La folie égare-t-elle les hommes ?
Extrait du document
«
[La philosophie, comme amour de la sagesse, doit nous aider à nous détourner de la folie.
En effet la folie
est déraison et comme telle engendre toutes les démesures et toutes les violences humaines.
La folie est
source de l'inhumanité du monde.
Elle égare l'homme, car elle ne génère qu'illusions et erreurs, guerres
et dissensions.]
La folie est un vice
Elle conduit les passions humaines, les guide, les entraîne à sa suite.
Longtemps perçue comme une
pathologie, la passion, au premier regard, apparaît donc comme contraire, opposée à la raison, comme
l'obstacle majeur empêchant le plein épanouissement et une maîtrise fructueuse de la raison.
La folie a pour
compagnes l'ensemble des vices humains: l'amour-propre, la flatterie, l'oubli, la paresse, la volupté,
l'étourderie et la mollesse, ainsi que la bonne chère et le profond sommeil.
Le monde, cet asile d'aliénés
Tous les hommes sont fous, et Érasme ne se gêne pas pour accorder dans sa «Ronde des Fous» une large
place à ceux que l'on dit, ou qui se croient, les plus sages, car ils sont des hommes de savoir.
Grammairiens,
poètes et écrivains, jurisconsultes, philosophes et théologiens: chacun génère sa propre folie dans
l'attachement pathologique qu'il se porte à lui-même.
Le monde serait un asile de fous où chacun développerait son propre donquichottisme.
Le comptable serait
cet obsessionnel qui s'ignore.
L'artiste, ce narcissique à peine voilé, etc.
L'observation des hommes nous
apprend plus sur la folie que n'importe quel traité de psychopathologie.
La sagesse n'a rien de commun avec la folie
Le savoir et la sagesse n'ont donc rien en commun avec la folie, puisque celle-ci a affaire avec tout ce qu'il y
a de léger et de superficiel dans le monde.
La folie est pathologie.
La folie est infantilisme.
L'homme doit
pouvoir se défaire des illusions qu'elle suscite, s'élever au-dessus de sa propre condition humaine, s'il veut
atteindre aux vérités de ce monde.
La folie égare les hommes, car elle est responsable de leurs agitations
perpétuelles, du pauvre spectacle qu'ils donnent à voir à celui qui a su la dépasser.
Sagesse et folie seraient radicalement incompatibles.
Le sage raisonne, le fou déraisonne ; le sage donne sens
à ses conduites, le fou manifeste un comportement extérieurement significatif ; le sage met sa vie en ordre, le
fou vit dans le désordre de ses passions.
[La folie fait partie intégrante de la nature humaine.
Ce n'est qu'en la reconnaissant que l'homme
peut parvenir au bonheur et devenir sage.
Il est vain de vouloir échapper à sa propre folie.
Une existence
totalement rationnelle et raisonnable serait une existence ennuyeuse.]
La folie c'est la vie
La folie, la déraison, la démesure sont source de toutes les joies et de tous les plaisirs.
Être fou, c'est rester
comme un enfant, heureux et insouciant.
Car, si la folie est responsable de tout ce qu'il y de mauvais en
l'homme, elle l'est aussi indirectement de tout le bien qui peut lui arriver: c'est en effet l'avarice qui fait
s'accroître les richesses, c'est l'ambition qui anime les sages politiques.
Hegel dira que "Rien de grand ne s'est accompli dans le monde sans passion..." L'histoire nous montre les
hommes livrés à la frénésie des passions, poursuivant de manière opiniâtre des petits buts égoïstes,
davantage mus par leurs intérêts personnels que par l'esprit du bien.
S'il y a de quoi être triste devant un tel
spectacle, faut-il, pour autant, se résigner, y voir l'œuvre du destin ? Non, car derrière l'apparence bariolée
des événements se dévoile au philosophe une finalité rationnelle : l'histoire ne va pas au hasard, elle est la
marche graduelle par laquelle l'Esprit parvient à sa vérité.
La Raison divine, l'Absolu doit s'aliéner dans le
monde que font et défont les folies humaines, pour s'accomplir.
Telle est: « la tragédie que l'absolu joue
éternellement avec lui-même: il s'engendre éternellement dans l'objectivité, se livre sous cette figure qui est
la sienne propre, à la passion et à la mort, et s'élève de ses cendres à la majesté».
La folie laisse entrevoir la vérité humaine
La folie n'égare pas tant les hommes qu'elle ne leur présente un miroir où se reflètent leurs faiblesses et leurs.
»
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