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Hume: Le beau peut-il être utile ?

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Notre sens de la beauté dépend énormément de ce principe ; quand un objet a une tendance à causer du plaisir à son possesseur, on le regarde toujours comme beau : comme tout objet qui a tendance à produire de la douleur, est désagréable et laid. Ainsi la convenance d'une maison, la fertilité d'un champ, la force d'un cheval, la capacité, la sécurité et la rapidité de navigation d'un vaisseau forment la principale beauté de ces différents objets. Ici l'objet, qu'on appelle beau, plaît seulement par sa tendance à produire un certain effet. Cet effet est le plaisir ou l'avantage d'autrui. Or le plaisir d'un étranger, pour qui nous n'avons aucune amitié, nous plaît seulement par sympathie. C'est donc à ce principe qu'est due la beauté que nous découvrons en toute chose utile. Combien considérable est ce genre particulier de beauté, la réflexion le fera aisément paraître. Tout objet qui tend à causer du plaisir à son possesseur, ou qui, en d'autres termes, est la cause propre du plaisir, plaît sûrement au spectateur par une subtile sympathie avec le possesseur. On estime belles la plupart des oeuvres de l'art en proportion de leur propriété à leur emploi par l'homme ; et même beaucoup des productions de la nature tirent leur beauté de cette source. Plaisant et beau, en la plupart des cas, c'est une qualité, non pas absolue, mais relative et elle ne nous plaît que par sa tendance à produire une fin agréable.
Eléments d’introduction
 
·       Dire d'une personne, d'un objet, ou même d'une idée qu'il est beau c'est lui reconnaître une certaine propriété jugée comme positive : la beauté. Mais celle-ci n'est pas d'ordre scientifique, on ne peut affirmer qu'un objet est beau par les seules lois de la physique ou des mathématiques. Elle n'est pas non plus d'ordre moral : un homme beau n'est pas nécessairement un homme vertueux.
·       Il s’agit alors de s’interroger sur la définition propre de la beauté. Qu’est-ce encore que dire de quelque chose qu’elle est belle ? C’est bien ce que Hume analyse ici dans notre extrait de son Traité de la nature humaine.
 
Objet du texte
 
·       Hume, en effet, s’attache à définir ici ce que c’est, à proprement parler, que le beau. Toute son argumentation est centré sur cette définition qu’il va penser en rapport avec l’utilité.
·       Mais dire que le beau et l’utile sont deux termes équivalents n’est pas sans conséquences. C’est bien ici une théorie du beau, et a fortiori de l’art, qui s’esquisse.
 


« HUME: Notre sens de la beauté dépend énormément de ce principe ; quand un objet a une tendance à causer du plaisir à son possesseur, on le regarde toujours comme beau : comme tout objet qui a tendance à produire de la douleur, est désagréable et laid.

Ainsi la convenance d'une maison, la fertilité d'un champ, la force d'un cheval, la capacité, la sécurité et la rapidité de navigation d'un vaisseau forment la principale beauté de ces différents objets.

Ici l'objet, qu'on appelle beau, plaît seulement par sa tendance à produire un certain effet.

Cet effet est le plaisir ou l'avantage d'autrui.

Or le plaisir d'un étranger, pour qui nous n'avons aucune amitié, nous plaît seulement par sympathie. C'est donc à ce principe qu'est due la beauté que nous découvrons en toute chose utile.

Combien considérable est ce genre particulier de beauté, la réflexion le fera aisément paraître. Tout objet qui tend à causer du plaisir à son possesseur, ou qui, en d'autres termes, est la cause propre du plaisir, plaît sûrement au spectateur par une subtile sympathie avec le possesseur.

On estime belles la plupart des oeuvres de l'art en proportion de leur propriété à leur emploi par l'homme ; et même beaucoup des productions de la nature tirent leur beauté de cette source. Plaisant et beau, en la plupart des cas, c'est une qualité, non pas absolue, mais relative et elle ne nous plaît que par sa tendance à produire une fin agréable. Avez-vous compris l'essentiel ? 1 Existe-t-il un critère universel de la beauté et quel est-il ? 2 Ce critère du beau varie-t-il selon qu'il s'agit d'une beauté naturelle ou d'un produit de l'art ? 3 Comment expliquer que nous puissions trouver de la beauté dans un objet que nous ne pouvons pas posséder ni utiliser personnellement ? Réponses: 1 - Il existe un critère universel de la beauté : nous appelons beau l'objet qui produit en nous un plaisir lié à son utilité. 2 - Non, car le beau est toujours au fond l'utile 3 - Par un phénomène de « sympathie », nous nous identifions à d'autres hommes qui pourraient jouir de cette utilité. Eléments d'introduction · Dire d'une personne, d'un objet, ou même d'une idée qu'il est beau c'est lui reconnaître une certaine propriété jugée comme positive : la beauté.

Mais celle-ci n'est pas d'ordre scientifique, on ne peut affirmer qu'un objet est beau par les seules lois de la physique ou des mathématiques.

Elle n'est pas non plus d'ordre moral : un homme beau n'est pas nécessairement un homme vertueux. · Il s'agit alors de s'interroger sur la définition propre de la beauté.

Qu'est-ce encore que dire de quelque chose qu'elle est belle ? C'est bien ce que Hume analyse ici dans notre extrait de son Traité de la nature humaine. Objet du texte · Hume, en effet, s'attache à définir ici ce que c'est, à proprement parler, que le beau.

Toute son argumentation est centré sur cette définition qu'il va penser en rapport avec l'utilité. · Mais dire que le beau et l'utile sont deux termes équivalents n'est pas sans conséquences.

C'est bien ici une théorie du beau, et a fortiori de l'art, qui s'esquisse. Mouvements du texte. »

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