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Hobbes: L'homme est un loup pour l'homme

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« Hobbes passe à juste titre pour l'inventeur du libéralisme politique et d e l'idée moderne de démocratie.

Il conçoit en effet la loi comme une règle extérieure aux actions individuelles, dont elle garantit simplement la sécurité, et fonde le pouvoir politique sur le droit de l'individu. 1.

L'état de nature A.

La guerre de tous contre tous Hobbes veut être le Galilée de la science politique, par l'application des principes de la physique à la société.

Il ne considère que les forces en présence, portées par les individus.

L'état de nature – fiction théorique et non description historique – représente l'état des forces individuelles en l'absence de tout pouvoir politique. Dans cet état, chaque individu poursuit sa conservation, poussé par trois passions fondamentales : la peur de la mort violente, la soif de pouvoir et la défiance à l'égard d'autrui (possible agresseur).

Pour assurer sa sécurité, chacun dispose d'un droit illimité sur toutes choses et tout homme.

C'est le droit de nature. Tout est perm is, jusqu'au meurtre.

L'état de nature, c'est la guerre.

Mais tous y sont égaux, car la force est instable : celui qui domine aujourd'hui peut être surpassé demain par une alliance ou par une ruse.

Rien n'est sûr, la crainte est générale. B.

Naissance de la raison et sortie de l'état de nature Mais l'hom me, s'il est « un loup pour l'homme » ( Léviathan), est un loup intelligent.

L'angoisse de la mort pousse les hom mes à anticiper, à tout faire pour réduire le danger.

Elle est donc la racine de la raison : faculté de calculer, d'imaginer des moyens, de peser les risques, en vue d'une décision. Cette rationalité pragmatique conduit l'homme à quitter l'insupportable état de guerre.

D'évidence, la cause en est le droit illim ité de chacun.

Il faut donc y renoncer.

Mais cela n'est efficace que si tout le monde le fait.

Chacun s'engage donc par contrat avec chacun à renoncer à son droit naturel.

Pour garantir ce contrat (par la menace de la force), on désigne un tiers, le souverain, à qui l'exercice du droit est confié. Ainsi le pouvoir politique, qui garantit la paix civile par la loi et le glaive, naît-il d'un acte volontaire, d'un contrat dicté par la raison.

I l n'est que la condition de coexistence des forces individuelles.

C'est un produit de l'art humain – non pas une institution naturelle ou divine. L'homme n'est pas sociable, c'est l'intérêt qui le pousse à s'associer. 2.

Le Léviathan A.

Absolutisme... Le contrat fait accéder la multitude inorganisée à l'état de république ; c'est l'unité de tous en une seule personne artificielle qui les représente" : le « Léviathan » (cf.

la Bible, Job, 41).

Chacun doit se reconnaître auteur de tout ce que celui-ci fait, concernant la paix et la sécurité commune. Le droit du souverain est illimité, incontestable.

La sécurité étant le bien suprêm e, l'État, qui n'existe que pour l'assurer, a un droit absolu. L'absolutisme apparaît ainsi comme la conséquence de l'individualisme. Obéissance est due au Léviathan, qui n'est lié par aucun contrat, mais a été créé pour les garantir tous entre les individus.

Toute opposition à sa volonté menace l'ordre civil.

Limiter son pouvoir, c'est risquer sa déstabilisation et la rechute dans la guerre civile. B.

...

ou libéralisme ? On peut parler ici d'absolutisme dans la mesure où, passé le premier contrat, l'État est omnipotent et dicte la loi aux individus, devenus des sujets.

Mais l'État ne doit pas oublier son devoir et sa fin : la paix civile. On ne saurait lui désobéir légalem ent m ais la rébellion peut être, de fait, une sanction.

Ce n'est pas un droit de révolte, mais la possible autodestruction du corps politique, si son fondement ultime est violé.

Le souverain ne peut y être indifférent. Bien plus, les individus peuvent à tout moment reprendre leur droit naturel.

L'État doit alors les écraser.

Mais il ne doit pas oublier que la force d'un souverain dépend aussi du bonheur des sujets, qui sont libres « dans les silences de la loi ».

Au fond, l'État ne doit être que l'instrument de la société libre. HOBBES (Thomas).

Né à Malmesbury en 1588, mort à Hardwick en 1679. Il fit ses études à Oxford et devint précepteur du jeune comte de Devonshire qui, plus tard, devait lui confier aussi l'éducation de son propre fils.

Il fit deux longs voyages en Europe, vécut à Paris de 1640 à 1651, y fréquenta le P.

Mersenne, puis rentra en Angleterre.

La Chambre d e s C o m m u n e s exigea qu'il ne publiât plus aucun livre, après avoir vivement attaqué Léviathan en 1667.

La fin de la vie de Hobbes fut occupée par des controverses avec les mathématiciens.

— L'oeuvre de Hobbes est une théorie et une apologie fort logiques du despotisme. Toutes les substances sont corporelles et la vie est mouvement.

Le désir, fondement du monde animal, est égoïste et guidé par l'intérêt.

Il n'y a ni amour ni accord possible entre les hommes ; ceux-ci sont naturellement insociables et méchants.

L'état de nature, c'est la guerre de tous contre tous.

Mai les hommes, qui considèrent que la paix est le plus grand des biens, confèrent tous leurs droits à un seul souverain. Ils remplacent l'ordre mécaniste naturel par un ordre mécaniste artificiel, qui leur convient mieux : c'est l'État.

Le salut de l'État s'identifie avec le salut du souverain.

La souveraineté absolue d'un seul homme crée un déséquilibre qui assure la stabilité.

Le souverain établit les lois et définit la justice, se plaçant ainsi au-dessus d'elles.

Le bien et le mal dépendent de ses décisions ; la vraie religion est celle qu'il autorise.

Ainsi, les hommes sont libres et heureux, puisqu'ils peuvent agir à leur gré dans le cadre des lois.

Le souverain absolu n'est pas un tyran arbitraire le tyran est l'esclave de ses passions, alors que le souverain en est délivré par le caractère absolu de son pouvoir.

Car les passions résultent de la finitude humaine.

En somme, le pouvoir du souverain est légitime parce qu'absolu.

La pensée de Hobbes a eu une influence incontestable sur Hegel.. »

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