Aide en Philo

La conscience fait-elle la grandeur ou la misère de l'homme ?

Extrait du document

« Introduction : La conscience, c'es t la perception que l'être humain a de lui-même et des choses qui l'entourent.

La consc ienc e est donc une fonction interne et la propriété intime de chaque individu.

C 'est dans la c onscience que nous avons le pouvoir de nous réfléchir et d'appréhender le réel.

La conscience apparaît donc comme le foyer de la subjectivité de l'individu, puisqu'elle est propre à chaque individu et access ible qu'à lui seul.

La conscience réflexive est donc propre à l'homme, et le distingue des animaux qui ne vivent que dans la perception s ans médiation d'une réflexion sur leur rapport au monde.

C ette caractéristique humaine rend-elle l'homme s upérieur aux autres vivants ? L'homme c o n s c ient détient-il une puiss ance ou bien au contraire, est-il handicapé par cette c o n s c ienc e ? 1ère partie : La conscience fait la grandeur de l'homme. - C omme expérience, la conscience est un fait irrécusable qui donne à l'homme un point de vue dominant sur ce qui l'entoure.

La conscience me permet d'avoir a c c è s au monde, de perc evoir les objets et l e s personnes, m a i s a u s s i m e s p e n s é e s et c e l l e s d'autrui.

La c o n s c i e n c e e s t un mode d'accès indispensable à la réalité, et il est évident que si l'on est incons cient (endormi, ou évanoui) on ignore tout de nous-même et de ce qui nous entoure. -Pour Des cartes (qui ne parle pas encore de conscience, mais de « pens ée »), la c onscience se saisie d'abord elle-même. En effet, alors que l'on peut douter de tout, on ne peut en aucun cas douter que l'on pense (même si ce que l'on pense est faux).

Nous avons donc une première certitude indubitable : la cons cienc e d'être en train de pens er.

O n a alors conscience de notre propre activité de c onscience.

En affirmant « je pense donc je suis » (en latin : cogito ergo sum), la pensée se saisie comme pens ée, la conscience se saisie comme conscience, c'est-à-dire comme substance indépendante du corps, qui n'a pas besoin du corps pour exister. La conscience est donc avant tout conscience d'elle-même, transparente à elle-même sans qu'aucun intermédiaire ne lui soit nécessaire.

C e qui e s t présent dans la cons cienc e semble alors directement a c c e s s ible et faire sens, car la trans parence de la conscience à elle-même nous ouvre à la certitude de ses objets.

La certitude est alors l'adhésion de la c o n s c ienc e à une vérité reconnue par elle avec évidence comme telle. - L'homme conscient est supérieur à c e dont il a cons cienc e, car par la c o n s c i e n c e des objets, il s 'en rend maître, possesseur.

Il peut réfléchir sur ce qu'il voit, juger, et raisonner s ur les choses .

La cons cienc e est la médiation qui lui permet d'accéder aux raisonnements, à l'intellection.

La cons cienc e fait donc la grandeur de l'homme, car c'est par elle qu'il s e fait homme pensant, c apable de raisonnements. 2ème partie : La conscience fait aussi la misère de l'homme. - Mais si la conscience est avant tout conscience réflexive, c'est-à-dire conscience de s oi, il en résulte que l'homme a alors c o n s c i e n c e d e son imperfection, de s e s limites, et surtout de s a finitude.

La c o n s c i e n c e de l'homme, c ' e s t la c o n s c ienc e d'être mortel.

L'homme pos sède une cons cience réflexive, c'est-à-dire une conscience de soi, et c 'est par cet introspection, c e regard sur s oi, qu'il se considère comme être mortel. - Bergson, dans Les deux sources de la morale et de la religion , explique que l'homme est « le seul animal qui sait qu'il va mourir ».

P arce qu'il est cons cient de sa finitude, l'homme devient craintif, et n'a pas confiance en lui.

Il a peur de l'échec, et soumet toutes ses actions à des délibérations préalables avant de l e s a c c omplir, c ar il sait qu'il est vulnérable e t v o u é à disparaître.

C ontrairement aux animaux qui agissent spontanément, par instinct, sans réfléchir aux conséquences puisqu'ils ne s ont pas conscients des dangers, l'homme est sans c esse inquiété, hésitant.

Il se pose des « c as de conscience ».

La conscience peut alors prendre la forme de « mauvais e conscience », et faire la misère de l'homme. - L'homme est conscient d e c e qu'il est, d e c e qu'il fait.

C ette c o n s c i e n c e lui donne une responsabilité qui peut être lourde à porter.

