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La formule "je ne crois que ce que je vois" est-elle justifiable ?

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« Analyse du sujet : Cette interrogation est une interrogation totale : elle attend donc une réponse soit affirmative, soit négative – autrement dit : « Il ne faut croire que ce que l'on voit.

» ou bien « il ne faut pas croire tout que ce que l'on voit ». Le caractère exclusif de l'interrogation que l'on retrouve dans le « ne...que » impliquerait en cas d'une réponse affirmative que seul l'objet de la perception visuelle pourrait être objet de croyance.

Mais avant de tenter de répondre à cette question, attardons-nous sur les trois notions de celle-ci : « Faut-il ? », « croire », « voire ». Faut-il : "Faut-il...?”: l'expression renvoie à une prescription: mais est-ce un impératif moral, un conseil de prudence, une obligation tenant de l'un et l'autre cas? Croire : Attacher une valeur de vérité, ajouter foi à ce que dit une personne; tenir quelqu'un pour sincère, pour véridique; estimer vraies ses paroles. Accepter des vérités certaines comme vérité par adhésion de l'esprit, mais également par acte de volonté. Être persuadé de l'existence réelle de quelqu'un Avoir la foi religieuse Voir : Percevoir par le sens de la vue. Peut impliquer une prise de conscience de l'objet perçu, de ses caractéristiques – autrement dit : remarquer, observer. Mais voir peut aussi renvoyer à l'expérience sensible mais aussi à l'expérimentation et donc au faits scientifiques. Problématisation : D'ores et déjà il est évident que notre question se rapporte d'une part au proverbe : « Je suis comme Saint Thomas – je ne crois que ce que je vois » et d'autre part au passage de la bible correspondant :« Thomas, appelé Didyme, l'un des douze, n'était pas avec eux lorsque Jésus vint.

Les autres disciples lui dirent donc : Nous avons vu le Seigneur.

Mais il leur dit : Si je ne vois dans ses mains la marque des clous, et si je ne mets mon doigt dans la marque des clous, et si je ne mets ma main dans son côté, je ne croirai point.

» (Jn 20, 24-29). « Ne faut-il croire que ce que l'on voit ? » pose la question du rapport entre croyance et perception visuelle. Cependant il ne faut pas limiter comme pourrait nous y inviter la référence à St Thomas la question à la sphère religieuse.

Croire au sens d'attacher une valeur de vérité à une personne, une proposition par adhésion de l'esprit ou par acte de volonté, renvoie aux domaines de la connaissance.

Nous avons donc affaire à une interrogation sur l'impératif portant sur la nécessité de croire que ce que l'on voit.

Dans quelle mesure ne doit-on pas faire l'économie de la perception visuelle comme objet de croyance ? Plan : I.

« Il ne faut croire que ce que l'on voit » - un impératif de la connaissance empirique II.

« Il ne faut croire que ce que l'on voit » - impératif qui néanmoins limiterait la connaissance (en raison de la méfiance qu'on porterait à l'égard d'autrui) III.

La question de la croyance – foi I.

« Il ne faut croire que ce que l'on voit » - un impératif de la connaissance empirique 1.

La doctrine de Saint Thomas « Thomas, appelé Didyme, l'un des douze, n'était pas avec eux lorsque Jésus vint.

Les autres disciples lui dirent donc : Nous avons vu le Seigneur.

Mais il leur dit : Si je ne vois dans ses mains la marque des clous, et si je ne mets mon doigt dans la marque des clous, et si je ne mets ma main dans son côté, je ne croirai point.

» On peut voir finalement dans Saint Thomas l'image de l'empiriste par excellence qui ne croit que dans sa perception.

La croyance au sens d'attribution de la valeur du « vrai » passe par l'observation nécessaire.

La vision est donc pour lui la condition nécessaire de la croyance, et donc de la véracité d'un événement. 2.

Les sens et par conséquent la vision comme étant au fondement de notre connaissance. »

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