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Identité et changement

Publié le 28/05/2024

Extrait du document

« KHOLLE DE PHILOSOPHIE N°1 : IDENTITE ET CHANGEMENT INTRODUCTION Définir notre identité semble être un exercice complexe.

En effet, cette notion est dépendante du temps et des changements qu’il entraine.

L’être humain évolue, change et se transforme, son identité est donc difficilement définissable.

On peut alors parler de métamorphoses du « moi » qui indique les changements de forme ou de nature sur le « moi » qui se définit comme une unité, une individualité, soit une identité. Le temps est donc un facteur qui entraine le changement, la métamorphose de notre idée.

Il est courant de penser que quoi qu’il arrive, notre identité est fixe, elle reste inchangée.

Pourtant certains philosophes vont jusqu’à remettre en cause l’existence même de l’identité. Alors, est-il réellement possible de définir notre identité, à la vue d'une constante métamorphose du « moi » ? Après avoir vu que l’identité est une substance fixe et immuable, par-delà les changements causés par le temps, nous verrons que l’identité meurt à chaque instant et qu’elle n’est donc qu’une illusion qui nous oppresse.

Enfin, nous verrons qu’il est possible de considérer l’identité ni comme une substance, ni comme une illusion mais plutôt comme un rapport social, une relation avec l’autre qui nous fait grandir et évoluer. DEVELOPPEMENT Dans un premier temps, on peut considérer que l’identité est une substance fixe et immuable, ce qui signifie que le temps n’interfère pas dans le « moi » qui reste donc fixe qu’importent les nombreux changements que peuvent subir le corps ou l’esprit. Le phénomène du temps transforme notre identité, il crée de multiples différences au sein même d’une unité.

Lorsque qu’on écrit « 2 = 2 », les deux chiffres, malgré leurs différences typographiques, ont la même identité.

Alors, le changement, les multiples différences ne changeraient donc par l’identité, celle-ci serait fixe.

La fixité de l’identité est également justifiable par l’exemple du bateau de Thésée.

Au bout de quelques années, toutes les pièces du bateau finissent par être remplacées, il ne contient plus aucune de ses parties d’origine.

Il n’empêche que l’on peut considérer que ce bateau est toujours celui de Thésée.

En effet, la forme du bateau est restée la même et on retrouve toujours en lui son aspect historique, la continuité dans l’objet qui a toujours la même identité.

Chaque jour nous nous éloignons de celui ou celle que nous étions lorsque nous sommes nés. En effet, les métamorphoses dues au temps font que nous changeons constamment que ce soit physiquement ou mentalement.

Pourtant, quoi qu’il arrive je serai toujours le « moi » que j’étais lorsque je suis née, mon identité restera inchangée.

De plus, la fixité de l’identité est aussi une manière de donner une signification et un sens à son « moi ».

C’est le « moi » qui fait les actions, qui est maitre de son destin et qui a des droits et des devoirs.

L’identité est donc fixe est rigide, c’est le « moi » qui a le contrôle. Dans les Méditations métaphysiques, Descartes soutient l’idée selon laquelle l’identité est une substance fixe et immuable.

Pour se justifier, il développe la théorie du « morceau de cire ».

La cire est la même avant et après avoir été proche du feu, ce n’est que la forme de la cire qui change.

Bien que l’apparence et les sens aient changé, l’essence ou l’identité de la cire immuable.

Malgré l’abstraction de toutes les qualités immédiates qui apparaissant sur la cire, l’identité du morceau de cire reste fixe, la cire, avant ou après avoir fondu, demeure.

Ainsi, ce que je croyais que la cire était (douceur du miel et agréable blancheur), n’était pas, je m’étais rattachée à des propriétés qui n’étaient que des apparences (qui ne faisaient pas partie de l’essence de la cire).

Par conséquent, on ne connait pas un corps par son apparence sensible, si on veut le connaitre il faut réfléchir, comprendre pour connaitre sa vérité, son identité.

De la même manière, Parménide, un poète de l’Antiquité, invite ses lecteurs à voir au-delà des apparences : nous pensons que tout change mais cela n’est qu’une illusion rendue possible par l’Être qui soutient ces changements.

L’identité, fondamentalement, ne change pas.

C’est donc une erreur de déduire de nos changements superficiels un changement de notre Être profond. Transition : Nous venons ici de voir qu’il semble que par-delà nos changement, nous restions les même.

Même si nous changeons physiquement ou que nous perdons des qualités que nous avions, nous conservons malgré tout notre identité.

Cependant, on ne peut pas nier qu’au cours de nos métamorphoses, le « moi » se fractionne.

Ainsi, se résoudre à faire rentrer une multiplicité dans une unité, serait un comportement violent et autoritaire. Alors, l’identité meurt à chaque instant et n’est donc qu’une illusion qui nous oppresse.

Notre identité est perpétuellement redéfinie.

Il est donc difficile, voire impossible, d’accéder à ce que serait notre identité fondamentale hors de ses manifestations extérieures. Faire rentrer une multiplicité dans une unité, une seule identité, est un comportement autoritaire.

Chaque jour, à chaque instant, nous ne sommes plus les mêmes que ce que nous étions auparavant.

Chaque jour, à chaque instant, nous nous métamorphosons.

Donc notre identité est fragmentée en de multiples « moi » que nous forçons à former une identité, à n’être qu’un seul « moi ».

Les différents états du « moi » sont rassemblés de force dans des mots qui désignent une identité fixe (« je », « il » ou même « Marion »).

Donc l’illusion de l’identité est toujours violente, on réduit une pluralité à une identité fixe de manière autoritaire.

Mais comment cette illusion naît-elle ? On trouve son origine dans le besoin, chez l’homme, de se connaitre.

S’il ne se connait pas, il se soustrait à l’angoisse du temps et de l’inconnu, il se sent étranger à lui-même.

L’identité ne serait donc qu’une illusion créée culturellement par l'homme qui souhaite se rassurer.

Donc, naturellement, l’homme n’a pas d’identité, il est ce qu’il est à chaque instant, suivant ses métamorphoses.

Si nous ne sommes jamais les mêmes à chaque instant, en raison de notre métamorphose permanente, alors il faudrait affirmer que ce que nous appelons le « moi » n'est rien d'autre qu'une illusion qui découle d’un élément extérieur à notre réalité.

Pour Nietzsche, c’est le langage. Comme Bergson,.... »

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