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Kant, L'espace et le temps, « formes a priori de la sensibilité »

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« VOCABULAIRE: A priori: Ce qui précède l’expérience, et n’est tiré que de l’esprit ou de la raison. Chez Kant, les formes a priori de la sensibilité (l’espace et le temps) et de l’entendement (les catégories) rendent possible l’expérience (l’a priori est ici transcendantal).

Les marques de l’a priori sont l’universalité et la nécessité. L’expérience, quant à elle, n’offre que des généralisations et du contingent. Indications générales Emmanuel Kant (1724-1804) reprend les problèmes ouverts au xvie et au xviiie siècles pour tâcher de les résoudre en les posant différemment.

C'est l'oeuvre de ses trois grandes «Critiques» : Critique de la raison pure (1781), Critique de la raison pratique (1788), Critique de la faculté de juger (1790), qui marquent un tournant important de l'histoire de la philosophie, une «révolution copernicienne».

L'interrogation philosophique ne porte plus sur la nature du monde lui-même, mais d'abord sur les pouvoirs de connaissance du sujet pensant. Dans la Critique de la Raison Pure, Kant compare sa méthode à celle de Copernic.

Le savant polonais mit enfin l'astronomie sur la voie de la science moderne lorsqu'il plaça le soleil au centre de son astronomie et en délogea la Terre (héliocentrisme).

Kant compare le décentrement opéré par Copernic au sien propre: jusqu'alors, on a cherché à résoudre le problème de la connaissance en faisant tourner le sujet autour de l'objet.

Décentrons l'objet, replaçons au centre le sujet qui connaît et mettons l'objet connu à la périphérie. Ainsi, affirme Kant, nous pourrons savoir en quoi la connaissance consiste au juste et quelles en sont les limites. Citation «Le temps ne peut pas être intuitionné extérieurement, pas plus que l'espace ne peut l'être comme quelque chose en nous.

Or que sont l'espace et le temps? Sont-ils des êtres réels? Sont-ils seulement des déterminations ou même des rapports des choses, mais des rapports de telle espèce qu'ils ne cesseraient pas de subsister entre les choses, même s'ils n'étaient pas intuitionnés ? Ou bien sont-ils tels qu'ils ne tiennent qu'à la forme de l'intuition et par conséquent à la constitution subjective de notre esprit...

?» (Critique de la raison pure, «Esthétique transcendantale», § 2.) Explication Kant cherche à résoudre le conflit entre tes rationalistes cartésiens [voir Descartes] pour qui toute connaissance vient de la raison, et les empiristes pour qui la connaissance vient d'abord des sens [voir Locke, mais aussi Berkeley, Condillac, Hume]. La nouveauté de l'approche de Kant consiste à dire qu'il n'y a d'expérience possible qu'en fonction d'une certaine structure de la subjectivité, qui donne sa forme au monde tel qu'il nous apparaît.

L'espace et le temps, en particulier, n'existent pas comme des réalités extérieures à nous mais sont la manière dont nous structurons notre expérience sensible: ils «ne tiennent qu'a la constitution subjective de notre esprit», c'est-à-dire qu'ils sont les formes a priori de notre sensibilité.

Sur le même modèle, Kant explique aussi quelles sont les catégories de l'entendement, par lesquelles nous structurons notre compréhension du monde. Exemple d'utilisation Ce texte de Kant est typiquement une référence utilisable dans une troisième partie de dissertation dans un sujet sur les rapports entre la raison et l'expérience.

Une première partie exposerait la conception cartésienne, une seconde la conception empiriste (ou l'inverse, selon les choix argumentatifs que vous décidez de faire); comme Kant résout leur opposition, en montrant que c'est le sujet rationnel qui, par la structure même de sa subjectivité, construit le champ de l'expérience, il serait logique de présenter ses analyses dans le dernier temps de votre réflexion. SUJET TYPE: À quelles conditions l'expérience peut-elle être source de connaissance? Contresens à ne pas commettre Ne pas faire de Kant un subjectiviste [voir à ce sujet Schopenhauer].

Il pose la distinction entre «phénomènes» et « noumènes», qu'il ne faut pas confondre avec l'opposition entre paraître et être: les «noumènes» sont les choses en soi, telles qu'elles sont, indépendamment de notre conscience.

De cela, nous ne pouvons rien savoir.

Les choses saisies par la conscience, ce sont les «phénomènes»: ce ne sont pas des illusions, mais la manière dont la conscience saisit leur réalité.

Il ne s'agit donc pas de dire que tout est subjectif, mais de montrer que c'est dans la subjectivité que se trouvent les conditions de possibilité de la constitution d'un monde objectif - et donc la possibilité d'une science.. »

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