Aide en Philo

INTUITION ET « DISCURSIVITÉ » ?

Extrait du document

Bien que la conscience soit bien entendu susceptible de multiples applications pratiques correspondant en fait à autant d'objets sur lesquels il lui est possible d'exercer son activité, il importe de remarquer qu'il s'attache également à sa définition la plus traditionnelle l'idée d'une connaissance intuitive, donc immédiate et en quelque sorte spontanée. C'est d'ailleurs là ce qui explique le caractère fréquent d'une certaine « soudaineté » se manifestant dans la « prise de conscience ». Et, ajoutons-le incidemment, c'est ce même caractère qui permet de rendre compte de la véritable distinction entre la conscience « pure » et la simple conscience « morale » dont il a déjà été question ailleurs. En effet, la « morale », sous quelque forme que ce soit, participe toujours à un degré ou à un autre de la distinction fameuse du « Bien » et du « Mal ». Or, qui dit distinction suppose toujours une certaine « séparation » entre les termes qui se trouvent ainsi distingués, c'est-à-dire en somme une « discursivité » qui s'oppose par là même à 1'« immédiateté » de certains modes d'opération de la conscience pure.

« Bien que la conscience soit bien entendu susceptible de multiples applications pratiques correspondant en fait à autant d'objets sur lesquels il lui est possible d'exercer son activité, il importe de remarquer qu'il s'attache également à sa définition la plus traditionnelle l'idée d'une connaissance intuitive, donc immédiate et en quelque sorte spontanée.

C'est d'ailleurs là ce qui explique le caractère fréquent d'une certaine « soudaineté » se manifestant dans la « prise de conscience ».

Et, ajoutons-le incidemment, c'est ce même caractère qui permet de rendre compte de la véritable distinction entre la conscience « pure » et la simple conscience « morale » dont il a déjà été question ailleurs.

En effet, la « morale », sous quelque forme que ce soit, participe toujours à un degré ou à un autre de la distinction fameuse du « Bien » et du « Mal ».

Or, qui dit distinction suppose toujours une certaine « séparation » entre les termes qui se trouvent ainsi distingués, c'est-à-dire en somme une « discursivité » qui s'oppose par là même à 1'« immédiateté » de certains modes d'opération de la conscience pure. D'un autre côté, c'est bien effectivement sous cet aspect « discursif » que l'activité propre de l'« intelligence » se manifeste le plus couramment.

S'il en est ainsi, c'est tout d'abord en raison des rapports fort étroits que l'intelligence entretient avec la raison et tout ce qui en dérive, tel que le langage lui-même.

Par définition, tout « raisonnement » ne peut se développer que dans la durée, puisque ce qui le caractérise en propre est d'être précisément la faculté qui permet à l'homme d'« associer » ses idées, de les relier entre elles et de les enchaîner aussi rigoureusement et logiquement que possible. Ceci correspond d'ailleurs à la fonction d'« intelligibilité » propre à la faculté rationnelle et aux multiples rapports qu'il lui revient d'établir entre les idées et les choses, dont le processus ne peut évidemment s'appuyer que sur une certaine durée impliquant à son tour et nécessairement un ordre réel de , s'opposant ici à l'intuition consciente et dont la nature spécifique est de supposer au contraire une certaine « intemporalité », ainsi que chacun a pu en faire l'expérience pour son propre compte. Ces dernières considérations ne signifient évidemment pas qu'il faille considérer la conscience et l'intelligence comme contradictoires entre elles.

À vrai dire, elles seraient bien plutôt complémentaires puisque, ne différant que par leur mode d'action, elles représentent l'une et l'autre deux voies d'accès possibles, et également légitimes, vers la connaissance qui constitue le but propre de tout homme « conscient » de lui-même et des pouvoirs de sa nature.. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles