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La beauté est-elle la fin de l'art ?

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Le beau peut se définir comme ce qui, dans un être ou un objet, est susceptible 
de procurer un sentiment de plaisir à celui qui le contemple. 

Lorsque nous nous interrogeons sur le but de quelque chose ou de quelqu’un, nous nous interrogeons sur l’objet qu’il vise, sur ce qu’il cherche à atteindre au travers de son activité. Le but est donc la chose vers laquelle tend l’action, l’industrie ou la pensée d’un être, ce dont il est actuellement sépare mais qu’il cherche à atteindre au moyen de ses efforts.

Par création artistique, on entend l’activité qui tend à produire des œuvres d’art. Lorsque nous parlons d’art, nous désignons en vérité deux réalités distinctes. Jusqu’au dix-huitième siècle, le terme « art » désignait l’ensemble des techniques de production d’artefacts : tel était encore le cas dans le Discours sur les sciences et les arts (1750) de  Jean-Jacques Rousseau. Ainsi, l’activité de l’artiste et celle de l’artisan étaient recouvertes par le même terme. Or, il semble que ces deux activités ne soient pas entièrement réductibles l’une à l’autre, qu’elles possèdent chacune une spécificité à élucider. Par conséquent, il nous faudra au cours de ce travail préciser d’une part ce qui distingue l’art de l’horloger de celui du poète, l’activité du coutelier de celle du plasticien ; et toujours préciser à laquelle de ces deux activités singulières nous pensons lorsque nous employons le signifiant « art ».

« Le beau peut se définir comme ce qui, dans un être ou un objet, est susceptible de procurer un sentiment de plaisir à celui qui le contemple. Lorsque nous nous interrogeons sur le but de quelque chose ou de quelqu'un, nous nous interrogeons sur l'objet qu'il vise, sur ce qu'il cherche à atteindre au travers de son activité.

Le but est donc la chose vers laquelle tend l'action, l'industrie ou la pensée d'un être, ce dont il est actuellement sépare mais qu'il cherche à atteindre au moyen de ses efforts. Par création artistique, on entend l'activité qui tend à produire des œuvres d'art.

Lorsque nous parlons d'art, nous désignons en vérité deux réalités distinctes.

Jusqu'au dix-huitième siècle, le terme « art » désignait l'ensemble des techniques de production d'artefacts : tel était encore le cas dans le Discours sur les sciences et les arts (1750) de Jean-Jacques Rousseau.

Ainsi, l'activité de l'artiste et celle de l'artisan étaient recouvertes par le même terme.

Or, il semble que ces deux activités ne soient pas entièrement réductibles l'une à l'autre, qu'elles possèdent chacune une spécificité à élucider.

Par conséquent, il nous faudra au cours de ce travail préciser d'une part ce qui distingue l'art de l'horloger de celui du poète, l'activité du coutelier de celle du plasticien ; et toujours préciser à laquelle de ces deux activités singulières nous pensons lorsque nous employons le signifiant « art ». En posant la question « le beau est-il le véritable but de la création artistique ? » il semble que nous ne pouvons faire autrement que de répondre par l'affirmative.

En effet, par création artistique, on entend une activité qui produit des artefacts qui se singularisent de tous les autres par leur prétention à la beauté.

Nous pouvons donc penser que c'est en raison même de la nature de la création artistique que le Beau en est le véritable but. Cependant, ne réduisons-nous pas notre entendement de la nature de la création artistique en lui attribuant pour but premier, véritable, celui de produire une image, un sentiment ou une idée de la Beauté ? Il se peut que la création artistique ait d'autres buts, notamment de nature politique ou morale.

Néanmoins, nous verrons qu'alors même que la création artistique s'attribue d'autres buts que la Beauté, il n'en reste pas moins qu'elle contribue toujours à modifier notre acception et notre concept du Beau. La question au centre de notre travail sera donc de déterminer si la création artistique a pour but premier ou secondaire de produire le sentiment du beau chez le spectateur. I. La création artistique a pour but premier de créer le sentiment du beau chez le spectateur a. Quelle est notre compréhension du beau ? Avant de tenter de répondre à la question « le beau est-il le véritable but de la création artistique ?» il nous faut commencer par éclairer un peu le concept de beau.

En effet, la réponse à la question qui nous est posée dépendra en grande partie de notre compréhension de ce concept.

Par beau, nous pouvons désigner non seulement ce qui m'agrée à moi, mais à autrui également.

Il y a en effet dans le beau une dimension d'évidence qui s'impose à tous les êtres humains, lesquels s'accorderont volontiers à juger beau certains spectacles, certains objets, et non d'autres.

Ce principe est notamment énoncé par Kant dans le chapitre VI de la Critique de la Faculté de Juger : « Le beau est ce qui est représenté sans concept comme objet d'une satisfaction universelle.

(...) Car qui a conscience que la satisfaction produite par un objet est exempte d'intérêt, ne peut faire autrement qu'estimer que cet objet doit contenir un principe de satisfaction pour tous.

En effet, puisque la satisfaction ne se fonde pas sur quelque inclination du sujet (ou quelque autre intérêt réfléchi), mais qu'au contraire celui qui juge se sent entièrement libre par rapport à la satisfaction qu'il prend à l'objet, il ne peut dégager comme principe de la satisfaction aucune condition d'ordre personnel, dont il serait seul à dépendre comme sujet.

Il doit donc considérer que la satisfaction est fondée sur quelque chose qu'il peut aussi supposer en tout autre.

Et par conséquent, il doit croire qu'il a raison d'attribuer à chacun une satisfaction semblable.

Il parlera donc du beau, comme si la beauté était une structure de l'objet et comme si le jugement était logique (et constituait une connaissance de celui-ci par des concepts de l'objet), alors que le jugement n'est qu'esthétique et ne contient qu'un rapport de la représentation de l'objet au sujet ; c'est que le jugement esthétique ressemble toutefois en ceci au jugement logique qu'on peut le supposer valable pour chacun.

(...) Il s'ensuit que la prétention de posséder une valeur pour tous doit être liée au jugement de goût et à la conscience d'être dégagé de tout intérêt, sans que cette prétention dépende d'une universalité fondée objectivement ; en d'autres termes, la prétention à une universalité subjective doit être liée au jugement de goût ».. »

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