klèrôsis - le tirage au sort

« Au Ve siècle avant Jésus-Christ, la cité d’Athènes est souvent considérée comme le berceau de la démocratie. L’un de ses principes les plus originaux, c’est le tirage au sort, qu’on appelait en grec klèrôsis. Cette méthode permettait de désigner les citoyens qui allaient exercer des fonctions politiques ou judiciaires, sans qu’ils aient besoin d’être riches, influents ou célèbres. Chaque année, des citoyens volontaires — environ 30 000 hommes sur 300 000 habitants — pouvaient être désignés pour exercer des charges d’un an, non renouvelables. L’idée derrière ce système, c’est que tous les citoyens sont égaux et que chacun doit pouvoir participer au pouvoir. Mais attention : tout le monde ne pouvait pas être tiré au sort. Il fallait être homme, citoyen athénien, avoir au moins 30 ans, être fils de parents athéniens, et ne pas avoir perdu ses droits civiques. Cela signifie qu’il ne fallait pas avoir été condamné par la justice ou reconnu coupable d’une faute grave envers la cité (par exemple la corruption, la trahison ou le détournement d’argent public). Donc, même si le tirage au sort semble ouvert à tous, il ne concernait qu’une minorité de la population. Mais comment se passait concrètement le tirage ? Les Athéniens avaient inventé une machine ingénieuse appelée le klèrôtèrion. D’ailleurs, une réplique fidèle de cet appareil est aujourd’hui exposée à Strasbourg puis au Louvre. L’objectif était de garantir l’égalité, la transparence et d’éviter les conflits d’intérêts, contrairement à l’élection, considérée comme un procédé oligarchique, c’est-à-dire réservé aux plus riches. Les fonctions militaires et financières importantes, elles, restaient élues. Pour encourager la participation, les citoyens tirés au sort recevaient une indemnité, une petite.... »