L'homme est « condamné à être libre », écrit Sartre dans L'exis tentialisme est un humanisme , car il es t c o n s c i e n t d e s a c o n d i t i o n d'homme, il en est entièrement responsable, et toute action lui est imputable.

La conscience de l'homme implique que ses actions sont conscientes, donc délibéré, volontaires.

Il doit donc réfléc hir à ce qu'il fait, aux conséquences de ses actes.

L'homme consc ient n'est pas insouciant, il est donc misérable car prisonnier de s a conscience, et tenu de rendre des comptes à sa c onscience vigilante. 3ème partie : La conscience révèle la misère de l'homme mais doit permettre de la dépasser. - L a cons cienc e révèle à l'homme s a misère, mais par cette prise de c o n s c i e n c e de la condition humaine, elle exhorte l'homme à s e d é p a s s e r e t à s'améliorer.

En effet, c'est parce qu'il est consc ient de sa finitude et de sa responsabilité que l'homme se lanc e dans des projets.

L'homme, parce qu'il sait qu'il va mourir, cherche à construire, à faire œuvre de sa vie, à réaliser un projet pour donner un sens à son existence, et entrer dans l'immortalité par la postérité de s e s actions.

La c o n s c i e n c e fait donc la grandeur de l'homme car elle est o c c a s i o n de dépassement pour l'entrepris e humaine.

L'homme c o n s c ient de ses limites comme de s e s a t o u t s va pouvoir les utiliser au mieux.

En effet, la c o n s c i e n c e nous ouvre à l a connaissance, et c ' e s t par la connaissance des c hoses que nous pouvons les utilis er correctement. - H e g e l a montré que la c o n s c i e n c e de s o i s e forme toute la vie .

Il y a deux façons de prendre c o n s c i e n c e de soi : l'introspec tion, lors que l'on prend conscience de soi en s'examinant soi-même (on cherc he c e que l'on est par l'autoexamen), ou l'examen de nos œuvres (on regarde c e que l'on fait e t c e qu'en disent les autres).

A ins i, la cons cienc e permet d'accéder à une c onnaissance de soi, donc à notre identité propre, notre singularité. - L'allégorie de la c averne racontée par P laton dans La République (livre V II) montre que la conscience de la réalité offre la possibilité d'une véritable convers ion du regard, d'un changement de perspective qui pousse l'homme vers la vérité.

Les hommes sont enfermés dans une caverne qui représente le monde des préjugés et de la confiance naïve, et ignorent que ce qu'ils voient autour d'eux ne sont que les ombres projetées des réalités extérieures.

Ils prétendent alors s avoir, alors que tout leur est caché.

Plongés dans un monde d'apparences, ils n'ont pas conscience de leur condition d'enfermement. M ais si on libère un pris onnier et qu'on le mène dehors, dans le monde réel, alors on lui fait accéder à la cons cience des choses, et il ne pourra plus croire aux ombres projetées de la caverne.

A u c ontraire, après la prise de cons cienc e, l'individu cherc he à se tourner davantage vers les réalités , à trouver la vérité qu'il ne c herchait même pas puis qu'il n'avait pas c onscience d'en être étranger jusque là.

La c o n s c ienc e nous ouvre un a c c è s , et nous invite c onstamment au dépas sement.

La conscience est une ouverture, elle s'ins crit dans une perspective de progrès , de révélation croissante. En ce sens, elle ne peut que permettre à l'homme de grandir vers la connaissance. Conclusion : La conscience grandit l'homme et le vulnérabilise en même temps.

La conscience est grandeur de l'homme car elle le rend supérieur aux animaux, en lui offrant la poss ibilité de se penser lui-même, et partant, en lui offrant l'accès au raisonnement et à la réflexion.

La cons cience permet à l'homme d'atteindre la connaissanc e de soi et du monde, et le rend maître de ce qui l'entoure.

M ais cette maîtrise fait aussi la misère de l'homme, car il devient alors responsable de ses ac tes, et peut être anéantit par le poids de sa conscience.

T outefois , la conscience ne doit pas paralyser l'action humaine mais au contraire, l'exhorter à se dépasser et à tendre vers le meilleur.

La conscience, en tant qu'ouverture, invite l'homme à se réaliser pleinement, à déployer ses capacités, à utilis er les res sources qui sont à sa disposition.

La conscience s ort l'homme de l'ignorance et de l'ombre : si la prise de c onscience est parfois plus douloureus e qu'un aveuglement soudain, c es conséquenc es s eront pourtant toujours bénéfiques, et renforcerons le potentiel humain.. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles