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La connaissance de soi est-elle plus facile que la connaissance des choses ?

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« Introduction – Je suis comme transparent à moi-même, j'ai pleinement conscience de moi alors que le monde extérieur reste complexe et me surprend toujours.

– « La connaissance de soi est-elle plus facile que la connaissance des choses? » – Au-delà de la conscience immédiate que j'ai de moi-même et de mes désirs, est-ce que je me connais si bien que cela? Est-ce que je connais, par exemple, l'origine de mes désirs et ce qui les influence? Devant la complexité du psychisme et des attitudes humaines, les choses matérielles ne sont-elles pas plus simples à connaître? – À moins que rien ne soit simple ni facile.

Et si tout ce que nous croyons être proche et évident se révélait trouble et étranger? Et si toute démarche de connaissance, de soi comme des choses, rencontrait des limites fondamentales? – Annonce du plan. I.

L'illusion de la proximité: ce qui est proche n'est pas nécessairement mieux connu 1.

Intimité de la conscience de soi – Ce qui donne l'impression de bien se connaître soi-même, c'est le fait d'être intime avec soi, toujours proche et présent par le biais de la conscience de soi. – Même si nous sommes dans le doute le plus extrême, sans aucune connaissance de rien, une chose est sûre, c'est que nous sommes en train de douter, donc de penser activement. – Référence: Descartes, Méditations métaphysiques (cf.

notamment les questions préparatoires). 2.

La conscience de soi n'est pas la connaissance de soi – Savoir « que je suis » n'entraîne pas automatiquement que je sais « ce que je suis ». – Pour me connaître, j'ai besoin d'éléments plus détaillés et complexes que la simple conscience de soi, qui peut être troublée par l'imagination, les fantasmes, les illusions plus ou moins volontaires, etc. – Peut-être même me faut-il passer par le regard des autres et les connaissances théoriques élaborées au cours des siècles, notamment par la psychologie, la psychanalyse et la sociologie, autrement dit passer par un certain nombre de médiations ? Sinon, j'en suis réduit à une approche subjective de moi-même. – Référence : Kant, Critique de la raison pure: « Je n'ai donc aucune connaissance de moi tel que je suis, mais je me connais seulement tel que je m'apparais à moi-même.

La conscience de soi-même n'est donc pas encore, il s'en faut, une connaissance de soi-même.

» 3.

La proximité des choses n'est pas non plus suffisante – On pourrait croire alors que les objets qui nous sont proches sont plus facilement connaissables, à la fois par la proximité et par leur moins grande complexité (absence de conscience). – Mais il n'en est rien car le monde est toujours complexe et exige une mise à distance critique; ceux qui croient connaître le monde simplement parce qu'il est proche et évident, qu'il suffit de le percevoir pour le penser, sont le plus dans l'illusion. – Référence: Platon, La République, livre VII, « allégorie de la caverne » (les objets qui apparaissent sur le fond de la caverne, qui semblent réels, simples et évidents pour les hommes enchaînés, sont en vérité de simples projections d'une réalité plus complexe mise au jour par la critique scientifique et philosophique). II.

Toute connaissance, de soi comme des choses, rencontre des limites fondamentales 1.

Interaction entre observateur et objet étudié – Que nous cherchions à nous étudier nous-mêmes ou à étudier le monde extérieur, il existe toujours un phénomène d'interaction entre l'observateur et l'objet étudié.

– C'est le cas pour toutes les sciences humaines, où les motivations et valeurs du chercheur interviennent fortement dans son travail (cf.

sociologie ou histoire, par exemple). – Mais c'est aussi le cas pour les sciences de la nature, comme le montre la physique contemporaine avec le « principe d'incertitude » ou « d'indétermination » d'Heisenberg: on ne peut pas déterminer avec précision la vitesse et la position d'un électron, par exemple, car en voulant observer et mesurer l'un, on modifie l'autre artificiellement (inter-action entre le système « objet » et le système « appareil de mesure » et impossibilité d'accéder à la « chose en soi »). 2.

Présence d'un point aveugle en soi – Quels que soient nos efforts pour essayer d'être objectifs et conscients de ce que nous sommes, une part de nous-mêmes nous échappe par principe. – C'est d'abord tout ce qui ne peut pas être présent à notre esprit car on ne peut pas penser à tout en même temps: notre attention et notre mémoire « vive » sont limitées; notre esprit ne dispose pas d'une capacité absolue de connaissance. – C'est ensuite tout ce qui demeure à l'état inconscient, au sens de Freud, refoulé et inaccessible pour la conscience (du moins de façon immédiate, sans les détours – médiations – de la psychanalyse).. »

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