Aide en Philo

La conscience produit-elle ses propres représentations ?

Extrait du document

« La posture empirique.

Nous avons en nous des images du monde extérieur. «L'expérience, c'est là le fondement de toutes nos connaissances et c'est de là qu'elles tirent leur première origine.» Locke, Essai sur l'entendement humain (1690). • Spontanément, nous pensons bien être face à des objets, extérieurs à nous et indépendants de nous, que nous nous représentons «dans» la conscience.

Une telle conception est celle de l'empirisme (du grec empeiria, expérience) pour qui toutes nos idées viennent de l'extérieur. • Pour Locke, l'esprit humain n'aurait aucune représentation - donc il n'y aurait pas de conscience - s'il ne commençait pas par avoir une expérience sensible des choses.

L'esprit est capable, ensuite, d'élaborer des conceptions plus abstraites, mais qui restent tributaires des données des sens.

La conscience est seconde par rapport au monde - y compris, par exemple, pour les idées mathématiques. Critique de l'empirisme. «Les monades sont sans portes ni fenêtres.» Leibniz, la Monadologie (1714). RAPPEL: LA MONADE CHEZ LEIBNIZ Ce terme renvoie à l'unité spirituelle élémentaire dont tout ce qui existe est composé.

La monade est à la métaphysique ce que le point est à la géométrie à la fois unique et en nombre infini.

Il n'y a pas chez Leibniz de dualisme (d'un côté l'âme et de l'autre l'esprit).

Mêmes les minéraux ou les végétaux possèdent une dimension spirituelle ! Il y a des monades douées de mémoire chez les animaux, des monades douées de raison comme chez les hommes. Aucune monade ne ressemble à une autre.

Chacune d'elles représente le monde de manière toujours particulière et plus ou moins claire, à la manière de miroirs plus ou moins bien polis.

A la faveur de la bonté et de l'omniscience divines, toutes les monades constituent un tout harmonieux, car chacune est comme un monde fermé, sans portes ni fenêtres, cad sans communication. • La conception leibnizienne prolonge celle de Descartes dans sa critique de l'empirisme.

Leibniz, à contre-courant de la conception courante, affirme que c'est chaque conscience (ou monade) qui, de son propre fonds, produit la suite des représentations dont elle est le foyer. • Ce qui montre en particulier que certaines connaissances sont indépendantes de l'expérience, ce sont les mathématiques.

Comme Platon* le disait déjà, nos concepts mathématiques (le concept de cercle par exemple) sont des formes abstraites que nous ne rencontrons jamais véritablement dans l'expérience: aucun cercle réel, matériel, n'est le cercle parfait des géomètres. La conception transcendantale de la conscience. «Toute conscience est conscience de quelque chose.

»Husserl, Méditations cartésiennes (1929). • Dans le prolongement de Kant, Husserl développe la conception «transcendantale» de la conscience, à savoir que la conscience construit, par la perception et par l'entendement, les objets qui lui apparaissent.

Autrement dit, elle n'est pas un réceptacle passif, mais elle n'est pas non plus une «monade» close sur elle-même.

Il y a un rapport à l'extériorité, et l'activité de la conscience consiste précisément, non pas à construire l'intégralité du monde à l'intérieur de soi, mais à rendre possible une expérience du monde extérieur. • Le mot «transcendantal» désigne ce qui, de l'intérieur de la conscience, rend possible la construction de ce qui lui est extérieur.

Il ne s'agit pas d'aller jusqu'à dire que c'est la conscience qui rend possible le monde - ou qui crée le monde.

Elle rend possible sa mise en rapport avec une extériorité, et c'est cette activité qui la définit. Toute conscience est conscience de quelque chose (Husserl). On trouve cette citation dans la seconde partie des « Méditations cartésiennes » (1929).

Husserl (1859-1938) est le fondateur de la phénoménologie et le précurseur de ce que l'on nomme l'existentialisme. Le mot d'ordre de la phénoménologie est le retour aux choses mêmes.

Il s'agit de se battre contre une conception positiviste de la science et contre les faux savoirs, pour s'interroger à nouveaux frais sur la façon dot les choses nous apparaissent. Notre citation apparaît dans les « Méditations métaphysiques ».

Le titre dit assez que Husserl entend se réapproprier le projet cartésien de fonder les sciences.

Mais il tente aussi, dans ce qu'il nomme « les temps de. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles