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La conscience est-elle nécessaire à l'homme ?

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« Introduction La conscience humaine constitue un phénomène qui nous est donné, dont l'existence apparaît comme impossible à nier.

Ainsi, même le fait de vouloir s'affranchir de cette conscience irréductible atteste par cette volonté de négation même de la présence première de cet état de conscience : le "dérèglement des sens" que peut par exemple proposer Rimbaud ne prend son sens que comme entreprise de déconstruction de cette imposition incontournable de la conscience telle qu'elle est nous est donnée.

Dès lors, la nécessité de cette conscience semble devoir être interrogée sous deux angles différents, bien que complémentaires.

Il faut d'abord se demander en quoi cette nécessité peut être intrinsèque à la nature humaine : il s'agirait alors premièrement d'une nécessité biologique, relevant de la notre condition propre.

Mais la nécessité de la conscience pourrait également se définir comme une nécessité morale, qui viendrait prolonger et accomplir la première nécessité biologique, dans le sens où l'homme aurait à poser la conscience comme fondement même de son existence, ne se contentant pas alors d'une vie simplement biologique, mais visant une vie proprement humaine. I L'origine physiologique de la conscience : la conscience comme relevant d'une essence de l'homme, Freud et Husserl - Démarche explicative de Freud : cerner une nécessité de la conscience chez l'homme par l'exposé d'un système physiologique et psychique.

La première topique (L'interprétation des rêves) décrit ainsi un système à trois strates inconscient/pré-conscient/conscient, où l'émergence de la conscience relève d'une économie de l'énergie psychique, qui provient des excitations du système nerveux.

La conscience apparaît alors comme une nécessité physiologicopsychique chez l'homme, servant à réguler sa vie psychique. - Dimension existentielle chez Husserl : Husserl relaie en quelque sorte cette nécessité objective de la conscience. Mais lui ne s'attarde pas sur la description psychique du fonctionnement du phénomène, mais sur son sens existentiel qui fonde la vie humaine.

L'essence humaine se définit donc non plus comme seulement biologique, mais comme métaphysique : car la conscience est ce qui ouvre à l'homme un accès au monde extérieur en tant qu'extérieur (Méditations cartésiennes).

Il est le seul être vivant doté de cette ouverture. II La conscience comme fondement métaphysique de l'existence humaine : sa nécessité morale, Descartes et Rousseau. - Influence majeure de Husserl se trouve dans le cogito de Descartes.

Cet énoncé cartésien (Discours de la méthode) permet d'établir de façon claire et évidente la nécessité de mon existence en tant qu'être humain : mon état conscient est la seule preuve irréfutable de celle-ci (pour que je puisse douter, il faut qu'il y ait déjà quelque chose qui doute).

On peut dès lors franchir le pas en affirmant que découvrir ce fondement existentiel est une tâche qui incombe à l'homme pour vivre une vie humaine pleinement authentique (assumant sa nature telle que celle-ci se trouve fondée).

La nécessité morale de la conscience trouve ici son point d'origine. - Chez Rousseau (Emile ou de l'éducation), ce statut moral de la conscience se trouve explicité : en tant que fondement absolu de notre existence humaine, la conscience ne peut devenir que le critère par excellence pour juger de la qualité de cette existence, du bien ou du mal de nos actions. C'est le thème de la voix de la conscience, comme phénomène nécessaire à l'homme, nécessaire par son existence incontournable et par la tâche de fidélité à cette voix que l'homme doit écouter. "Conscience ! conscience ! instinct divin, immortelle et céleste voix ; guide assuré d'un être ignorant et borné, mais intelligent et libre ; juge infaillible du bien et du mal, qui rends l'homme semblable à Dieu, c'est toi qui fais l'excellence de sa nature et la moralité de ses actions ; sans toi je ne sens rien en moi qui m'élève au-dessus des bêtes, que le triste privilège de m'égarer d'erreurs en erreurs à l'aide d'un entendement sans règle et d'une raison sans principe. Grâce au ciel, nous voilà délivrés de tout cet effrayant appareil de philosophie : nous pouvons être hommes sans être savants ; dispensés de consumer notre vie à l'étude de la morale, nous avons à moindres frais un guide plus assuré dans ce dédale immense des opinions humaines.

Mais ce n'est pas assez que ce guide existe, il faut savoir le reconnaître et le suivre.

S'il parle à tous les coeurs, pourquoi donc y en a-t-il si peu qui l'entendent ? Eh ! c'est qu'il parle la langue de la nature que tout nous a fait oublier.

La conscience est timide, elle aime la retraite et la paix ; le monde et le bruit l'épouvantent ; les préjugés dont on l'a fait naître sont ses plus cruels ennemis [...], le fanatisme ose la contrefaire et dicter le crime en son nom." ROUSSEAU • Le problème posé par le texte. »

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