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La foi dispense-t-elle de savoir ?

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« La foi ne peut être identifiée à une simple croyance et les usages courants du terme le montrent.

Dans Les Propos, Alain la caractérise ainsi : " Il faut d'abord croire, et contre l'apparence , la foi va devant, la foi est courage.

" alors que la croyance est " pensée agenouillée et bientôt couchée ".

Ainsi, si la croyance renvoie à une forme de soumission, la foi qui n'est pas démontrable exige un degré de confiance au moins égal à celui que produirait une démonstration.

Elle est un engagement lucide.

Dans ces conditions, elle semble même être au-delà de tout savoir, il n'y aurait une telle adhésion que là où le savoir serait impossible.

C'est dans une telle perspective que Kant, dans La Critique de la raison pure, distingue le savoir et la foi.

Sur ce point, nous vous conseillons de vous reporter au commentaire de la citation de Kant sous la rubrique " Textes et citations ". Toutefois, il s'agirait de se demander si la distinction entre la foi et le savoir implique un rejet de ce dernier. Interrogez-vous alors à savoir si ce qui peut être objet de foi est de même nature que ce qui peut être objet de savoir. [Celui qui croit en Dieu n'a pas besoin de chercher à connaître le pourquoi des choses.

La foi en Dieu tient lieu de toutes les certitudes.

Celui qui croit trouve une réponse aux questions qui l'angoissent et n'a pas besoin de chercher des vérités scientifiques.

L'homme peut vivre sans science, non sans foi.] On ne peut vivre si la vie n'a pas un sens Pour Pascal, la science est incapable de parvenir à la vérité.

Elle ne donne pas de sens au monde ni ne sauve l'homme du désespoir. L'homme a réclamé un Dieu qui ne soit pas celui «des philosophes et des savants», mais un Dieu qui s'adresse au coeur.

L'homme peut vivre sans savoir, d'ailleurs il y est condamné.

Mais il ne peut vivre sans la foi qui console et donne un sens à la vie. «Le coeur a ses raisons que la raison ne connaît point [...] C'est le coeur qui sent Dieu et non la raison.

Voilà ce que c'est que la foi.» Pascal, Pensées (1670). • Pascal distingue deux modes de connaissance.

La raison «connaît» sur le mode conceptuel et argumentatif, comme dans les mathématiques. Mais Dieu échappe à ce mode de connaissance.

Il serait vain, pour Pascal, de prétendre en démontrer l'existence.

C'est le coeur qui «sent» Dieu.

La foi est donc une connaissance immédiate et trop subtile pour pouvoir être argumentée. • La raison peut néanmoins être mise au service de la foi, de façon indirecte: c'est la célèbre théorie du «pari» pascalien, visant à convertir les incroyants.

II montre que l'homme a beaucoup à gagner en croyant, et, réciproquement qu'il n'a rien à gagner en en croyant pas.

Il est donc, en pratique, raisonnable de croire en Dieu, même si ce n'est pas rationnel, et n'a pas besoin de l'être. La raison est trop faible «En effet, beaucoup ne peuvent tirer profit de l'étude d'une science, soit à cause de l'engourdissement de leur esprit, soit à cause des charges et nécessités de la vie, ou bien même en raison de leur paresse pour l'étude.

Ceux-là seraient totalement et injustement privés de la connaissance de Dieu si les vérités divines ne leur étaient pas révélées par mode de foi.» Ainsi parle saint Thomas d'Aquin dans sa Somme théologique. Le savoir m'est indifférent «Pour une proposition mathématique, par exemple, l'objectivité est donnée, mais c'est aussi pour cela que sa vérité est indifférente.» Pour Kierkegaard (Post-scriptum aux Miettes philosophiques), les vérités objectives de la science ne sauraient satisfaire l'individu.

Celui-ci cherche une vérité qui lui soit propre, une «vérité subjective» que seule la foi peut lui donner.. »

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