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La croyance n'est-elle qu'une forme de naïveté ?

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« VOCABULAIRE: Croyance: Du latin credere, « avoir confiance en », «tenir pour vrai ». Attitude de l'esprit qui affirme quelque chose sans pouvoir en donner de preuve (synonyme : opinion).

Adhésion de l'esprit à des vérités qui ne sont pas connues par la raison (synonyme : foi). • Paradoxalement, La croyance n'est pas l'apanage des « croyants ».

Dans la mesure où l'on ne peut produire la preuve de la non-existence de Dieu, l'athéisme est aussi une forme de croyance.

• La doctrine kantienne de la moralité admet l'existence de Dieu, la liberté de la volonté et l'immortalité de l'âme à titre de simples « postulats » de la raison pratique : l'existence de Dieu relevant de la croyance et non de la connaissance. Une croyance peut donc être plus ou moins éclairée.

Une croyance éclairée est même nécessaire en l'absence de vérité, c'est-à-dire de certitude démontrable.

C'est le cas lorsque la croyance représente l'adhésion à une valeur. Dans l'entre-deux-guerres, le philosophe français Alain prend l'exemple du pacifisme pour illustrer cette idée.

Croire à la guerre, c'est la laisser venir et se produire si justement on n'y prend garde.

Tandis que croire à la paix, c'est avoir foi en elle, c'est prendre les devants : « La foi est courage ».

Ce type de conviction n'attend pas d'être assurée, ou d'avoir gagné, pour s'engager : le héros n'hésite pas au seuil de la croyance, il agit et change la réalité par cette volonté.

Croire que est une forme d'opinion, croire à ou croire en est une forme d'engagement. Croire qu'il va faire beau, c'est ne pas savoir s'il va faire beau.

Et c'est même savoir qu'on ne sait pas s'il va faire beau.

Il n'y a là qu'un défaut de connaissance.

Dans L'Être et le néant, Sartre dit que « croire, c'est ne pas croire ». Croire, c'est en effet savoir qu'on croit, c'est-à-dire être conscient de ne pas savoir ; c'est reconnaître qu'une certitude subjective n'est pas une vérité objective.

Ce n'est pas être tout simplement dupe d'une impression trompeuse.

En revanche, croire en quelque chose, c'est affronter l'incertitude, dans l'action par exemple, et s'engager quand même en essayant de savoir ce qu'on doit faire. Introduction Au sens le plus général, la croyance est l'équivalent de l'opinion, et désigne un assentiment imparfait, qui, comme l'opinion, comporte tous les degrés de probabilité.

Ce n'est qu'avec Kant que la croyance en vient à désigner un assentiment parfait (puisqu'il exclut le doute), sans cependant avoir le caractère intellectuel et logiquement communicable du savoir : « Lorsque l'assentiment n'est suffisant qu'au point de vue subjectif, et qu'il est tenu pour insuffisant au point de vue objectif, on l'appelle croyance » (Critique de la raison pure).

La croyance est le plus souvent opposée au savoir, à la vérité, puisqu'elle fait état d'une adhésion plus ou moins hasardeuse à quelque objet de pensée.

Mais on constate que la croyance est inhérente à l'homme, et qu'elle le pousse toujours à agir ou à penser de telle ou telle manière.

Peut-on voir dans la croyance la seule vérité que l'homme puisse prétendre ? I.

le combat contre l'opinion a.

Avant Spinoza déjà, qui posait la croyance à la hauteur de l'opinion, en tant que plus bas degré de la connaissance, Platon a rabaissait la croyance à la connaissance du visible, et donc de l'inessentiel.

La croyance se situe ainsi, dans le « paradigme de la ligne » (République, L.

VI, 509-511), dans le domaine visible, et non intelligible. Les objets matériels donnent lieu à une représentation plus précise (croyance) certes, que leur image (imagination), mais elle reste vouée à donner au sujet une connaissance ontologique faible.

La vérité n'est possible que par l'intelligence, seule capable de contempler les Idées, principes de toutes réalités. b.

Avec Bachelard, la science doit s'élaborer contre l'opinion : « l'opinion pense mal ; elle ne pense pas : elle traduit des besoins en connaissances.

En désignant les objets par leur utilité, elle s'interdit de les connaître » (La formation de l'esprit scientifique).

Ainsi on ne peut rien fonder sur l'opinion, sur des croyances, qui sont par conséquent les premiers obstacles à surmonter pour la constitution d'une science vraie. c.

La vérité peut être comprise à travers l'évidence, mode originaire d'appréhension d'un objet par la conscience.

Ainsi pour Husserl, l'évidence est l'autodonation indubitable de l'objet d'une visée intentionnelle pour une conscience originairement saisissante (c'est en quelque sorte la vérité du fait brut tel qu'il apparaît à la conscience).

Ainsi, pour apercevoir l'évidence, il est nécessaire de modifier notre attitude naturelle à l'égard du monde, au moyen de ce que Husserl appelle la « réduction phénoménologique ».

Dans l'attitude naturelle nous portons constamment des jugements sur l'être des objets en soi (croyance en l'être).

L'attitude phénoménologique, en revanche, s'abstient de tout jugement sur l'être et le non-être des objets, ce qui rend possible l'observation sans préjugés de la conscience pure, de ce qui est donné comme phénomènes.

Ce procédé renvoie à l'époché (suspension du jugement) du scepticisme antique. II.

l'équilibre vérité/croyance a.

Le théologien St Anselme (1033-1109) est convaincu que la foi elle-même pousse à une compréhension. »

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