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La certitude est-elle le signe d'une pensée morte ?

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« Parler de pensée morte, c'est opposer la certitude à toute activité de la pensée.

En effet, quand on dit d'une personne qu'elle a plein de certitudes, on signifie qu'elle ne se remet pas en cause et qu'elle ne remet pas en cause ses croyances.

Le terme de certitude devient presque synonyme de préjugé ici.

Vous pouvez donc commencer par montrer en quoi l'activité de la pensée consiste d'abord à remettre en cause les certitudes et les opinions.

Ici, vous pouvez montrer en quoi l'homme d'opinions est celui qui n'a que des certitudes qu'il n'a jamais interrogées.

Les analyses de Bachelard qui montre en quoi l'opinion ne pense pas ou encore celles de Platon dans le livre 7 de la République, peuvent vous être utiles.

Vous pouvez donc opposer la certitude à la pensée.

Vous pouvez également opposer ici la certitude au doute et montrer en quoi penser c'est commencer par douter de ses propres certitudes. Ici, pensez à Socrate lorsqu'il dit qu'il ne sait qu'une chose c'est qu'il ne sait rien, ou encore au doute cartésien. Tous ces éléments semblent donc nous montrer que la certitude s'oppose à la pensée dans son activité, que la certitude est le signe d'une pensée morte.

Faut-il alors en déduire que nous ne pouvons avoir aucunes certitudes ? Pour le formuler autrement, sommes-nous condamnés au scepticisme ? La pensée doit-elle rester à jamais dans le doute ? [Une pensée vivante est une pensée qui doute en permanence.

La certitude coupe court à tout nouveau progrès de la connaissance.

La science dans son développement même nous montre que rien n'est définitivement acquis.

De nouvelles vérités font place à d'autres.

Les vérités d'aujourd'hui seront les préjugés de demain.] L'esprit scientifique ignore la certitude C'est la démarche cartésienne qui se propose de douter de tout pour atteindre la vérité du cogito: "Je pense donc je suis".

En effet, Cette phrase apparaît au début de la quatrième partie du « Discours de la méthode », qui présente rapidement la métaphysique de Descartes.

On a donc tort de dire « Cogito ergo sum », puisque ce texte est le premier ouvrage philosophique important écrit en français. Pour bien comprendre cette citation, il est nécessaire de restituer le contexte dans lequel elle s'insère.

Le « Discours de la méthode » présente l'autobiographie intellectuelle de Descartes, qui se fait le porte-parole de sa génération.

Descartes y décrit une véritable crise de l'éducation, laquelle ne tient pas ses promesses ; faire « acquérir une connaissance claire & assurée de tout ce qui est utile à la vie ». En fait, Descartes est le contemporain & le promoteur d'une véritable révolution scientifique, inaugurée par Galilée, qui remet en cause tous les fondements du savoir et fait de la Terre, jusqu'ici considérée comme le centre d'un univers fini, une planète comme les autres.

L'homme est désormais jeté dans un univers infini, sans repère fixe dans la nature, en proie au doute sur sa place et sa fonction dans un univers livré aux lois de la mécanique.

Or, Descartes va entreprendre à la fois de justifier la science nouvelle et révolutionnaire qu'il pratique, et de redéfinir la place de l'homme dans le monde. Pour accomplir cette tâche, il faut d'abord prendre la mesure des erreurs du passé, des erreurs enracinées en soi-même.

En clair, il faut remettre en cause le pseudo savoir dont on a hérité et commencer par le doute : « Je déracinais cependant de mon esprit toutes les erreurs qui avaient pu s'y glisser auparavant.

Non que j'imitasse en cela les sceptiques, qui ne doutent que pour douter ; car, au contraire, tout mon dessein ne tendait qu'à m'assurer, et à rejeter la terre mouvante & le sable, pour trouver le roc & l'argile.

» (« Discours de la méthode », 3ième partie). Ce qu'on appelle métaphysique est justement la discipline qui recherche les fondements du savoir & des choses, qui tente de trouver « les premiers principes & les premières causes ».

Descartes, dans ce temps d'incertitude et de soupçon généralisé, cherche la vérité, quelque chose dot on ne puisse en aucun cas douter, qui résiste à l'examen le plus impitoyable.

Cherchant quelque chose d'absolument certain, il va commencer par rejeter comme faux tout ce qui peut paraître douteux. « Parce qu'alors je désirais vaquer seulement à la recherche de la vérité, je pensais qu'il fallait [...] que je rejetasse comme absolument faux tout ce en quoi je pourrais imaginer le moindre doute, afin de voir s'il ne resterait point après cela quelque chose [...] qui fut entièrement indubitable.

». »

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