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La critique de l'image ?

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« Vocabulaire: IMAGE - IMAGINATION - IMAGINAIRE L'image est, en psychologie, une représentation mentale d'objets non présents.

L'imagination est, dans la psychologie classique, une activité de l'esprit qui fabrique des combinaisons nouvelles d'images.

Pour Sartre (qui nie comme Alain la réalité de l'image mentale, reflet passif du réel) l'imagination, ou fonction imageante, n'est qu'une manière de viser un objet réel : le viser, l'« intentionner » comme n'étant pas là.

Est dit imaginaire, tout produit de l'imagination, en tant qu'il se distingue du réel.

L'esprit humain est doué de diverses facultés, l'intuition sensible, l'entendement et l'imagination : celle-ci permet aux hommes de se représenter mentalement des objets non présents, autrement dit de les imaginer.

Elle joue également un rôle essentiel dans l'invention, c'est-à-dire dans la production de fictions.

Mais quelle est la puissance créatrice de l'imagination ? Il semble que l'imagination est limitée aux objets que nous avons antérieurement perçus. Image: du latin imago, représentation, image, portrait; représentation matérielle d'un objet; représentation mentale de ce qui a déjà été perçu. 1.

Le modèle et la copie (Platon) Imitation, l'art l'est à un double titre.

Le lit peint sur la toile reproduit le lit fabriqué par l'artisan, qui a lui-même un modèle abstrait, l'Idée de lit.

L'oeuvre d'art, comme l'apparence, inspire de la méfiance au philosophe, surtout si elle fait appel aux puissances trompeuses de l'imagination.

L'art est toujours un art de la tromperie et de la contrefaçon. Le plus dangereux d'entre eux est la sophistique. 2.

Le délire de l'inspiration L'artiste, qui n'est qu'un habile imitateur, n'a pas sa place dans la cité.

Platon le condamne dans La République. Pourtant, sans inspiration, l'exercice de la philosophie serait réduit à un simple échange de paroles sans valeur. L'enthousiasme poétique est digne d'admiration.

Le poète inspiré par les Muses est possédé par un délire divin.

Son âme, plongée « dans des transports qui s'expriment en odes, en poésies diverses » (Platon, Phèdre), est appelée à se tourner vers le Bien. La dépréciation Platonicienne de l'art. Platon montre que l'image artistique est doublement inadéquate, à la fois à l'être (à l'Idée) et à l'étant (à la chose représentée).

Que l'on compare, pour reprendre l'exemple du livre x, un lit fait par un menuisier, et un lit peint par un peintre.

L'artisan qui veut fabriquer un lit doit se référer en pensée à l'Idée du lit, se soumettre à ce qu'exige un tel ustensile, obéir à ses conditions d'utilisation.

Le peintre pourra se contenter de quelques traits et ombres qui évoqueront un lit.

Il lui suffira pour produire une vue du lit d'en donner une «apparence» (l'apparence de sa matérialité) sans se préoccuper de sa Forme, de son Idée, où se trouve inclus l'usage possible du lit: qu'on puisse s'y allonger. Pour produire son image, l'artiste n'a pas à remonter à l'Idée.

Mais, en outre, Platon s'appuie sur le postulat réaliste qui veut qu'un lit dont on peut se servir est supérieur à un lit qu'on peut seulement regarder, et encore toujours sous le même angle.

L'art est ainsi condamné comme inadéquat à l'étant, autant qu'à l'être. Mais l'art n'est-il pas au moins respectable sinon admirable parce qu'il est difficile ? Non, rien de plus simple, dit Socrate, que de produire comme le fait un artiste.

Il suffit pour «produire » de cette façon de prendre un miroir et de le « promener en tous sens ». Alors naîtront aussitôt des « apparences » (phaïnomena) de toutes choses.

L'art est ainsi déprécié à la faveur d'une affirmation surprenante: l'image artistique n'est qu'un reflet dans un miroir, une illusion sans substance.

Platon feint d'ignorer qu'il existe une technique du dessin, un art de la couleur.

La théorie du miroir évacue toute la matérialité de l'art.

L'artiste est assimilé à un charlatan dépourvu de « toute espèce de métier ».

Ce qu'il « produit », tout le monde peut le produire, et ce n'est pas une opération très difficile.

« Tu pourrais le produire toi-même, dit Socrate à Glaucon, d'une certaine façon et qui n'est pas compliquée,[...] pourvu qu'un miroir à la main tu veuilles le promener dans toutes les directions, tu auras vite fait de produire un soleil, vite de produire une terre, vite de te produire toi-même, tout comme le reste, animaux, objets fabriqués, plantes.

» L'artiste est défini comme un pseudo-producteur, comme un producteur aveugle de pures et simples apparences.

Car, dit Glaucon, il est certes possible de «produire» avec un miroir, mais ce seront des apparences, et non pas des étants «en vérité» (alètheia).

Le peintre produit un lit «apparent », c'est-à-dire inconsistant.

Et le menuisier ? « Il ne produit pas une Forme, ou ce qu'est le lit, mais seulement un lit particulier » (597 a).

Il ne produit pas la vérité en soi du lit, c'est-à-dire un lit parfaitement clair, car le bois du lit, le style, la facture, ne font qu'introduire de l'obscurité dans la clarté de l'essence du lit.

Cependant il produit vraiment un lit. D'où la hiérarchie des trois lits, qu'établit le texte: le premier lit, l'unique qui soit existant « par nature », le Prototype, l'aspect essentiel établi ou contrôlé par le dieu lui-même ; le second, fabriqué par le menuisier; le troisième, peint par le peintre.

Ici le terme « nature », phusis, signifie bien entendu, l'essence, ce qui se montre de soi-même, par opposition à ce qui est produit par le moyen d'autre chose.

Imitation de la nature veut dire pour Platon, imitation de l'eïdos, de l'Idée.

L'Idée n'est pas véritablement produite par le dieu.

Il la laisse s'épanouir et veille seulement sur son identité et unicité éternelle.

Car s'il y en avait deux, elles auraient nécessairement une nature commune, et se réduiraient à une troisième.

Ainsi il y a trois sortes de «préposés » à trois modes de présence de l'être: «Le peintre, l'artisan, le dieu sont ces trois préposés qui président à trois modes de l'eïdos du. »

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