Aide en Philo

Kant: y a-t-il des connaissances superflues ?

Extrait du document

Il n'est point de connaissance qui soit superflue et inutile de façon absolue et à tous égards, encore que nous ne soyons pas toujours à même d'en apercevoir l'utilité. - C'est par conséquent une objection aussi mal avisée qu'injuste que les esprits superficiels adressent aux grands hommes qui consacrent aux sciences des soins laborieux lorsqu'ils viennent demander : à quoi cela sert-il ? On ne doit en aucun cas poser une telle question quand on prétend s'occuper de science. A supposer qu'une science ne puisse apporter d'explication que sur un quelconque objet possible, de ce seul fait son utilité serait déjà suffisante. Toute connaissance logiquement parfaite a toujours quelque utilité possible : même si elle nous échappe jusqu'à présent, il se peut que la postérité la découvre. - Si en cultivant les sciences on n'avait jamais mesuré l'utilité qu'au profit matériel qu'on pourrait retirer, nous n'aurions pas l'arithmétique et la géométrie. Aussi bien notre intelligence est ainsi conformée qu'elle trouve satisfaction dans la simple connaissance, et même une satisfaction plus grande que dans l'utilité qui en résulte. Emmanuel KANT.

Emmanuel Kant est un philosophe allemand du XVIIIe siècle qui a fait de la connaissance son principal objet d’étude. Il s’est entre autres interrogé sur le rapport de celle-ci à l’utile. Il développe la thèse selon laquelle toute connaissance est utile bien que cette utilité ne soit pas toujours immédiatement perceptible. On entend pourtant fréquemment dire, à propos d’une connaissance, « à quoi cela sert-il ? ». On peut alors se demander, avec Kant : quelle est la validité de cette question ? Comment le scientifique, au sens large du terme (celui qui cherche la connaissance, manipule et/ou transmet la connaissance), doit-il penser le rapport de la connaissance à l’utile ?

« Texte d'Emmanuel Kant : Emmanuel Kant est un philosophe allemand du XVIIIe siècle qui a fait de la connaissance son principal objet d'étude.

Il s'est entre autres interrogé sur le rapport de celle-ci à l'utile.

Il développe la thèse selon laquelle toute connaissance est utile bien que cette utilité ne soit pas toujours immédiatement perceptible.

On entend pourtant fréquemment dire, à propos d'une connaissance, « à quoi cela sert-il ? ».

On peut alors se demander, avec Kant : quelle est la validité de cette question ? Comment le scientifique, au sens large du terme (celui qui cherche la connaissance, manipule et/ou transmet la connaissance), doit-il penser le rapport de la connaissance à l'utile ? « Il n'est point de connaissance qui soit superflue et inutile de façon absolue et à tous égards, encore que nous ne soyons pas toujours à même d'en apercevoir l'utilité.

- C'est par conséquent une objection aussi mal avisée qu'injuste que les esprits superficiels adressent aux grands hommes qui consacrent aux sciences des soins laborieux lorsqu'ils viennent demander : à quoi cela sert-il ? On ne doit en aucun cas poser une telle question quand on prétend s'occuper de science.

A supposer qu'une science ne puisse apporter d'explication que sur un quelconque objet possible, de ce seul fait son utilité serait déjà suffisante.

Toute connaissance logiquement parfaite a toujours quelque utilité possible : même si elle nous échappe jusqu'à présent, il se peut que la postérité la découvre.

- Si en cultivant les sciences on n'avait jamais mesuré l'utilité qu'au profit matériel qu'on pourrait retirer, nous n'aurions pas l'arithmétique et la géométrie.

Aussi bien notre intelligence est ainsi conformée qu'elle trouve satisfaction dans la simple connaissance, et même une satisfaction plus grande que dans l'utilité qui en résulte.

» I. Kant formule sa thèse dès la première phrase : dans l'absolu, toute connaissance est utile et importante, dans la théorie comme dans la pratique (« à tous égards ») ; par utile, il faut entendre profitable matériellement et profitable pour la satisfaction personnelle de celui qui apprend quelque chose.

Par conséquent, cela n'a aucun sens de se demander à quoi servent les recherches du chercheur.

En effet, le but de la science est la connaissance (conformément à son étymologie, puisque le terme originel latin, « scientia », signifie savoir, connaissance) et non l'utile, domaine réservé à la technique.

Kant justifie cette position dans l'argumentation qu'il développe par la suite dans le texte. II. Kant explique alors pourquoi il a affirmé que toute connaissance est utile.

Toute connaissance obtenue grâce à une démarche logiquement irréprochable, « logiquement parfaite », est utile en puissance, il est possible qu'on découvre son utilité.

Sa véracité, garantie par la rigueur de la démarche logique, rend certaine l'utilité potentielle d'une connaissance.

Certes, le plaisir qu'elle apporte à celui qui la découvre justifie déjà son utilité, nous verrons plus tard la position de Kant concernant le rapport du plaisir à la connaissance, mais de plus, une vérité concernant un seul objet de connaissance peut être très utile matériellement dans la mesure où cette vérité peut trouver sa place parmi d'autres connaissances qui, toutes ensemble, auront une grande utilité pratique.

C'est pourquoi cette utilité peut être découverte à posteriori ou bien peut ne jamais être découverte ; c'est ce qui fait que cette utilité est en puissance et pas toujours en acte. III. Le « profit matériel » direct , immédiat, n'est pas un critère d'utilité valable en sciences.

En effet, certaines formes d'utilité matérielle ne se révèlent qu'a posteriori, bien après que les premières découvertes aient eu lieu.

Kant prend comme exemple le développement des mathématiques et de la géométrie.

La simple mise en place d'un mode de pensée mathématique n'est pas utile en soi, il a fallu attendre les premiers algorithmes pour que les mathématiques se révèlent utiles pour le commerce et que la géométrie le soit pour l'architecture.

Bien entendu, le champ d'utilité s'est largement élargi aujourd'hui, mais les premiers mathématiciens ne pouvaient savoir que leur domaine d'étude serait aussi utile pratiquement.

Pourquoi ont-ils élaborés ces deux domaines d'études, alors ? Kant écrit qu'ils l'ont fait parce que cela leur apportait une grande satisfaction personnelle, un grand plaisir ; pour le philosophe allemand, l'esprit humain est. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles