: L'idée de justice implique une égalité de traitement entre deux personnes.

Mais s'il est juste de prendre en compte les particularités de chacun, alors un traitement inégal peut être juste.

Ce sont en fait les critères de ce choix qui peuvent ou non être justes. Traitement: LES ÉCHANGES ET L'ARGENT "L'argent est un cristal qui se forme spontanément dans les échanges par lesquels les divers produits du travail sont en fait égalisés entre eux et par cela même transformés en marchandises." Marx, Le Capital, I, L'invention de la monnaie est considérée par tous les économistes comme un progrès dans les échanges entre les hommes.

En effet, le troc est un moyen rudimentaire permettant d'échanger des objets en fonction des besoins d'un groupe d'hommes. Mais il n'assure pas une égalité parfaite entre les biens échangés.

Avec l'argent, de simples objets, les biens, deviennent des marchandises, elles reçoivent une valeur qui n'est plus liée aux besoins mais au travail qu'a demandé leur fabrication. LES ÉCHANGES ET L'HOMME "On n'a jamais vu de chien faire de propos délibéré l'échange d'un os avec un autre chien." Adam Smith, La Richesse des nations, 1776. L'espèce humaine occupe dans l'histoire de la vie une place particulière.

Si les hommes partagent avec tous les êtres vivants la même condition matérielle, ils n'en ont pas moins développé un monde qui échappe à la seule logique des besoins naturels.

En effet, l'homme ne se contente pas de vivre dans la nature mais il la transforme, il produit des richesses qui font l'objet d'échanges.

Par la circulation des marchandises mais aussi des hommes, il acquiert une maîtrise sur la nature et traduit ainsi le désir de construire un monde à son image. Selon la vision libérale, le principal lien social est l'intérêt.

En effet, comme le pense Adam Smith, ce n'est pas parce que les individus éprouvent de la bienveillance 'les uns envers les autres qu'ils sont réunis en société, mais parce qu'ils y trouvent un avantage matériel. Les relations humaines sont fondées sur les échanges économiques.

C'est parce que je lui achète ses produits que l'épicier est aimable avec moi. LES ÉCHANGES ET LE POTLATCH • L'anthropologue Marcel Mauss a montré que les formes actuelles de l'échange marchand ne sont pas universelles.

On trouve des sociétés où l'échange économique utile n'est qu'une petite partie d'un système beaucoup plus global où «ce sont avant tout des politesses, des festins, des rites, des services militaires, des femmes, des enfants, des danses, des fêtes...» qui sont échangés entre tribus, sous forme de dons et de contre-dons.

Dans ce système du «potlatch », le pouvoir se mesure par la capacité à détruire ses richesses et à les distribuer, et non par l'accumulation et l'utilisation technique. • Cela ne veut pas dire que le bonheur social serait dans le renoncement aux échanges.

Sans doute la rationalisation de l'économie s'estelle en partie bâtie à la faveur des conflits que provoquait l'économie du «potlatch».

Mais de telles études sur d'autres économies possibles nous mènent à réfléchir sur le caractère toujours symbolique de l'échange même quand il a l'air strictement utilitaire. "Dans les économies et dans les droits qui ont précédé les nôtres, on ne constate pour ainsi dire jamais de simples échanges de biens, de richesses et de produits au cours d'un marché passé entre les individus." Marcel Mauss, Essai sur le don, 1923. Marcel Mauss qualifie le potlatch de "prestation totale".

En effet, dans les sociétés sans écriture où il se pratique, il ne s'agit pas d'un simple échange de marchandises mais d'un don ayant un caractère sacré par lequel celui qui le reçoit est tenu de faire un contre-don. L'échange ne vise pas l'acquisition d'un bien car le potlatch peut aussi se traduire par la destruction de richesses.

En d'autres termes, cette pratique sociale repose sur une conception de la société où l'épargne n'a pas de sens mais tout au contraire la dépense.

Cette dissipation des richesses peut, dans certaines circonstances, prendre un aspect excessif qui lui donne un caractère cosmique comme l'a analysé G. Bataille. LES ÉCHANGES ET LA SOCIÉTÉ "S'il n'y avait pas d'échanges, il ne saurait y avoir de vie sociale ; il n'y aurait pas davantage d'échanges sans égalité, ni d'égalité sans commune mesure." Aristote, Éthique à Nicomaque, 384-322 av.

J.-C. L'échange est un phénomène social qui permet la circulation et la répartition des biens dans une société.

C'est en établissant des relations économiques reposant sur les besoins naturels que l'unité politique se construit.

L'interdépendance des citoyens est le garant de l'unité de la cité.

Mais pour échanger des biens, il faut disposer d'une mesure reconnue par tous, qui permette de supplanter le troc.

L'argent est ce moyen dans la mesure où la monnaie assure un paiement équitable reposant sur la loi de l'offre et de la demande.. »

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