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Kant: Défintion des diverses représentations intellectuelles et de l'idée

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« La représentation est un acte par lequel quelque chose est rendu présent à l'esprit.

La perception est une représentation accompagnée de conscience : une chose m'apparaît dont je prends acte par ma conscience.

La perception qui se rapporte à l'état interne du sujet est une sensation ou une aperception, si elle s'accompagne d'une conscience ou représentation de soi. Lorsqu'elle se rapporte à un objet, elle est une connaissance.

La connaissance peut procéder d'une intuition ou d'un concept.

L'intuition définit le rapport immédiat de notre pensée aux objets, tandis que le concept définit un rapport médiatisé aux objets, à l'aide de signes généraux qui peuvent être communs à d'autres objets.

Un concept se définit par son extension et sa compréhension.

Son extension désigne l'ensemble des objets qu'il contient et caractérise ou définit de manière abstraite ; sa compréhension est constituée de l'ensemble des caractères qui font la définition du concept.

Le rapport entre l'extension et la compréhension du concept est symétriquement inverse : plus la compréhension du concept est faible, plus son extension est forte et réciproquement.

Par exemple, la compréhension du concept de "corps matériel" est très peu déterminée, mais son extension est très grande ; ou bien la compréhension du concept de "triangle isocèle" est précisément déterminée, et son extension est restreinte.

Un concept empirique est tiré de l'expérience : il retient les traits caractéristiques généraux des choses.

En revanche, le concept pur procède tant dans sa forme que dans son contenu de l'entendement seul, indépendamment de toute expérience.

Un concept pur, tiré de l'entendement, s'appelle aussi une notion.

L'idée, enfin, est un concept pur que l'on tire de notions, et qui outrepasse toute expérience possible.

L'idée est un concept de la raison, et non de l'entendement, dont l'objet ne se rencontre jamais dans l'expérience. Le jugement analytique et le jugement synthétique JUGEMENTS ANALYTIQUES ET SYNTHETIQUES CHEZ KANT Kant distingue 3 types de jugements: a) Le jugement analytique (ou tautologique) est un jugement qui n'a pas besoin de l'expérience, l'esprit n'a pas besoin de sortir de lui-même pour connaître.

Ces jugements indépendants de l'expérience sont dits a priori.

Ils ont une qualité et un défaut.

Leur qualité est la rigueur et la certitude de ne pas se tromper.

Leur défaut: l'esprit piétine, bégaie et n'apprend rien. Exemples: un triangle a 3 angles, ma grand-mère est la mère de mon père ou de ma mère. b) Le jugement synthétique nous donne une information nouvelle, ils sont dérivés de l'expérience.

Par exemple, tous les corps sont pesants ou ma grand-mère est blonde: je ne l'aurai jamais su par la seule pensée.

Les jugements synthétiques sont a posteriori.

Ils ont eux aussi un avantage et un inconvénient.

Leur avantage est leur fécondité: j'apprends quelque chose, leur inconvénient: l'expérience est aléatoire, partielle voire partiale (ma grand-mère est peut-être une fausse blonde !), je tire, par induction, des énoncés généraux dont rien ne me dit qu'ils ne seront pas plus tard invalidés par d'autres expériences. c) Les jugements synthétiques a priori.

Ces jugements sont aussi féconds que les synthétiques et aussi rigoureux que les analytiques.

Les mathématiques offrent l'exemple de tels jugements.

Un énoncé aussi simple que 7 + 5 = 12 est à la fois synthétique (je ne peux tirer par analyse du 7 et du 5 le nombre 12) et a priori (je n'ai pas besoin d'en passer par l'expérience pour l'affirmer). L'acte de juger consiste à rapporter un sujet à un prédicat.

Ce rapport est possible de deux manières.

Quand le prédicat B appartient au sujet A, comme quelque chose d'indu dans le concept A, le jugement est analytique.

Quand le prédicat n'a pas de rapport au sujet, le jugement est synthétique.

Les jugements analytiques établissent une relation d'identité entre le sujet et le prédicat.

Ils sont explicatifs puisqu'ils déploient ce qui est déjà contenu dans le sujet.

Les jugements synthétiques au contraire sont extensifs, car ils ajoutent quelque chose au concept du sujet, qui ne s'y trouvait pas, et qu'aucune analyse n'aurait pu montrer.

Par exemple, le jugement "Les corps sont étendus" est analytique, car la notion d'étendue" est comprise dans le concept de "corps".

Il est en effet impossible de penser un corps qui n'occuperait pas un espace quelconque.

Le jugement "Les corps sont pesants" est synthétique, car je peux fort bien concevoir un corps immatériel ou éthéré qui n'aurait aucun poids.

Le prédicat de la pesanteur, à la différence de l'étendue, n'est pas compris dans le sujet "corps", il y est ajouté de l'extérieur.

Les implications sont les suivantes : les jugements analytiques n'étendent pas nos connaissances, mais expliquent ou développent les concepts dont je dispose en les rendant intelligibles.

Mais dans le jugement synthétique, je dois avoir quelque chose d'extérieur au concept, afin d'y appuyer mon entendement pour pouvoir juger.

Pour les jugements empiriques, la chose est facile : c'est l'expérience qui sert de point d'appui et qui m'apprend par exemple que les corps sont en général pesants.

Pour les jugements synthétiques a priori, c'est-à-dire antérieurs et indépendants de l'expérience, cet appui empirique fait totalement défaut.

Par exemple, le jugement "Tout ce qui arrive a sa cause" est un jugement de ce type : dans le concept de "quelque chose qui arrive", je peux trouver analytiquement qu'il y avait un temps qui précédait l'événement, mais non le concept de cause qui l'a engendré.

En mathématiques, tous les jugements, indépendants et antérieurs à toute expérience possible, sont ainsi des jugements synthétiques a priori.

Ils sont a priori, car ils comportent une nécessité et une universalité que l'expérience ne peut offrir, et synthétiques, car l'analyse ne nous apprend rien de ses concepts.

La somme de 12 n'est pas contenue dans le concept de 7 + 5.

Elle est produite ou engendrée par une opération synthétique et active de l'esprit.

L'exemple est évident pour les opérations de grands nombres, où la seule observation du concept ne me donnera jamais le résultat si je n'opère activement des synthèses, c'est-à-dire si je ne réalise pas l'opération.. »

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